8 arbres médicinaux à découvrir

Par Guylaine Campion, ND et journaliste 

Les arbres symbolisent spirituellement la force, l’ancrage et l’enracinement. D’ailleurs, les Anciens considéraient que la sagesse universelle avait été transmise aux arbres.  

Les arbres font partie des beautés que nous offre la nature, et nous aimons les admirer lors de nos promenades en forêt! Mais ces immenses trésors regorgent aussi de molécules puissantes qui peuvent nous soigner.  

En effet, les fleurs, les feuilles, les fruits, les bourgeons, l’écorce et la sève des arbres sont des aides puissantes précieuses pour soulager de nombreux maux. 

En voici quelques-uns qui ont retenu plus spécifiquement notre attention.

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Le saule blanc : un antidouleur

Le saule blanc est l’un des premiers arbres qui nous viennent en tête lorsqu’il est question de propriétés médicinales.  

D’abord, son écorce soulage la douleur. En fait, elle renferme une substance semblable à l’acide acétylsalicylique que l’on retrouve dans l’aspirine. Cependant, contrairement à ce médicament fort populaire, l’écorce de saule blanc protège l’estomac et ne fluidifie pas le sang.   

Elle réduit la fièvre en stimulant la sudation et en libérant les toxines. Elle calme l’inflammation et agit efficacement contre le rhumatisme articulaire. En gargarisme, elle soulage l’inflammation des amygdales. C’est un analgésique naturel contre les maux de tête et les migraines.  

La tisane de l’écorce de saule blanc est utilisée contre les douleurs chroniques.  

Le tilleul : calmant et antispasmodique 

Le tilleul est un arbre sacré chargé d’histoires et de légendes.  

D’ailleurs, chez les Celtes, le tilleul était l’arbre des amoureux et la forme de sa feuille était associée au cœur. C’est un arbre féminin qui représente aussi l’amour maternel.  

Du point de vue médicinal, le tilleul agit comme antistress. Il procure un effet de détente et de bien-être, et ce, sans somnolence. Il détend le système nerveux et peut être utile en cas de dépression légère.  

C’est un arbre qui possède plusieurs propriétés en fonction des parties utilisées. Par exemple, sa fleur est appréciée pour ses vertus calmantes alors que l’aubier (partie tendre du bois ou seconde écorce) favorise le drainage du foie et des reins. 

Le bouleau : dépuratif et diurétique 

Le bouleau prévient la rétention d’eau. On utilise son écorce, ses bourgeons, ses feuilles et sa sève. 

La sève de bouleau est reminéralisante, mais aussi diurétique et dépurative. Elle active l’élimination des déchets organiques tels que l’acide urique et l’urée. Elle figure parmi les cures de nettoyage du printemps, ce qui aide l’organisme à se préparer au changement de saison.  

Précisons qu’il ne faut pas confondre l’eau de bouleau avec le jus de bouleau. Le jus est un produit tout à fait différent puisqu’il s’agit d’une décoction de feuilles de bouleau.  

Les feuilles, l’écorce et les bourgeons du bouleau sont des parties riches en flavonoïdes, acides phénoliques, tanins et vitamine C. De plus, l’écorce de bouleau contient un composé salicylé (proche de l’aspirine) qui calme la douleur, l’inflammation et la fièvre.  

Chez les Celtes, le bouleau est l’arbre de la lumière et représente le renouveau.  

Le chêne : un anti-inflammatoire

Le chêne est un arbre sacré qui symbolise la force. D’ailleurs, c’était un arbre majeur dans la culture celtique où il représentait la porte d’entrée dans le monde des fées.  

Le chêne est un arbre très riche en tanins et ses molécules donnent la capacité à celui-ci de se défendre contre les parasites. Chez l’humain, le chêne présente une action anti-inflammatoire, antiparasitaire et antidiarrhéique. Il possède des propriétés astringentes et antiseptiques. 

On utilise son écorce, ses feuilles et ses glands.   

Le sureau : dynamise le système immunitaire 

La baie de sureau est un petit fruit très présent au Québec qui contient deux à trois fois plus d’antioxydants et de vitamines A et C que le bleuet et la canneberge.  

Plusieurs études scientifiques ont démontré le lien existant entre la consommation de baies de sureau et l’optimisation du système immunitaire. Il agit comme « casse-grippe » et soulage la toux. D’autres études ont révélé ses bienfaits sur la santé de la prostate et sa protection contre les accidents vasculaires cérébraux.  

