Par Marie-Eve Giroux | coiffeuse holistique, coloriste végétale et technicienne en trichologie
La chute des cheveux reste une préoccupation très courante de nos jours. Plusieurs personnes se plaignent de ce phénomène à la source de nombreuses consultations chez les dermatologues, les coiffeuses et le personnel médical. La perte de cheveux inquiète beaucoup de gens, crée de l’inconfort, de la gêne, de la honte, de l’anxiété et même de la tristesse. Pour preuve, elle fait partie des premières questions que l’on pose après avoir reçu un diagnostic de cancer. La perte de cheveu touche plus de 80 % d’hommes et 50 % de femmes au cours de leur vie. Mais qu’est-ce qui provoque cette chute ?
Arrêtons-nous d’abord pour comprendre le cycle de vie de notre chevelure. Un cheveu peut vivre jusqu’à huit ans. Normalement, un nouveau cheveu remplace celui qui tombe. Chez certaines personnes, le cheveu tombe et ne repousse pas. Pour d’autres, le cheveu qui repousse est de plus en plus fin jusqu’à ce qu’il ne repousse plus jamais. Trois phases constituent le cycle de vie du cheveu :
- La phase anagène, soit une période de croissance de trois à huit ans. Le bulbe du cheveu est plein de vie dans son follicule pileux.
- La phase catagène, soit celle de la dégradation qui dure 15 à 20 jours. Pendant cette phase, on dit que le cheveu se situe entre la vie et la mort. Le bulbe du cheveu remonte dès lors vers la surface du cuir chevelu. La croissance du cheveu est interrompue et ce dernier attend l’arrivée d’un nouveau cheveu avant de faire sa chute.
- La phase télogène, soit celle qui représente le moment de repos. Le cheveu est alors mort et prêt à tomber. Ce processus dure deux à trois mois, c’est-à-dire le temps requis pour qu’un nouveau cheveu soit assez fort pour déloger celui qui est mort.
Il existe deux périodes dans l’année où la chute de cheveux est plus importante, soit à l’automne et au printemps. Au moment où cet article sera publié, l’équinoxe d’automne aura débuté (fin septembre à la fin novembre), ce qui signifie pour plusieurs personnes une perte de cheveux un peu plus intense. Tout comme les arbres qui perdent leurs feuilles, le corps humain s’adapte au rythme biologique de la nature.
Il faut savoir que le bulbe présent dans le follicule du cheveu représente sa racine et que cette dernière est nourrie par le sang. À l’automne, le sang délaisse légèrement la surface du corps pour migrer vers les organes. Il s’ensuit une déminéralisation puisque le sang contient et véhicule les minéraux et les nutriments essentiels à nos tissus, à notre peau et à notre cuir chevelu. Ceci explique l’apparition à cette période d’une plus grande fréquence de démangeaisons au cuir chevelu, de pellicules, de cheveux secs et de perte des cheveux.
Ce phénomène saisonnier n’est pas la seule cause de perte de cheveux. Les facteurs les plus courants sont la fatigue, le stress, l’alimentation, la médication, la coloration chimique, les changements hormonaux, les excès de vitamines et les carences en minéraux. Et sachez que la perte de cheveux commence deux à trois mois après le début d’un de ces facteurs ou de cette cause.
Il est normal de perdre 25 à 40 cheveux par jour. Cette perte peut même s’élever à 60 lors de certaines saisons. Or, au-delà de ce nombre, si la période de chute s’avère longue, il importe de consulter une technicienne en trichologie, un médecin ou un dermatologue.
Selon la médecine traditionnelle chinoise, les cheveux dépendent de l’énergie du rein, cet organe qui nous soutient lors du processus de l’élimination. Comme les reins et les poumons travaillent ensemble pour accomplir leur rôle, on doit se doter d’une saine alimentation et d’une bonne hygiène d’air pur pour obtenir de magnifiques cheveux. Cette médecine ancestrale relie aussi la perte de cheveux à la peur en général, celle de perdre quelque chose, de perdre quelqu’un, de vieillir, etc.
Se laver les cheveux fréquemment ne cause pas une chute de cheveux plus importante si on utilise des produits naturels de qualité. Et ne plus brosser ses cheveux ou à peine les toucher lors des lavages provoque l’effet contraire. Les cheveux qui doivent tomber chuteront de toute façon. Le fait de ne pas les toucher empire la situation parce que les cheveux ont besoin d’être nourris et soignés. En les brossant plus souvent, en massant le cuir chevelu ou en tirant une grande poignée de cheveux, nous stimulons la circulation sanguine qui, rappelons-le, constitue la nourriture du bulbe du cheveu. La coupe énergétique représente également un bon choix pour stimuler la circulation sanguine.
En résumé, pour diminuer ou éviter la chute de cheveux, il faut adopter de bons produits d’entretien, stimuler la circulation sanguine, se doter d’une saine hygiène de vie et consulter au besoin. Enfin, on prendra soin de s’offrir plus de repos durant l’automne et l’hiver pour revenir en force avec une nouvelle énergie au printemps et à l’été.