Par Nicole Renaud, ND.A. Membre de l’ANAQ
Vous connaissez sans doute la vitamine D. On l’appelle vitamine alors qu’elle est plutôt une prohormone; on l’appelle ainsi parce qu’elle a besoin d’une réaction chimique pour être active. Selon Dr Michael Holick, c’est la vitamine la plus carencée chez la population dans le monde. En effet, les mois d’hiver, après le solstice, et le faible niveau d’ensoleillement font diminuer dramatiquement la vitamine D dans le sang.
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L’absorption de la vitamine D
Sous l’action du soleil, plus précisément des rayons UV, notre corps pourra la synthétiser à partir de dérivés du cholestérol dans le derme à la condition que notre peau soit exempte de crème solaire. Une exposition entre 11h00 et 14h00 au soleil, durant 15 à 20 minutes 3 à 4 fois par semaine au moins, apportera assez de vitamine D sous forme de cholécalciférol; après passage au foie et aux reins, elle se transformera en calcitriol soit la vitamine D3 comme celle retrouvée sur les tablettes. Ainsi, cela permettra à nos cellules de lire les instructions de notre ADN plus efficacement.
Cependant, la quantité de vitamine D absorbée dépendra de plusieurs facteurs : l’âge, la couleur de la peau (les personnes à la peau foncée et les hispanos), les problèmes de santé, le métabolisme, la latitude où vous demeurez, etc. Notre mode de vie nous empêche souvent d’avoir assez de vitamine D accumulée comme en avaient les hommes de l’âge paléolithique qui vivaient presque toujours dehors. C’est pourquoi, bien souvent, nous avons besoin d’une supplémentation.
La crème solaire bloque la lumière dont notre peau a besoin pour synthétiser la vitamine D. Résultat : notre taux de vitamine D est bas. Le manque de vitamine D peut entraîner des risques d’infections, de cancer, de maladies cardiovasculaires, de problèmes auto-immuns, et vous verrez plus bas comment le manque de vitamine D nous affecte en ce temps de pandémie, la COVID-19.
Les fonctions de la vitamine D
La vitamine D, en plus d’être impliquée dans la concentration du calcium dans nos os, protège le tissu nerveux ainsi que la concentration de phosphore intracellulaire. Le développement néonatal exige une bonne dose de vitamine D; on s’est rendu compte que son insuffisance durant la grossesse pouvait être responsable des maladies du système nerveux central comme la sclérose en plaques et la schizophrénie.
De plus, la vitamine D est essentielle aux processus de désintoxication, selon une étude réalisée sur plusieurs sujets. En effet, on s’est aperçu que cette vitamine pouvait augmenter la neuroprotection et le développement du cerveau. En 2020, une étude a démontré que le manque de vitamine D augmentait de 42% le risque de déficience cognitive.
Une autre étude intéressante de la Dre Leigh Erin Connealy démontre que les cellules souches cancéreuses augmentent plus rapidement chez les personnes atteintes de cancer ayant un faible taux de vitamine D. De là l’importance de cette vitamine dans la prévention du cancer et d’autres maladies dégénératives. Il faut aussi savoir que certains médicaments empêchent la transformation de la vitamine D en vitamine biodisponible, tout comme le manque d’exercice, la consommation excessive de sucre, le peu de temps consacré à l’extérieur, le manque de nutriments causé par une alimentation dénaturée ainsi que le stress chronique.
Ce qu’on sait également depuis les études de 2007, c’est que la vitamine D est nécessaire pour :
- augmenter l’activité des macrophages (sorte de globules blancs);
- réguler le nombre de lymphocytes (besoin de vitamine D pour être actifs);
- augmenter les plaquettes sanguines et les globules rouges;
- stimuler l’apoptose (mort cellulaire programmée) des cellules cancéreuses;
- diminuer la taille des tumeurs.
Le manque de vitamine D
Son manque serait associé à diverses maladies chroniques : l’hypertension artérielle, le diabète, les maladies cardiovasculaires, le syndrome métabolique. La vitamine D a donc un rôle crucial pour son effet immunorégulateur, anti-inflammatoire et antimicrobien.
Un autre fait important est que la vitamine D joue un rôle déterminant dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) observée dans les formes sévères de la COVID-19. (Laird E. Rhodes JM et Kenny R.A. 2020; McCartney DM et Al. 2020). De nombreuses preuves sont amassées sur la réduction du risque d’infection par le SDRA avec la prise massive de vitamine D. En fait, plus un patient est carencé en vitamine D et plus il est à risque de développer le SDRA.
La vitamine D et la COVID-19
Le Dr Ludwig Manfred Jacob, vu la deuxième pandémie, a décidé d’écrire un livre sur la COVID-19, et il y consacre un chapitre de plusieurs pages sur le renforcement du système immunitaire et de l’état général avec la vitamine D. Il mentionne une étude de trois ans dans laquelle il rapporte que le fait de donner la vitamine D a permis de réduire considérablement la fréquence des grippes et des rhumes et même les infections saisonnières (sic).
La vitamine D réduit le risque de maladies respiratoires aiguës parce qu’elle a des effets antimicrobiens, immunorégulateurs et anti-inflammatoires. De plus, une étude a permis d’affirmer ce phénomène lors des pneumonies, bronchites et COVID-19. En 2017, une vaste analyse a permis de dire que la supplémentation en vitamine D a réduit le risque de maladies respiratoires aiguës jusqu’à 75%. Cette analyse a été publiée dans le British Medical Journal.
