Sapin, houx et gui : des cadeaux de la nature!

Par Guylaine Campion, ND et journaliste 

Très présents à cette période magique et festive de l’année, le sapin, le houx et le gui étaient considérés comme sacrés dans les traditions celtiques où d’ailleurs ils puisent leurs racines symboliques. Les autochtones aussi les honoraient pour toutes leurs richesses.  

Outre leurs précieuses propriétés médicinales, ils enjolivent nos maisons, nos tables et nos portes, et y ajoutent un air de fête!

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Le sapin : un arbre rempli d’espoir et de générosité

« Mon beau sapin, roi des forêts que j’aime ta parure »! Cette chanson du temps des fêtes a bercé notre enfance, et elle nous rappelle toute l’importance de cet arbre, particulièrement à cette période de l’année. En effet, durant le temps des fêtes, le sapin domine et parfume nos salons avec ses petites lumières et boules multicolores.  

Dans le langage symbolique, le sapin représente le pont entre le ciel et la terre. Chez les Celtes, il était le symbole de l’espoir et des forces de la lumière sur les ténèbres.  

Chez nous, en cette période du temps des fêtes, il symbolise le don et la générosité. N’est-ce pas à ses pieds qu’on y dépose tous les cadeaux?

Mais au-delà de toute cette symbolique, notre beau sapin possède aussi de nombreuses propriétés médicinales.  

Généreux pour tous les bienfaits qu’il procure à la santé, ce sont plusieurs parties du sapin qui sont utilisées, soit la résine (gomme de sapin), les aiguilles (huile essentielle) et les bourgeons (infusion).   

Les autochtones qui connaissaient tous les secrets de la forêt ont initié les colons français aux multiples usages qu’ils faisaient de la gomme de sapin. Ils l’utilisaient contre la grippe, le scorbut, les coupures et les brûlures.  

On dit que les propriétés antiscorbutiques du sapin baumier ont été enseignées à Jacques Cartier par Donnacona, le chef des Hurons-Wendats de Stadacona au Québec. En fait, lorsque les Français sont arrivés ici en 1534, les deux tiers de ses hommes étaient morts du scorbut. Donnacona a alors préparé une infusion de sapinage pour les marins et leur a enseigné comment poursuivre leur traitement. Les Jésuites ont ensuite envoyé la gomme de sapin en grande quantité comme remède contre la tuberculose.  

Plus tard, les Sœurs de charité de la Providence utilisaient la gomme de sapin baumier comme vermifuge et pour soulager les coliques ou la constipation. 

Généralement, la gomme de sapin et son huile essentielle sont destinées à soulager les symptômes du rhume et de la grippe. Par ailleurs, outre ses vertus cicatrisante et décongestionnante des voies respiratoires, la gomme de sapin favorise l’expulsion des vers intestinaux.  

Le houx : un symbole d’immortalité

Avec ses petites baies rouges et ses jolies feuilles d’un vert foncé, le houx fait nécessairement partie de la magie de Noël. C’est un incontournable pour décorer la maison.  

Mais attention, ses feuilles sont dentelées et piquantes et ses petites baies rouges sont toxiques pour les humains, mais non pour les oiseaux.  

Comme toutes les plantes qui demeurent vertes en hiver, c’est un symbole d’immortalité. 

Chez les Celtes, le houx représente aussi un symbole sacré. Les druides croyaient que le soleil ne quittait jamais les plants de houx. Ils croyaient qu’en décorant les maisons de branches de houx, les esprits de la forêt pouvaient y trouver refuge pendant les froides journées de l’hiver. On lui attribuait aussi des qualités de porte-bonheur et de chance. 

Autrefois, on croyait que le houx repoussait les mauvais esprits, les sorcières et la foudre du ciel. Fait étonnant, certains autochtones de l’est de l’Amérique du Nord avaient aussi cette croyance et plantaient du houx près de leurs habitations. Ils séchaient et utilisaient les petites baies pour décorer les vêtements et les cheveux. Pour les guerriers des peuples des premières nations, le houx avait beaucoup de symboles : la rigidité de son bois représentait la résistance, les épines : la férocité, et la longévité des feuilles : le courage face à l’ennemi.  

D’autre part, le houx est associé à une très belle histoire chrétienne. En effet, on dit qu’alors qu’ils étaient pourchassés par les soldats du roi Hérode, Joseph, Marie et Jésus auraient trouvé refuge derrière un houx. Marie l’aurait béni lui donnant par la suite la capacité de rester vert à longueur d’année.  

C’est le principe chrétien de la renaissance dans nos cœurs. C’est un symbole d’espoir et de joie.  

Du point de vue médicinal, le houx peut faire chuter la fièvre. D’ailleurs, autrefois, on faisait macérer des feuilles de houx dans du vin blanc, et on donnait aux malades ce qu’on appelait du « vin de houx ».  Cette plante possède aussi des vertus diurétique, laxative, purgative, antispasmodique et antirhumatismale.  

Du plus, on retrouve également le « houx » dans les fleurs de Bach sous le nom de « Holly ». On l’utilise pour neutraliser des émotions fortes, des sentiments de haine, de jalousie et d’envie. Elle ouvre le cœur à l’énergie d’amour. 

Le gui : une plante magique 

Le gui est une plante particulièrement sacrée chez les Celtes surtout lorsqu’elle pousse sur les branches de chêne. C’est un symbole d’immortalité, mais aussi de régénération. D’ailleurs, le fait que le gui ne touche pas le sol, pousse en hauteur et que ses graines sont véhiculées par les oiseaux donne encore plus de puissance à ce symbolisme. On considère le gui comme une plante magique, un porte-bonheur. D’ailleurs, la tradition veut que les amoureux s’embrassent sous le gui le jour du Nouvel An : un symbole d’amour et de pardon.  

Pour les Celtes, c’est aussi la « plante qui guérit tous les maux », une plante qui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, guérissait le corps, neutralisait les poisons et assurait la fécondité des troupeaux.  

Pour ce qui est de ses vertus médicinales, plusieurs par le passé ont vanté les usages de ses feuilles, notamment comme hypotenseur, contre l’asthme, l’épilepsie, la nervosité, les maux de tête et les problèmes liés à la ménopause.  

Tout comme pour le houx, le fait de conserver le gui dans la maison en hiver était une invitation aux bons esprits de la forêt à venir y trouver refuge.  

Bien au-delà de toutes ces croyances et légendes, n’oublions pas toute la générosité de la nature qui nous offre des plantes et des arbres aux vertus médicinales exceptionnelles.

En ce temps de réjouissances, que notre beau sapin, le houx et le gui nous procurent toutes leurs richesses tant pour leurs propriétés magiques que médicinales! 

Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales.  

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.  

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