En plus d’agir comme laxatif, le sureau est aussi un bon diurétique et s’avère être efficace dans les cas de rhumatismes.  

Chez les Celtes, le sureau représente la vitalité, la vie éternelle, la mort et la renaissance. D’ailleurs, les Celtes se servaient du sureau pour fabriquer des flûtes magiques afin de faciliter les conversations avec les morts.  

L’eucalyptus : pour le système respiratoire 

L’eucalyptus est un arbre gigantesque et magnifique que l’on retrouve dans les régions tropicales et subtropicales.  

C’est un arbre qui bénéficie d’une croissance rapide et d’une grande résistance à la sécheresse. Par surcroît, sa croissance n’est pas interrompue par la saison hivernale.  

On extrait de ses feuilles une huile essentielle des plus précieuses.  

L’eucalyptus aide à traiter la bronchite chronique, l’asthme et les inflammations des voies respiratoires.  Cette plante soulage aussi les douleurs rhumatismales et contribue au maintien d’une bonne hygiène buccale.  

On peut infuser ses feuilles séchées, boire la tisane ou se gargariser s’il y a mal de gorge. De plus, on peut se frictionner avec son huile essentielle ou l’utiliser comme rince-bouche diluée dans l’eau.  

Par ailleurs, une ou deux gouttes d’huile essentielle sur les tempes et le front peuvent être de bon recours pour soulager un mal de tête. 

Le ravintsara : un puissant antiviral  

Le ravintsara fait partie de la famille des camphriers : des arbres originaires d’Asie.  

Il y a plusieurs siècles, le ravintsara a été importé sur l’île de Madagascar où il s’est très bien adapté aux conditions climatiques de cette île de l’océan Indien. Les Malgaches ont commencé à l’utiliser pour ses propriétés médicinales et ont donné à l’arbre le nom de « ravintsara » qui signifie en malagasy « feuille bonne à tout ». 

Encore aujourd’hui, le peuple malgache utilise le ravintsara pour lutter contre les maladies virales et les troubles respiratoires. De plus, son huile essentielle est énergisante et elle est donc très appréciée en cas de fatigue ou lors de convalescence.  

À noter qu’il est préférable de diluer l’huile essentielle de ravintsara dans une huile végétale avant de l’utiliser.  

Attention : les personnes souffrant d’asthme et d’un dessèchement de la cornée ne devraient pas l’inhaler ou la diffuser.  

Le sapin baumier : le remède des autochtones

En terminant, comment passer sous silence, le sapin baumier, présent en abondance dans les forêts québécoises et qui fait partie de nos richesses naturelles.

Dans le langage symbolique, il représente le pont entre le ciel et la terre. Chez nous, il symbolise le don et la générosité et il est tout aussi généreux pour son utilité sur le plan thérapeutique. En effet, plusieurs parties de l’arbre sont utilisées pour leurs bienfaits : résine (gomme de sapin), aiguilles (huile essentielle) et bourgeons (infusion).  

Ce n’est pas d’hier que le sapin est apprécié pour ses vertus. Les autochtones qui connaissaient tous les secrets de la forêt ont initié les colons français aux multiples usages qu’ils faisaient de la gomme de sapin. Ils l’utilisaient contre la grippe, le scorbut, les coupures et les brûlures.  

Les autochtones consommaient l’écorce intérieure des sapins. Ils en faisaient aussi un sirop et ils mâchaient la gomme de sapin comme friandise ou pour mieux digérer.   

La gomme de sapin et l’huile essentielle de sapin sont destinées à soulager les symptômes du rhume et de la grippe.  

De plus, outre ses vertus cicatrisante et décongestionnante des voies respiratoires, la gomme de sapin favorise l’expulsion des vers intestinaux.  

Par ailleurs, l’huile essentielle de sapin baumier possède de nombreuses propriétés médicinales. Elle est antiseptique et respiratoire, décongestionnante, fluidifiante, expectorante et antispasmodique. Elle est aussi légèrement anti-inflammatoire, stimulante du système immunitaire et tonifiante.  

Sur le plan respiratoire, l’huile essentielle de sapin peut être inhalée en cas de bronchite, rhinite, rhinopharyngite ou tout autre infection de la sphère ORL et aussi dans les cas d’asthme. D’autre part, on peut la diluer dans une huile végétale et l’appliquer au niveau des sinus, en cas de sinusite.  

Sur les plans articulaire et musculaire, on peut diluer l’huile essentielle de sapin baumier dans une huile végétale et masser les zones douloureuses.  

Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales et les huiles essentielles.  

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.  

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