Les champignons médicinaux : des trésors de la nature aux pouvoirs miraculeux

Par Guylaine Campion, ND et journaliste 

Partout à travers le monde, on s’intéresse aux merveilleuses propriétés médicinales des champignons, notamment dans le traitement de maladies dégénératives et de cancer, mais aussi pour plusieurs pathologies.  

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D’ailleurs, en Asie, la mycothérapie (thérapie par les champignons médicinaux) fait partie de la phytothérapie extrême-orientale depuis plus de 2000 ans. C’est ce qui explique pourquoi la plupart des champignons médicinaux proviennent de la flore d’Extrême-Orient. 

Les champignons : ces mal-aimés

Étonnamment, on ne classe pas les champignons parmi les espèces vivantes. En effet, sans chlorophylle, les biologistes ne les cataloguent pas comme des végétaux. On les considère comme étant plus proches des insectes et des crustacés à cause de leurs parois cellulaires.  

À travers l’histoire, on a longtemps associé les champignons à la sorcellerie et au diable. D’ailleurs, beaucoup de peuples ont utilisé les champignons pour leurs propriétés hallucinogènes. De nos jours, on accorde très peu d’importance aux champignons en raison de leur faible valeur nutritive. De plus, on se méfie des variétés de champignons toxiques.  

Cependant, il serait dommage de les écarter complètement étant donné leurs nombreux bienfaits que l’on apprend à travers les connaissances traditionnelles asiatiques, mais aussi par des découvertes plus récentes.  

Le reishi : le champignon miraculeux

Quand on pense « champignons médicinaux », le reishi nous vient tout de suite en tête. En effet, le reishi est sans aucun doute le plus connu et le plus apprécié des champignons médicinaux, et ce, à travers le monde. D’ailleurs, les Chinois l’ont baptisé « le champignon miraculeux » ou « l’herbe porte-bonheur ». Il croît sur le tronc des arbres.  

Dans la médecine traditionnelle chinoise, on utilise le reishi pour stimuler l’appétit, calmer la nervosité et lutter contre l’insomnie. Étant donné qu’il capte facilement les toxines, il est tout indiqué pour soigner les problèmes de foie, notamment les cas d’hépatite. De plus, il aide à combattre les vertiges, l’excès de cholestérol, les maladies coronariennes, les rhinites, les bronchites et l’asthme. 

Le reishi contient des triterpènes qui lui donnent son goût amer. Ces triterpènes sont précieux, car ils sont responsables d’une activité anticancéreuse par action directe sur les cellules pathogènes.  

Le maïtaké : le champignon dansant 

Savez-vous pourquoi on appelle le maïtaké : « le champignon dansant »?  La raison est fort simple : quand les cueilleurs de champignons avaient la chance de trouver des champignons maïtaké, ils faisaient une grande fête. 

Le champignon maïtaké est fort prisé et pour cause! Il agit sur la santé immunitaire. Plus précisément, il modifie la réponse immunitaire de l’organisme face aux cellules cancéreuses, et ce, sans activité directe sur celles-ci. Le maïtaké a le pouvoir de ralentir la croissance des cellules cancéreuses et de réduire les risques de métastases.  

Parmi ces autres bienfaits sur la santé, le maïtaké régule la tension artérielle, abaisse les taux de cholestérol et de triglycérides, facilite la perte de poids et améliore le transit intestinal. Par surcroît, grâce à ses propriétés antioxydantes, le maïtaké protège le foie contre l’agression hépatique médicamenteuse.   

Le shiitaké : le champignon du samouraï

On cultive le champignon shiitaké au Japon et en Chine depuis plus de 1000 ans. On le surnomme le « champignon du Samouraï » parce qu’au Japon, on le réservait à l’empereur et à ses fidèles serviteurs.  Ce surnom est aussi une façon de décrire ses remarquables vertus fortifiantes. 

En effet, on apprécie le champignon shiitaké pour donner du tonus physique et intellectuel, pour développer la vigilance et l’esprit vif et éveillé. Par ailleurs, fait à ne pas négliger, il agit comme antitumoral et plusieurs études ne cessent de prouver son action bénéfique sur certains cancers.  

