Comprendre le système immunitaire et le renforcer

Par Nicole Renaud, ND.A membre de l’ANAQ

Vous êtes-vous déjà posé la question : « Comment se fait-il que je sois souvent malade? » Votre système immunitaire serait-il en cause? Si nous sommes protégés des attaques extérieures et intérieures, c’est grâce à notre système immunitaire. Donc, il faut en prendre soin par une alimentation adéquate et par la prise de suppléments. Pourquoi certaines personnes attrapent-elles la grippe et d’autres pas? Votre système immunitaire est-il fort ou faible? Comment faire pour le renforcer et se protéger des virus et bactéries autour de vous? 

Le système immunitaire en résumé

Tout d’abord, notre corps est très intelligent; il ne se laisse pas malmener par les bactéries sans réagir. Sinon, nous serions toujours malades. C’est le système immunitaire qui va protéger l’individu; et, dépendant des actions que vous allez lui faire, ce système sera fort ou faible.

Notre corps est composé d’environ quinze mille milliards de cellules dont les globules blancs ou leucocytes et ceux-ci circulent dans tout le corps. Une cellule sur 200 est un globule blanc. Le système immunitaire est présent partout. Ce dernier permet d’éliminer les cellules cancéreuses (oui, nous fabriquons des cellules cancéreuses qui sont éliminées graduellement selon la force de notre système immunitaire), et celles qui sont anormales. Ce phénomène s’appelle la phagocytose. Ces globules blancs, les macrophages, tuent (phagocytent) l’intrus sans l’aide des anticorps. 

Depuis l’apparition du virus du SIDA (V.I.H.), la recherche sur le système immunitaire a fait plus d’un bond. Il y a eu une énorme amélioration de la compréhension de ce système. D’abord, sachez qu’il a une « mémoire ». Il peut se souvenir, attaquer et détruire l’envahisseur. Son devoir est de nous protéger. Par contre, nos pensées et nos humeurs l’affectent. Que ce soit les virus, les bactéries, les parasites ou les levures, un bon système immunitaire les empêchera de vous rendre malade. 

La virosphère

Les gens ont tellement peur des virus, comme s’ils étaient uniquement des microbes qui les rendent malades, comme les balles d’un pistolet. Pourtant, les virus envahissent notre corps et de l’ensemble de tous les organismes vivant sur la terre, en tant que processus naturels de la vie.  

Les virus sont la forme de «vie» la plus répandue sur Terre : ils dominent tous les microbes. Bien qu’ils ne soient pas vivants au sens respiratoire de la reproduction, les virus présentent un comportement et une intégration dans le fonctionnement de tous niveaux de vie dans la biosphère terrestre.

Chacune de vos cellules abrite au moins 100 bactéries et 1 000 virus. Autant dire que nous sommes « minoritaires » dans notre propre organisme! Chaque bactérie de notre microbiome (microbes de notre corps) a des virus sur le dos appelés des bactériophages. Des virus imprègnent notre corps en tant que membres fonctionnels de notre microbiome, soit environ 380 trillions en chaque humain! 

Saviez-vous que l’ADN viral est nécessaire à la production d’une enzyme salivaire (amylase), au fonctionnement des cellules souches chez le fœtus, au développement du placenta humain et aussi pour permettre à la mère de tolérer son fœtus sans le rejeter? On pourrait dire que les activités virales nous contrôlent.  

Les virus sont partout : dans les océans, afin de contrôler la température tout en influençant la météo; ils peuvent également faire partie de la formation des gouttes de pluie; ils sont dans le sol et les plantes. Et pourtant… nous ne pourrions pas vivre sans l’interaction des virus. S’ils étaient si dangereux, nous ne serions pas ici sur cette Terre. La peur des virus est non fondée et bien des gens les craignent.

Certains microbes sont utiles pour la digestion, par exemple. D’autres bactéries sont utilisées pour la fabrication du fromage. Toutefois, en ce qui concerne les virus, sachez qu’ils ne se reproduisent que sur du vivant. Des milliards de bactéries, de virus et de champignons microscopiques (levures ou fungi) vivent dans notre intestin et travaillent en harmonie pour nous garder en santé.

Voici les organes lymphoïdes impliqués dans le système immunitaire :

  • Le thymus : il est situé derrière le sternum près du cœur et il joue un rôle important dans la formation des cellules T (lymphocytes T, T pour thymus).  Parmi les lymphocytes T, notons les TH-1 et les TH-2;
  • La moelle osseuse : c’est à cet endroit que sont constituées les cellules B (B pour bone : os). Elles circulent dans le sang et fabriquent les anticorps.
  • Les amygdales et les adénoïdes : ils détruisent les envahisseurs à l’entrée de la gorge provenant de l’air et des aliments.
  • La rate : située près du pancréas à gauche, filtre le sang et distribue les cellules B; elle capture les micro-organismes et les antigènes sanguins (voir plus loin).
  • Les ganglions : nous avons environ 800 ganglions dans notre corps. C’est à l’intérieur des ganglions que peuvent être sécrétés les anticorps. Les ganglions filtrent les antigènes et les micro-organismes nuisibles.

