Par Guylaine Campion, ND et journaliste
Si vous avez déjà souffert de la varicelle lorsque vous étiez enfant, sachez que vous êtes à risque d’avoir le zona au cours de votre vie. Le zona est une infection douloureuse de la peau causée par un virus qui touche surtout les adultes et les personnes âgées de plus de 60 ans.
On estime qu’environ une personne sur cinq ayant souffert de la varicelle sera touchée par le zona au cours de sa vie.
GRATUIT: abonnez-vous au magazine santé
D’où vient le zona?
Si, comme plusieurs personnes, vous croyez que le zona est une forme de varicelle, sachez que ce n’est pas tout à fait le cas. En fait, les deux maladies sont causées par le même virus, le « virus varicelle-zona » de la famille des herpèsvirus, mais elles ne se manifestent pas de la même façon. En effet, la varicelle est une maladie de la petite enfance alors que le zona atteint principalement les adultes et les personnes âgées.
Après une poussée de varicelle durant l’enfance, le virus s’installe dans des ganglions et demeure latent dans le corps sans causer de symptômes. Puis, le virus peut se réactiver plusieurs années plus tard et provoquer le zona. Toutefois, il est important de préciser qu’une personne ne pourra développer de zona si elle n’a jamais été touchée par le virus de la varicelle durant son enfance à moins d’être infectée par contact (voir plus loin).
Mais pourquoi le virus de la varicelle se réactive-t-il? Le virus peut se réactiver sans aucune raison apparente, mais il existe certaines conditions qui augmentent le risque.
Le zona se manifeste surtout chez les personnes âgées de 60 ans et plus et celles dont le système immunitaire est affaibli (cancer, VIH, diabète, prise de certains médicaments, etc.). De plus, trop de stress et de tensions nerveuses peuvent contribuer à déclencher une crise de zona.
Généralement, il n’y a qu’une seule réactivation du virus c’est-à-dire un seul épisode de zona. Toutefois, dans certains cas, des personnes pourront avoir plus d’un épisode.
Quels sont les symptômes?
Lorsque le virus se réactive, il se manifeste seulement dans une zone bien définie de la peau et sur un seul côté du corps. L’éruption cutanée localisée à une racine nerveuse provoque des douleurs brûlantes intenables.
Les premiers symptômes se caractérisent par une sensation de brûlure et de picotement au niveau de la zone atteinte. Puis, de un à trois jours plus tard, des rougeurs et de petites cloques remplies de liquide apparaissent sous forme de grappes causant des démangeaisons intenses. Puis, ces vésicules s’assèchent, forment une croûte et disparaissent au bout de deux à trois semaines.
Bien que le zona peut toucher n’importe quelle partie du corps, il se manifeste surtout sur la poitrine, le dos et le ventre. Les lésions peuvent aussi apparaître parfois sur les fesses, les membres, le visage ou le cuir chevelu.
Plusieurs symptômes peuvent s’ajouter aux lésions telles que :
- Une sensation d’engourdissement;
- Une sensation de brûlure ou de décharge électrique;
- De la fièvre;
- De la fatigue;
- Des maux de tête;
- Une douleur forte et invalidante.
La douleur peut précéder l’apparition des cloques de quelques jours.
Est-ce contagieux?
Une personne atteinte du zona peut transmettre le virus. Il se transmet par contact avec les petites cloques, et ce, jusqu’au moment où celles-ci deviennent des croûtes. Ainsi, une personne qui n’a jamais contracté la varicelle durant son enfance pourra être infectée par contact.
En fait, pour se propager, le virus doit être en contact, par exemple, avec la muqueuse des yeux, de la bouche ou du nez. Il est donc primordial de toujours bien se laver les mains afin d’éviter la contamination et, encore mieux, éviter tout contact. La prudence est particulièrement recommandée pour les femmes enceintes, les bébés et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
Quelles sont les conséquences post-zona?