On a pu également déterminer que la vitamine D était liée au système rénine-angiotensine. Dans la COVID-19, un manque de vitamine D entraînerait une augmentation de la pression artérielle due à une anomalie au niveau de ce système. D’ailleurs, on a constaté que plus la vitamine D est basse et plus grave est la maladie dans le cas de la COVID-19. Un plus grand nombre de décès, surtout chez les personnes âgées, serait associé au manque de vitamine D.
La vitamine D, l’ostéoporose et l’intestin perméable
La vitamine D est essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire. Bien sûr, elle est considérée importante pour contrer l’ostéoporose, mais dans ce dernier cas, plusieurs facteurs sont à considérer dont l’acidité de l’organisme. Vous devriez faire tester la vitamine D par votre médecin. Elle devrait être supérieure à 75 nmol/l. En deçà de ce taux, vous êtes en manque. Les sociétés qui vivent au soleil ont un taux de près de 120 nmol/l dans leur sang. Si vous êtes enceinte ou que vous allaitez, vous avez besoin d’une bonne quantité de vitamine D pour vous et l’enfant.
La carence en vitamine D est aussi associée à un problème d’intestin hyperperméable. Cette carence peut aussi causer des allergies dont entre autres l’urticaire chronique selon une étude à University of Nebraska. Les migraines et l’asthme semblent diminuer avec une dose élevée de vitamine D. La vitamine D renforce le système endocrinien, incluant la thyroïde et les glandes surrénales.
La dose idéale de supplément de vitamine D
On a ajouté la vitamine D à certains aliments, dont le lait afin d’éviter le rachitisme, maladie liée au manque de vitamine D. On en retrouve également dans le foie, dans certains produits dont on ajoute la vitamine D ainsi que dans l’huile de foie de morue qui contient 10 000 UI pour 100g d’huile. Toutefois, la meilleure façon d’avoir la vitamine D est sans aucun doute l’exposition au soleil. Par contre, si vous craignez le cancer de la peau, une supplémentation par la bouche est à considérer.
Lorsque vous vous exposez au soleil, que votre peau commence à rosir sans avoir de coup de soleil, vous avez alors emmagasiné environ 20 000 UI de vitamine D.
L’excès de vitamine D
Comme la vitamine D est liposoluble et qu’elle peut causer des dommages à forte dose (votre taux sera alors au-dessus de 150 nmol/l si prise à long terme), vous devrez faire vérifier votre taux régulièrement chaque année. Un surplus peut causer des problèmes : excès de calcium dans le sang, dommages aux reins. Par contre, je vous dirais qu’une « overdose » de vitamine D est très rare. Je n’en ai jamais vu dans ma pratique; et aucune étude ne montre la toxicité de la vitamine D.
Si vous travaillez ou vivez à l’intérieur, vous avez besoin de 4 000 à 8 000 UI par jour selon votre état de santé. L’été, vous pouvez prendre entre 2 000 et 4 000 UI par jour. Cette prise se prend durant le plus gros repas de la journée. Vous devez également savoir que les enzymes sont impliquées dans l’assimilation de la vitamine D et c’est pourquoi certaines gens en ont besoin plus que d’autres, ayant plus de difficulté à l’emmagasiner. Le Dr Jacob mentionne dans son livre que les personnes atteintes de COVID-19 ou à risque devraient prendre la vitamine D jusqu’à 20 000 UI par jour, la première semaine, 10 000 UI par jour la deuxième semaine et 5 000 UI par jour par la suite.
La meilleure forme de vitamine D est le cholécalciférol, soit la vitamine D3 vendue de 1 000 à 5 000 UI Elle est toutefois contre-indiquée pour les personnes souffrant d’hypercalcémie, ayant une médication d’hydralazine ou procainamide.
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Il est donc important de connaître votre taux de vitamine D afin de pouvoir ajouter la bonne dose en supplément dont votre corps a besoin.
L’OMS recommande même de prendre un supplément de vitamine D pour prévenir les infections respiratoires chez les adultes et les enfants. Particulièrement, chez les personnes vivant dans les CHSLD, celles qui ne sortent que très peu à l’extérieur et les personnes malades. On recommande de prendre chaque jour 4 000 UI de vitamine D minimalement.
Doit-on prendre de la vitamine K?
La vitamine D sera mieux absorbée avec le plus gros repas de la journée, associée à l’oméga-3. Pour éviter les risques d’une forte dose, vous devez l’associer à la vitamine K2 sous forme MK-7 (une haute dose de vitamine D entraîne un manque de vitamine K). Le magnésium est aussi un minéral à considérer lors de la prise de vitamine D, car toutes les enzymes qui métabolisent celle-ci ont besoin de magnésium.
La vitamine K est anti-hémorragique; elle permet donc la coagulation sanguine. Attention donc pour les personnes qui prennent des anticoagulants ou celles qui présentent une maladie de coagulation. Elle permet aussi une meilleure masse osseuse.
Références
- Galland, Leo, Dr. 2016. The Allergy Solution. Ed. Hay House : California
- Jacob, Ludwig Manfred Dr. 2020. COVID-19, Guide d’auto-assistance. Éd.Médicatrix : France (traduit de l’allemand)
- Kines Kasia Dr. 2018. The Epsein-Barr virus. Éd. First Edition : USA
- Wahls, Terry Dr. 2014, The Wahls Protocol. Éd. Avery : New York
- William, Anthony 2015, Medical Medium, Secrets Behind Chronic and Mystery Illness and How to Finally Heal. Éd. Hay House : USA