N’oubliez pas que le plus grand organe qui nous protège est la peau. Elle offre une défense de première ligne. Aucune bactérie ne peut pénétrer la peau, si celle-ci est intacte. Les virus ne peuvent pas se multiplier sur les cellules mortes de l’épiderme. Par contre, les bactéries, virus et autres pathogènes peuvent entrer par les yeux, le nez, la bouche, le vagin et l’anus. Il est donc important de lui garder son film hydrolipidique.

Parmi les autres membres du système immunitaire, notons les cytokines; ce sont des messagers chimiques nécessaires à l’activation des globules blancs. Ces cytokines entrent en action une fois que les cellules immunitaires sont stimulées : les cytokines permettent aux globules blancs de « se parler ». Elles peuvent être anti-inflammatoires ou pro-inflammatoires. Les cellules peuvent donc communiquer entre elles et stimuler leur activité. Les cytokines des globules blancs sont : les interleukines, les interférons et les TNF (Tumor Necrosis Factor).

Les plaquettes sanguines sont aussi formées dans la moelle osseuse. Elles permettent de « boucher » ou de colmater une blessure qui saigne et d’éviter les hémorragies internes. Elles ont des fonctions immunitaires importantes. 

L’immunité innée

Cette immunité existe depuis des centaines de millions d’années. C’est celle que nous avons à la naissance. Elle permet de limiter les infections dès l’exposition et de reconnaître immédiatement l’agent pathogène sans que celui-ci ait été rencontré auparavant. Prenons l’exemple d’une éraflure sur la peau. Le système immunitaire inné prend déjà ses armes pour intervenir en faisant arrêter le sang, puis former une gale, la protection, et enfin, la cicatrice. Ce sont les globules blancs qui s’en sont chargés. 

Les cellules immunitaires innées incluent les granulocytes, les lymphocytes T et les lymphocytes B ainsi que les cellules tueuses naturelles (NK, Natural Killer ). Ces dernières tuent les cellules infectées par les virus ou les mauvaises bactéries ainsi que les cellules cancéreuses.

L’immunité acquise

Comme son nom l’indique, cette immunité s’acquiert tout au long de notre vie. C’est une seconde ligne de défense. Lorsque le système immunitaire rencontre pour la première fois un agent externe, il ne réagit pas rapidement. Il doit « l’étudier » pour savoir comment réagir. C’est pourquoi, bien souvent, l’agresseur va se développer et causer des symptômes de la maladie, par exemple, la grippe. Par contre, en d’autres temps, comme la rougeole, le système immunitaire mémorise le virus et réagira plus rapidement la prochaine fois qu’il se retrouvera devant ce virus, et il n’y aura pas de signe de la maladie.

Pour ce qui est de la COVID-19, au moment où j’écris ces lignes, on ne sait pas si le système immunitaire va reconnaître le virus une fois qu’il aura pénétré l’organisme ou s’il va encore causer des dommages, comme la grippe. Parmi les globules de ce système immunitaire, notons les cellules tueuses naturelles (NK, Natural Killer) qui font aussi partie de l’immunité acquise.

La formule sanguine

La formule sanguine que vous demandez à votre médecin comprendra les différents globules blancs que sont les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les lymphocytes et les monocytes. Chacun de ces globules blancs informera le médecin du fonctionnement de votre système immunitaire en fonction d’une pathologie. Cette formule évaluera votre capacité à combattre une infection, à connaître l’infection bactérienne ou virale, s’il y a une réaction allergique ou un combat contre des parasites. La formule sanguine permet d’identifier certains types de leucémies ou de lymphomes. 

Parmi les lymphocytes T, notons les Th-1 (Helpers) et les Th-2 . Si les TH-1 sont diminués, vous pouvez être victime d’un cancer, d’une maladie infectieuse comme l’hépatite C, l’herpès, la tuberculose ou une grippe; si par contre les TH-2 sont super actifs, vous pouvez souffrir d’allergies, de désordres auto-immuns tels l’arthrite, le lupus, la sclérose en plaques, l’asthme, etc.

Les antigènes

Ce sont toutes substances qui déclenchent une réponse immunitaire qu’elles proviennent de l’air (pollen, fumée, drogues, alcool), de l’alimentation ou d’un vaccin. Parfois, le système immunitaire ne pourra reconnaître le soi du non-soi et au lieu d’attaquer la bactérie, le virus ou autres agents provenant de l’extérieur, il attaquera vos propres cellules. C’est la maladie auto-immune.

