Vivre en ville : l’importance d’être actif

Par Guylaine Campion, ND et journaliste

Pollution, bruit, lumière… plusieurs se posent des questions : « Est-ce que la vie urbaine nuit à ma santé? Devrais-je déménager à la campagne pour un mode de vie plus calme et serein? »

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Une chose est sûre, si vous adorez la vie urbaine, il est important d’être actif pour éviter certains problèmes de santé. 

L’importance de la marche

Déjà, nous savons qu’une activité physique régulière est préconisée pour conserver un poids santé, prévenir différentes maladies chroniques et maintenir de bonnes fonctions cognitives.  

De nos jours, plus de la moitié de la population mondiale habite dans les villes. Or, l’environnement urbain a une influence sur l’activité physique des citadins. Les habitants de quartiers qui ne pratiquent pas la marche auraient 33% plus de risques de souffrir de diabète et d’obésité. En effet, la vie urbaine jouerait un rôle dans le développement de ces deux problèmes de santé.  

Selon une étude parue dans PLOS One en 2014 et portant sur la ville de Toronto, les personnes vivant dans les secteurs les plus denses de la ville, c’est-à-dire avec le plus d’accès piétonniers, marchent plus et ont moins tendance à développer des problèmes de diabète et d’obésité.

Dans cette étude, des chercheurs canadiens ont examiné l’impact de la densité de la population et de l’accessibilité des destinations à pied sur la santé des habitants de Toronto. Précisons que le centre-ville de Toronto est le secteur ayant la densité la plus élevée et qui dispose du plus de destinations accessibles à pied. Les chercheurs ont utilisé des données nationales sur la santé, le diabète et une enquête sur les transports. 

Résultats : les habitants des secteurs les plus denses et les plus accessibles à pied étaient deux fois plus susceptibles de marcher, de se déplacer à vélo ou de prendre les transports en commun. Par conséquent, ils étaient moins enclins à conduire ou à posséder une voiture.  

À l’inverse, ceux qui vivaient dans les quartiers ayant le moins d’accès piétonniers possédaient plus souvent une voiture et étaient plus susceptibles d’utiliser un véhicule pour se déplacer plutôt que les transports en commun. Donc, certains quartiers de la ville encourageaient la dépendance à la voiture et décourageaient la marche, ce qui pourrait représenter des facteurs de risques de développer le diabète ou de l’obésité.  

Sports et pollution : une association risquée?

En ville, la pollution est omniprésente. On peut donc se poser la question suivante : « Y a-t-il des risques à pratiquer des sports dans un tel environnement? »

On pourrait croire que les bienfaits du sport l’emportent sur la pollution urbaine, mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, le vélo et la marche sont deux façons actives de se déplacer bénéfiques pour la santé. Cependant, elles augmentent aussi la quantité d’air pollué inhalé, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur la santé.  

De plus, des études ont déjà démontré que la pollution de l’air amplifie le risque de certaines maladies telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires. D’ailleurs, la pollution de l’air est responsable de plusieurs décès prématurés dans le monde. Dans ce cas, peut-on utiliser notre vélo en toute sécurité en ville? Une équipe internationale de chercheurs s’est penchée sur la question. Elle a évalué le rapport bénéfice/risque d’un « transport actif » dans un environnement pollué. 

Or, dans 99% des villes, les bienfaits du sport étaient supérieurs au risque lié à la pollution. En d’autres mots, l’étude a révélé que seulement 1% des villes du monde ont un niveau de pollution tel que les activités physiques extérieures sont néfastes pour la santé. Les bénéfices pour la santé de la marche ou du vélo dépassaient les risques liés à l’inhalation d’air pollué. 

Par contre, une étude de la Harvard School of Public Health est venue mettre une ombre au tableau, affirmant qu’en partageant la route avec les voitures, un cycliste augmente de plus de 30% son exposition aux polluants atmosphériques que s’il pédale sur une piste cyclable qui est séparée de la route.  

Puis, une étude parue en 2017 dans la revue The Lancet rapporte que faire de l’exercice dans des rues polluées peut entraîner des problèmes respiratoires. En effet, inhaler de l’air pollué, même pendant deux heures, peut rendre rigides les artères et diminuer les fonctions pulmonaires. D’ailleurs, la pollution provenant des véhicules diesel est particulièrement dangereuse. 

Pollution sonore et lumineuse : sources de stress

En plus de la pollution de l’air, les habitants de la ville doivent composer avec les pollutions sonore et lumineuse. Ce sont de véritables envahisseurs urbains nocifs pour la santé. Que ce soit dans la rue ou dans les transports en commun, les citadins sont constamment exposés au bruit et à la lumière. La pollution par le bruit peut provoquer du stress, de l’irritabilité, de l’insomnie, des problèmes d’audition, de l’hypertension et de la dépression.

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Et que dire de la pollution lumineuse due aux éclairages artificiels des lampadaires, des enseignes des magasins et des panneaux publicitaires durant la nuit! L’éclairage urbain peut être responsable d’une difficulté à s’endormir, d’un sommeil de mauvaise qualité et de réveils fréquents durant la nuit.    

Alors, que choisissez-vous? La vie en plein cœur du centre-ville ou loin des centres urbains? 

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.  

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