Le coriolus versicolor : le champignon « anti-cancer »

Le coriolus versicolor est un champignon qui pousse dans les zones tempérées d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Avec son goût qui ressemble à celui de la cannelle, on l’utilise pour aromatiser les plats indiens.  

Utilisé en médecine traditionnelle chinoise, il porte le nom de « karawataké » en Asie. Le coriolus versicolor est un champignon aux vertus assez impressionnantes puisqu’on dit qu’il serait bénéfique dans les cas de cancer, d’hépatite et même du sida. On l’utilise pour soutenir le système immunitaire, traiter les dépressions saisonnières et réduire les problèmes respiratoires.   

D’ailleurs, on utilise le coriolus versicolor au Japon, en complément aux traitements conventionnels du cancer. Les patients qui subissent une chimiothérapie auraient plus d’appétit, perdraient moins de poids et seraient moins fatigués lorsqu’ils consomment en parallèle le coriolus versicolor tous les jours.  Ajoutons qu’en 1998, le Japon a officiellement autorisé la vente du coriolus versicolor comme traitement alternatif au cancer.  

Le chaga : le champignon de l’immortalité 

On connaît le chaga sous plusieurs noms : « champignon de l’immortalité », « diamant des forêts » et « cadeau de Dieu ». Avec des qualificatifs semblables, on se doute bien de la richesse et de la valeur de ce champignon.  

Il est possible de trouver le champignon chaga au Québec et dans les régions nordiques. Ce champignon pousse sur certains arbres, dont le bouleau. Le chaga aurait été utilisé à des fins médicinales il y a plus de 500 ans en Russie et en Sibérie.  

Le champignon chaga est très riche en nutriments : vitamines, minéraux, flavonoïdes, stérols, enzymes et antioxydants.  

Il est reconnu pour ses vertus anticancer et stimulante du système immunitaire. Il agit comme antitumoral, anti-inflammatoire et antiviral. Ce champignon est adaptogène et aide à lutter contre les gastrites et les ulcères. Il équilibre le système immunitaire et régularise le taux de cholestérol et les fonctions hormonales.  

Le héricium : le champignon des neurones 

Bien que son nom ne soit pas familier, l’héricium est tout de même l’un des champignons les plus populaires dans la pharmacopée chinoise.  

On a d’abord utilisé ce champignon pour ses effets hépatoprotecteurs dans le traitement de l’hépatite B. Puis, des chercheurs japonais ont découvert qu’il possédait la capacité d’accélérer la synthèse du facteur de croissance essentiel des cellules nerveuses et rétiniennes. L’héricium prolonge la survie des neurones et améliore la mémoire. De plus, il est efficace pour traiter les ulcères, les inflammations et des tumeurs du tube digestif.  

Le cordyceps : le champignon des sportifs

On utilise le cordyceps en herboristerie chinoise depuis plus de 1000 ans. En ce temps-là, on réservait surtout le cordyceps à l’empereur et ses courtisans, et ce, dû à sa rareté. On le trouve au pied des arbres dans les hautes montagnes de la Chine et particulièrement du Tibet, à plus de 4000 mètres d’altitude.  

Au début des années 1990, les Occidentaux se sont intéressés au cordyceps, en raison des succès qu’obtenaient les athlètes chinois lors des compétitions de courses à pied. Leur secret : ils consommaient, dit-on, le cordyceps. 

En fait, le cordyceps est très apprécié des sportifs puisqu’il augmente l’énergie physique, améliore les performances sportives des athlètes, agit comme adaptogène et stimule le système immunitaire et la fonction sexuelle. De plus, selon la médecine traditionnelle chinoise, il renforce les reins, le foie et les poumons. 

Attention : en 1996, deux cas d’empoisonnement au plomb ont été reliés à la consommation de cordyceps. Il est donc très important de toujours choisir des produits soumis à des contrôles stricts de qualité.  

Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales.  

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.  

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