Vos pensées influencent votre état de santé

Par Cyril Meyre, naturopathe | www.cyrilmeyre.com

Combien de fois avez-vous déjà expérimenté le désir d’avoir une place de stationnement en arrivant à votre destination… et de l’avoir cette place pour votre voiture?

D’avoir des quarts de seconde de flash avec des solutions, des conseils, des sentiments vous poussant vers la bonne voix, ou bien après coup, vous dites « Zut, je le savais, j’aurais dû m’écouter! » Chaque jour, chaque semaine, ce genre d’anecdote nous arrive! Pour les percevoir plus facilement, plus souvent, c’est comme tout dans la vie, un peu de pratique, et le tour est joué. 

À un autre niveau, nous savons que la pensée influence les états de santé de façon positive ou négative selon notre état émotionnel et nos schèmes de pensée. La médecine appelle cela les maladies psychosomatiques. Même déjà à l’époque des philosophes grecs, il fut observé l’influence de notre état d’esprit sur la santé de notre corps. 

Lors d’une recherche en Californie à l’Université Berkeley, publiée dans la revue Nature Human Behaviour, on a confirmé que certaines zones du cerveau s’activaient et réagissaient pendant l’impulsion d’un stimulus. Ce qui suggère que nous pouvons donner une réponse avant même d’avoir analysé l’information! Comme l’expérience d’une ceinture noire d’art martial qui touche la cible au bon endroit en même temps que la lumière s’allume sur le mannequin afin de mesurer sa vitesse de réaction. Comme Lucky Luke : l’homme qui tire plus vite que son ombre! 

Tout ça pour mettre en perspective le pouvoir des capacités cérébrales que nous avons et qui sont sous-utilisées. 

L’espace-temps

Prenez ce temps, créez de l’espace-temps dans votre quotidien, hebdomadairement pour rejoindre l’espace de calme intérieur qui doit se cultiver dans ce monde d’hyper rapidité tourmenté. Accordez-vous cet espace de relaxation, de méditation, de détente, de visualisation, de prière, de recueillement, peu importe vos croyances ou non-croyances.

Se donner du temps n’est pas un handicap à votre horaire, mais bien une façon de gagner un temps précieux. Vous verrez assez rapidement que votre productivité, votre énergie, vos maux divers seront améliorés. 

Lisez ce que Dr Kelly Turner nous rappelle dans son livre à succès « Rémission radicale » ! Une mise en évidence des solutions dans les cas de cancer perdus et condamnés par la médecine. Une des solutions possibles mises en place par ces gens qui décident de se prendre en main corps et esprit pour gérer leur bien-être en santé, c’est de mettre de l’avant une forme de méditation ou prière quotidienne afin de changer la dynamique psychique et corporelle, même lors des diagnostics ultimes comme le cancer. La tendance aujourd’hui est à la méditation pleine conscience, le yoga, le tai-chi, le Qi gong. Comme n’importe quoi, les noms changent au fil des modes, mais le principe reste le même. Incorporer des moments de détente au quotidien est une des clés vers votre bien-être corps et esprit. 

Vous savez sans doute que la peur et l’anxiété chronique abaissent l’optimisation des fonctions immunitaires par une modification biochimique des réactions des médiateurs cellulaires. Ce phénomène n’est pas une lubie de naturopathe, mais un fait bien étudié en science. 

Le stress par exemple qu’on expérimente tous de façon chronique ou de façon passagère est reconnu même sur les enfants comme étant un facteur manifestement aggravant et dégradant la santé. 

Dr Hans Selye et la réaction face au stress

Dr Hans Selye, ce médecin montréalais de renommée mondiale, fut un des premiers dans la médecine moderne à démontrer l’effet néfaste des facteurs associés au stress chronique sur notre santé. Dr Selye préconise la théorie suivante : le stress joue un rôle dans chaque maladie et ne pas reconnaître et maîtriser les agents stressants peut produire une maladie d’adaptation qui s’exprime différemment selon les faiblesses physiologiques propres à chacun. C’est la notion de terrain. 

 Les trois phases définies dans les étapes du stress selon Dr Selye : 

1-   Phase de la réaction d’alarme. Réaction immédiate face à un stress. Les ressources corporelles sont mobilisées pour répondre aux facteurs stressants, anxiogènes envahissants aux dépens d’autres systèmes comme le système immunitaire. 

2-   Phase de résistance. Phase où le corps s’adapte à une réaction chronique de perception erronée ou vraie face au stress (relation difficile au travail par exemple, anxiété chronique).