Une douleur nerveuse persistante, comme une sensation de décharge électrique, que l’on appelle « douleur ou névralgie post-zona » est la conséquence la plus commune, et elle survient chez environ 50% des personnes atteintes de zona. Elle provient du fait que des nerfs ont été endommagés par l’attaque du virus. Cette douleur peut se manifester pendant des semaines, des mois et dans de rares cas, durant toute la vie.
L’insomnie, la fatigue, la perte de poids, le manque d’appétit et la dépression peuvent aussi accompagner cette douleur.
D’autres conséquences peuvent aussi se manifester, mais elles sont plus rares soit : des cicatrices, la perte de vision (si le zona touche l’œil) ou d’audition, la paralysie du visage et des infections de la peau (par des bactéries).
Comment traiter le zona naturellement?
Dans un premier temps, si vous croyez être atteint de zona, il est important de consulter un médecin dès que possible afin de réduire l’intensité de la maladie et ses complications. Souvent le médecin va prescrire des antiviraux afin d’accélérer la guérison et atténuer la douleur ainsi que la durée des symptômes.
Mais vous pouvez y ajouter des trucs naturels qui sauront vous aider à atténuer la douleur et retrouver rapidement le chemin de la guérison.
En application locale
Dans un premier temps, il faut que les régions touchées demeurent propres et sèches afin d’éviter que des bactéries infectent les lésions. Des compresses humides peuvent apaiser la douleur. On peut utiliser une lotion à base de calamine pour calmer les démangeaisons.
L’utilisation d’une crème à base de cayenne (capsaïcine) pourrait aider à soulager les douleurs névralgiques post-zona. Cependant, sachez qu’il ne faut pas appliquer de crème contenant du cayenne sur des lésions ouvertes ou sur des vésicules enflammées pour ne pas provoquer une forte sensation de brûlure.
Par ailleurs, la Commission E reconnaît l’efficacité de l’avoine dans le soulagement des démangeaisons de la peau provoquées par certaines maladies cutanées. L’avoine s’utilise par voie externe dans l’eau du bain. Certains la recommandent aux personnes qui souffrent du zona.
Pour ce qui est des problèmes névralgiques, la Commission E allemande reconnaît les propriétés thérapeutiques de l’huile essentielle de menthe poivrée. Vous pouvez frictionner doucement la partie atteinte avec une à deux gouttes mélangées à 10 gouttes d’huile de millepertuis, le long du nerf atteint.
Vous pouvez appliquer de la vitamine E et de l’huile d’onagre sur la zone douloureuse. Portez des vêtements légers afin d’atténuer le frottement sur les lésions.
Aliments et suppléments
La prise de vitamine C avec bioflavonoïdes, de zinc et de capsules d’ail agissent efficacement sur le système immunitaire et aident l’organisme à combattre le virus.
Le soufre (en granules) est reconnu pour agir favorablement sur la peau et pour les troubles dermatologiques. L’oeuf, l’ail, les lentilles, le cresson, le chou, le poireau, la ciboulette et l’oignon sont de bonnes sources de soufre.
Sur le plan alimentaire, mangez plus de fruits et légumes frais quotidiennement, évitez le sucre et les aliments acidifiants et privilégiez les aliments entiers, c’est-à-dire non raffinés.
Médecines alternatives
Parmi les médecines alternatives, l’acupuncture pourrait aider à soulager la névralgie post-zona.
Pour aider votre organisme à combattre le virus, reposez-vous. Ayez recours à des activités relaxantes telles que la lecture, la méditation, la pratique du tai-chi, l’écoute de musique douce, etc. Essayez de maintenir un bon équilibre émotionnel et ayez une attitude positive face à la vie.
Comment prévenir le zona?
En fait, la meilleure façon de prévenir et de se protéger contre le zona est de maintenir un système immunitaire fort, bien manger, faire de l’exercice et bénéficier de bonnes nuits de sommeil.
En terminant, ajoutons que sur le plan émotionnel, on dit que les personnes qui sont atteintes de zona ont peur de l’avenir. En général, elles sont très sensibles et ont une attitude plutôt négative face à ce qui pourrait leur arriver dans le futur. La personne doit apprendre à accepter son hypersensibilité.
Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales.
Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.