Les antigènes, une fois dans le sang, feront augmenter les globules blancs leur signifiant d’attaquer et de neutraliser l’envahisseur par la formation d’anticorps. S’il y a trop d’antigènes, le système s’emballera et il y aura accumulation d’anticorps d’où problème comme les allergies par exemple. 

Renforcer son système immunitaire

Je veux d’abord mentionner la phrase que Pasteur a prononcée sur son lit de mort : « Il avait raison », redonnant à Claude Bernard, suivi de Antoine Béchamp, ce qui leur revenait sur le microbe: « Le microbe n’est rien, le terrain est tout. » Ce qui veut dire que si votre système immunitaire fonctionne bien, vous devriez être plus en mesure de combattre les microbes. 

La muqueuse du petit intestin joue un rôle important dans l’immunité innée. Plusieurs récepteurs sur cette muqueuse sont prêts à mettre en branle tout un système qui va perturber la présence des antigènes bactériens, fongiques ou viraux. Par conséquent, ce que vous mangez influencera la santé de la muqueuse. 

Si vous avez des rhumes à répétition, des vésicules d’herpès qui se présentent fréquemment, des allergies, de la fatigue chronique, des infections à levures, des muscles et articulations endoloris, des infections parasitaires, du psoriasis et de l’eczéma, des troubles inflammatoires, c’est que votre système immunitaire ne fonctionne pas correctement : il est défectueux. 

L’alimentation

La première chose à faire est d’améliorer votre alimentation en mangeant des aliments de qualité, sans pesticides le plus possible, des crudités, éviter les aliments ultra-transformés, et préférer les viandes élevées en pâturage et les poissons sauvages comme protéines ainsi que les œufs de poules en liberté.  

On sait que les antioxydants sont nécessaires à la bonne santé. Ils jouent un rôle important pour le système immunitaire. Assurez-vous de manger tous les jours des aliments riches en ces molécules : des légumes verts, jaunes et oranges. Beaucoup de légumes et peu de fruits. Quant au sucre, il diminue le système immunitaire de ses fonctions durant six heures, les globules blancs sont moins actifs.

La vitamine C

Parmi les antioxydants, notons la vitamine C. Selon Linus Pauling, prix Nobel de chimie en 1954 et de la paix en 1962, ses recherches convergent vers le fait que la vitamine C est indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire. De plus, la vitamine C étant essentielle à la synthèse du collagène, elle favorise la cicatrisation des plaies. Dr Paul Thomas, quant à lui, est convaincu de l’utilité de la vitamine C par intraveineuse. La vitamine C peut être prise à très haute dose. En effet, vous pouvez en prendre tant que vous n’avez pas de diarrhée causée par une trop haute dose. Certaines personnes tolèrent jusqu’à 20 grammes par jour. 

La vitamine D

La vitamine D, agissant comme une hormone, est celle qui est la plus manquante dans la population. Surtout si vous utilisez des écrans solaires sur votre peau, la vitamine D ne sera pas en quantité suffisante dans votre organisme. Elle joue un rôle anti-inflammatoire en plus d’aider à l’absorption du calcium. La vitamine D régule les cytokines et la production des lymphocytes T (Th-1); de plus, elle aide à la production des anticorps. Elle promeut également la réponse antivirale et immunomodulatrice. 

Le zinc

Le zinc est un minéral impliqué dans plusieurs réactions du corps. Il est intimement connecté au système immunitaire. Il permet une fonction normale des neutrophiles et des NK, ces cellules tueuses. Un manque de ce minéral diminue la production d’anticorps et une déficience empêchera une bonne activité des macrophages. 

Les autres suppléments

Parmi les autres suppléments utiles au système immunitaire, notons :

  • Le sélénium : puissant antioxydant influant la réponse anti-inflammatoire et celle du système immunitaire.
  • Le glutathion : est un nettoyeur de radicaux libres et aidera à diminuer l’oxydation.
  • La vitamine A : si vous avez une carence en celle-ci, vous serez plus sujet aux infections.
  • Les probiotiques : puisque le système immunitaire prend sa force dans l’intestin.
  • Les stérols et stérolines : proviennent des plantes et augmentent la production et l’action des cellules NK (Natural Killer) en plus de diminuer les facteurs pro-inflammatoires.

Le plus important est sans contredit l’alimentation saine.

  1. éviter le sucre;
  2. bannir les fritures et le BBQ à feu direct;
  3. éviter les aliments ultra-transformés;
  4. manger plusieurs légumes frais par jour incluant la famille des crucifères (brocoli, chou fleur, choux de Bruxelles, kale, chou);
  5. manger des protéines de qualité en petite quantité;
  6. ajouter des bons gras comme l’huile de coco, d’olive et d’avocat, les noix et graines ainsi que leur beurre, l’avocat et les œufs biologiques de poules en liberté;
  7. boire une bonne eau filtrée en quantité suffisante.

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