Les légumes racines : des trésors de la terre dans notre assiette 

Par Guylaine Campion, ND et journaliste 

Les racines symbolisent le lien avec la Terre. Elles représentent l’obscurité, le sombre, le noir, tout ce qui est caché. Dans les traditions celtiques, on disait qu’elles abritaient les esprits de la nature. Elles évoquent l’ancrage, la force, là où l’on va puiser les précieux nutriments cachés dans le sol.  

La racine d’un légume a pour principale fonction de l’ancrer dans la terre afin de le stabiliser et lui permettre d’absorber tous les nutriments (l’eau et les minéraux) dont il a besoin pour croître par la suite.  

Les racines sont associées à l’automne et à l’hiver. C’est à ce moment que toute l’énergie de la terre se concentre au niveau des racines permettant aux plantes, par exemple, de perdurer et de pouvoir renaître au printemps.  

Les légumes racines regorgent d’une multitude de vitamines, de minéraux et d’antioxydants qu’ils puisent à même le sol. 

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La carotte : une richesse incomparable 

Quand on pense aux légumes racines, tout de suite, il nous vient en tête la carotte si précieuse pour notre santé. 

La carotte est l’un des légumes les plus consommés au monde, et sa richesse est incomparable. Elle est une excellente source de vitamines (A, B1, B2, B6, C, E, K), de minéraux (fer, phosphore, potassium) et aussi d’antioxydants (caroténoïdes, lutéine, zéaxanthine).  

La carotte contient une quantité exceptionnelle de bêta-carotène qui, une fois synthétisé, se transforme en vitamine A : une vitamine essentielle pour préserver notre santé oculaire. Elle nous procure une meilleure vision nocturne, prévient les risques de dégénérescence maculaire et de cataracte. 

Par ailleurs, la carotte protège notre organisme contre le vieillissement prématuré. Elle favorise la santé du cœur et elle aurait des propriétés anticancer.  

Le panais : une saveur douce et sucrée

Le panais est un légume racine de la même famille que la carotte qui est apprécié depuis des siècles, notamment pour son agréable saveur sucrée. 

Riche en vitamines du groupe B et en potassium et magnésium, le panais renferme aussi des molécules actives qui joueraient un rôle dans la prévention du cancer. Sa richesse en fibres réduirait les risques de cancer du côlon. 

Le topinambour : un « légume de guerre »

Longtemps oublié, le topinambour est un tubercule qui revient dans nos assiettes. Ce « légume de guerre » que l’on redécouvre représente une excellente source de vitamines du groupe B, de minéraux tels que le potassium, le phosphore et le magnésium et des oligo-éléments comme le fer, le cuivre et le zinc.  

On qualifie le topinambour de « légume de guerre » puisque durant la Deuxième Guerre mondiale, le topinambour et le rutabaga étaient les deux seuls légumes laissés à la population par les Allemands.  

Le topinambour facilite la digestion, l’absorption et la perte de poids.  

Faible en calories par rapport à la pomme de terre, il est un bon allié dans un régime minceur. De plus, ce légume racine possède un index glycémique modéré et il aide à atteindre un niveau de satiété.  

Sa récolte débute après les premiers gels de l’automne. 

Le navet : l’un des premiers légumes cultivés en Nouvelle-France 

Le navet est un légume de la famille des crucifères de forme bulbeuse et à chair blanche. Il est facile à cuisiner et se marie très bien à plusieurs autres aliments. Comme de nombreux autres légumes, il est peu calorique et riche en antioxydants. Le navet est une bonne source de potassium, de magnésium et de phosphore. Ses fibres facilitent le transit intestinal. 

Le navet a été introduit en Amérique par Jacques Cartier en 1541. Avec la laitue et le chou, il a été le premier légume du vieux monde à être cultivé en Nouvelle-France. Par la suite, les Amérindiens l’ont adopté. 

Le rutabaga : un croisement entre le navet et le chou frisé 

Le rutabaga, qui ressemble beaucoup au navet, serait issu d’un croisement avec le chou frisé.  D’ailleurs, on confond souvent le navet et le rutabaga. Pourtant, il s’agit bel et bien de deux espèces différentes. En effet, la chair du navet est généralement blanche, alors que celle du rutabaga est plutôt jaune bien que l’inverse soit parfois vrai. Toutefois, on peut les différencier par leurs feuilles. Celles du rutabaga sont lisses comme celles du chou, alors que celles du navet sont plus rugueuses. Le rutabaga contient de la vitamine B1, du phosphore et du manganèse.

La betterave : énergisante et nutritive 

La betterave est un légume racine très nutritif et énergisant, notamment grâce à sa richesse en fer et en minéraux. 

Elle a la capacité de nourrir les globules rouges. Elle est donc recommandée aux personnes souffrant d’anémie ou qui sont déminéralisées. Peu calorique malgré son goût sucré, elle est aussi une excellente source de vitamines A, C et K et aussi en bêta-carotène. Elle possède des propriétés anticancéreuses. Elle est aussi un bon stimulant pour le système digestif.  

Saviez-vous que la betterave contient des composés phénoliques, dont les flavonoïdes qui lui donnent un pouvoir antioxydant supérieur au brocoli et aux épinards?

La pomme de terre : une bonne amie de l’estomac 

Quand il est question d’aliments aux nombreuses propriétés, on pense souvent au chou, au brocoli ou à la carotte, mais très rarement à la pomme de terre, et pourtant, elle est une bonne amie de l’estomac.

Toutefois, il faut bien l’avouer, la pomme de terre a bien mauvaise réputation, car on l’accuse d’être l’une des causes de gain de poids et aussi d’avoir un indice glycémique élevé.  

La pomme de terre est alcaline. Elle aide à chasser l’acidité et à rétablir l’équilibre acido-basique dans l’organisme. Elle est fort appréciée pour sa capacité à lutter contre les ulcères, l’acidité gastrique et les brûlures d’estomac. 

Riche en fer et en vitamine B9, la pomme de terre possède des éléments essentiels à la synthèse des globules rouges. Ainsi, elle peut aider à prévenir et combattre différentes formes d’anémie.

Par ailleurs, les tranches de pomme de terre crue possèdent des vertus anti-irritantes, apaisantes et décongestionnantes. On peut donc procéder à des applications dans les cas de brûlures, rougeurs, démangeaisons ou déshydratation. Elles favorisent la réparation de l’épiderme. 

Enfin, riche en potassium, elle aide à réduire et à stabiliser la pression artérielle.  

Le radis : très apprécié par les Grecs de l’Antiquité 

Comme la plupart des crucifères, le radis contient des antioxydants et des composés bioactifs qui protègeraient contre certains cancers.  

Le radis contient très peu de calories. Il est une source de fibres alimentaires idéales pour favoriser le transit intestinal. Le radis a aussi un effet rassasiant.  

Il est aussi une bonne source de protéines, mais en contrepartie, il contient très peu de lipides et de glucides. Sa consommation sur une base régulière permet de lutter contre le stress oxydatif qui est responsable du vieillissement prématuré.  

Le radis est généralement bien toléré. Cependant, les personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable doivent être prudentes.  

On dit que les Grecs de l’Antiquité portaient un tel respect au radis que leurs offrandes de cette crudité au dieu Apollon étaient présentées dans des assiettes en or. Pour leur part, la betterave et le navet n’avaient droit qu’à l’argent et au plomb.  En terminant, saviez-vous que le mot « radis » est apparu dans la langue au 16e siècle et qu’il vient du latin « radix » qui signifie : « racine »? 

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