Violette odorante : la reine de la confiserie!

Par Nathalie Beaudoin, herboriste-thérapeute et naturopathe | www.nathalieenherbe.com | Facebook : Nathalie en Herbe Herboriste https://www.facebook.com/nathalieenherbe.nd

Les violettes dites indigènes font partie de ces comestibles sauvages du début du printemps que j’attends toujours avec impatience, et pas seulement parce qu’elles ajoutent une délicate touche de couleur à la pelouse, mais aussi parce qu’elles sont bel et bien comestibles!

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Les violettes au Québec et ailleurs

Le type de violette le plus commun au Québec est sans aucun doute la violette commune, Viola sororia. Bien qu’elles soient toutes comestibles, la violette la plus intéressante en confiserie pour son odeur agréable et intense est la violette odorante, de son nom latin Viola odorata

D’après le magnifique guide d’identification Flore printanière de Gisèle Lamoureux, la violette odorante est une espèce de plante herbacée vivace à rhizome et stolons. Très petite, acaule et à fleurs bleu-violet foncé, la violette odorante pousse en touffes et forme des tapis, grâce à d’abondants et robustes stolons. Elle aurait la même taille, allure générale et floraison hâtive que la violette de selkirk, Viola selkirkii.  

Échappée de culture dans les pelouses ombragées, la violette odorante résiste à la tonte (surtout au pied des arbres), elle est originaire d’Europe de l’Ouest et du domaine méditerranéen. Par contre, la violette odorante ne se trouve pas ici à l’état sauvage. Comme elle fut préalablement introduite comme plante horticole, on va plutôt la retrouver à proximité de jardins cultivés, qui sont souvent ombragés. 

En Amérique du Nord, elle se trouve ici et là, de la Colombie-Britannique à la Nouvelle-Écosse et de la Californie à la Géorgie. Plutôt rare à l’état sauvage au Québec, la violette odorante n’est connue que de quelques endroits : Mont-Saint-Hilaire, régions d’Ottawa, de Québec (anciens domaines et cimetières longeant la falaise) et de l’île d’Orléans. Elle est aussi présente en Eurasie et en Afrique du Nord.

La culture de la violette

Le printemps suivant leur éparpillement, les graines de la violette odorante germent. Il faut quand même attendre deux ans après le semis pour obtenir des fleurs.

Les violettes sauvages sont-elles sûres à manger ?

Oui absolument! Les délicates fleurs de la violette odorante sont un véritable régal culinaire et peuvent être utilisées dans de nombreuses recettes ainsi que pour les décorations comestibles sur les gâteaux, biscuits et autres produits de boulangerie. Elles ajoutent une touche élégante!

Un peu d’histoire

La confiserie s’est emparée des fleurs de la violette odorante : enrobées de sucre, elles constituent une friandise recherchée, déjà populaire en Angleterre au temps de Charles II (vers 1675). Les Romains utilisèrent abondamment un vin à base de ses fleurs. Elles confèrent leur odeur aux liquides, et le vinaigre dans lequel elles ont macéré capte aussi leur teinte. Bien que légèrement laxatives, les fleurs décorent les salades.

5 façons de profiter de la violette :

  1. Cristallisée et utilisée pour décorer des gâteaux, des confiseries, des puddings et des glaces.
  2. Comme complément coloré et nutritif dans une salade de printemps ou de début d’été.
  3. Transformée en un sirop savoureux.
  4. En décoration sur des soupes froides.
  5. Transformée en confitures ou gelées, infusée au miel, conserves et vinaigres.

Mise en garde

À forte dose, les rhizomes et les graines de la violette odorante entraînent de sévères gastroentérites, de l’agitation et une dépression des systèmes respiratoire et circulatoire, atteignant des proportions alarmantes selon la dose.
Sources : Outdoor apothecary et le livre Flore printanière par Gisèle Lamoureux, Fleurbec éditeur, 2002.

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