3-   Phase d’épuisement. À la suite d’une exposition ou une perception erronées du stress, de façon prolongée, le corps perd sa réponse physiologique et tombe en hyporéaction et devient alors susceptible d’être plus vulnérable aux maladies de toutes sortes selon le terrain et la sensibilité propre à chacun. C’est le présurmenage ou le surmenage, l’épuisement, qu’on appelle aussi burn-out

L’article dans la revue Behav Health 2006 Sep;26(9) rapporte, comme bien d’autres analyses modernes tout comme la médecine chinoise datant de plusieurs dizaines de siècles, que les facteurs psychosociaux tels que le stress, la colère, l’anxiété et la dépression favorisent les maladies cardiaques. Que faire alors pour les contrer?

Il suffit d’orienter vos pensées et de pratiquer la méditation quotidienne. Il suffit de parcourir quelques revues médicales publiées pour comprendre que ce bénéfice méditatif de pleine conscience permet d’agir sur les maladies cardiovasculaires, l’anxiété, le stress, les performances cognitives et même sur le cancer! 

La revue Cancer dans l’édition de janvier 2019 relate justement que la pratique d’une religion ou d’une hygiène spirituelle permet d’avoir un meilleur succès face au cancer. Et les personnes ayant une hygiène spirituelle faible ou nulle ont une récurrence du cancer plus élevée. 

De multiples études constatent également que la pratique de la pensée positive dans les maladies permet d’avoir de meilleurs succès thérapeutiques. L’avantage de ce plaidoyer en faveur de l’hygiène psychique est de favoriser un renouveau cérébral, d’en faire un leitmotiv pour votre neuroplasticité. 

La neuroplasticité

Dans neuroplasticité, on retrouve les mots « neurone » et « plastique », donc maniabilité des neurones. Un peu comme de la pâte à modeler, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Les laisser sécher, donc devenir rigides, ou bien les entretenir afin de maintenir une élasticité, leur donner et explorer les formes que vous désirez. Cette jargonnerie, la neuroplasticité, est une des clés essentielles pour la santé cérébrale.

Elle peut évidemment être entretenue par des produits clés comme les acides gras essentiels, le DHA des oméga 3, la phosphatidylserine, des plantes comme le ginkgo, la vinpocetine, la pratique méditative et autres approches connexes sans oublier le repos. 

Mais la paresse humaine tend à prendre le chemin le plus facile pour la plupart d’entre nous. Seuls les plus motivés font l’exercice de développer les capacités psychocognitives afin de découvrir un bien-être encore plus immense. À vous de choisir! Rien ne se fait sur terre sans un peu d’effort au départ. Une fois la routine installée, l’effort n’existe plus, car c’est intégré dans nos comportements. 

Que votre technique soit un dialogue avec Dieu, une croyance religieuse, un état contemplatif, de la visualisation, de cultiver des schèmes de pensées positifs… passez à l’action au quotidien dans ce sens en appliquant ce qui vous fait vibrer afin d’obtenir des améliorations notables dans votre vie. Des cours en classe ou des groupes sur internet (voir YouTube) existent pour vous guider, vous inspirer pour les débutants.

Vous en avez le pouvoir, faites-le pour vous.

L’effet placebo

L’effet placebo est une ruse qui fonctionne très bien! On fait croire à notre corps que nous prenons une substance thérapeutique. Dans les études cliniques, des effets secondaires graves sont ressentis avec la prise d’un placebo, d’autres sont guéris avec le placebo! Le placebo étant une substance sans aucune molécule thérapeutique active, c’est du vide. Alors que des molécules thérapeutiques ne fonctionnent simplement pas lors des études cliniques dans certains cas.

Cela laisse donc à réfléchir sur comment le cerveau fonctionne lorsqu’on lui fait croire quelque chose de vrai ou de faux. Sur ce sujet, lisez « L’effet placebo » de Danielle Fecteau. Alors, lorsque nous agissons en toute connaissance de cause avec des produits efficaces et une conviction de pensée orientée sur une thérapeutique gagnante, les résultats sont décuplés. 

Prenez en exemple la fameuse expérience du Japonais Masaru Emoto sur la formation des cristaux d’eau exposés à différents messages positifs et négatifs. Les cristaux d’eau imparfaits ont été exposés à des messages négatifs tandis que ceux parfaitement formés furent sous l’influence de messages évidemment positifs. Le corps humain est composé à 70% d’eau! Imaginez l’impact que nous pouvons avoir sur notre contenu et dynamique corporelle avec quelques exercices quotidiens de cocktails de pensées, émotions et activités positives, de cultiver le bonheur au contraire de l’apitoiement et la négativité comme nous le montrent si bien les informations médiatiques. 

La médecine étudie cet angle sous la dénomination de la PNEI (psychoneuroendocrinologie-immunité). 

Sans jouer à l’autruche dans notre vie, mais conscient de l’impact direct que nous avons sur nous-mêmes et notre entourage, j’espère vous avoir inspiré pour continuer, augmenter votre assiduité ou simplement commencer votre hygiène psychique personnelle par les techniques citées.

Bonne santé!