Par Guylaine Campion ND et journaliste
Tout comme l’aspartame, le sucralose, la stévia, le maltitol et le sorbitol, l’érythritol fait partie de la longue liste des édulcorants.
Les édulcorants sont des additifs alimentaires que l’on nomme aussi : « sucres de substitution » ou « faux sucres ». Ils servent donc à donner un goût sucré à des produits en remplaçant le sucre habituel. L’industrie alimentaire les utilise de plus en plus, car ils fournissent moins de calories que le sucre.
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Les caractéristiques de l’érythritol
L’érythritol porte aussi le nom de « tétrahydroxybutane ». C’est un édulcorant qui fait partie des « sucres-alcools », mais contrairement à ce que son nom indique, il ne contient pas d’alcool.
L’érythritol est mieux connu sous le nom de « polyol », et il fait partie de la même famille que le maltitol, le sirop de maltitol, l’isomalt, le lactitol, le mannitol, le sorbitol et le xylitol.
Il est important de souligner que l’érythritol est considéré comme étant un peu plus naturel que les édulcorants de synthèse, par exemple : l’aspartame ou le sucralose. En effet, l’érythritol se retrouve naturellement dans notre alimentation quotidienne, soit dans plusieurs fruits et légumes très mûrs, bien qu’en petites quantités.
Commercialisé sous la forme de cristaux, il présente le même aspect que le sucre blanc raffiné.
En ce qui a trait à son goût sucré, il est moins prononcé que celui du sucre et moins intense que celui du sucre de canne. Il procure une sensation de douceur. Sa saveur s’estompe rapidement sans laisser d’arrière-goût. L’avantage est que l’érythritol nous donne la possibilité de nous habituer à manger de moins en moins sucré. En effet, il faut plus d’érythritol pour obtenir le même goût que celui du sucre traditionnel.
Fait intéressant : l’érythritol fournit seulement 20 kcal/100 g contre 400 kcal/100 g de sucre. Grâce à cet apport très faible en calories, l’érythritol convient parfaitement aux personnes qui souhaitent perdre du poids.
Cet édulcorant est inodore et il a l’avantage de ne pas provoquer de caries dentaires. De plus, il ne contribue pas à la multiplication de certaines bactéries dans la bouche, ce qui évite l’apparition de la plaque dentaire et de l’érosion de l’émail des dents. Voilà pourquoi on le retrouve souvent dans les confiseries.
Sur le plan métabolique, l’érythritol ne fournit pas de glucides, et il possède un index glycémique égal à zéro. En d’autres mots, ils n’auraient aucune incidence sur les taux de glucose et d’insuline dans le sang. Voilà pourquoi certains affirment que cet édulcorant serait une option intéressante pour les personnes qui souffrent de diabète, et qu’il conviendrait aux diètes pauvres en glucides et aux régimes cétogènes.
Selon certains avis, et contrairement aux sucres, l’érythritol ne subirait pas le processus de lipogenèses, c’est-à-dire qu’il ne serait pas transformé en graisses. Il n’aurait donc pas d’impact sur le taux de triglycérides dans le sang ni sur le pourcentage de graisse corporelle.
Où trouve-t-on de l’érythritol?
On trouve naturellement de l’érythritol dans les algues, dans plusieurs fruits mûrs tels que le raisin, la poire et le melon, mais aussi dans les champignons et les produits fermentés tels que le vin et le miso.
Il est beaucoup utilisé dans les produits industriels, plus particulièrement dans les confiseries et les friandises qui ont la propriété de rafraîchir l’haleine. Pourquoi? Parce que les cristaux d’érythritol provoquent un effet de froid dans la bouche lorsqu’ils se dissolvent, un effet renforcé par des saveurs à la menthe.
On peut trouver aussi de l’érythritol sous forme de poudre ou de granulé ayant l’aspect de sucre. Il peut être utilisé pour la fabrication de pâtisseries.
Peu à peu, l’érythritol se taille une place parmi les substituts naturels de sucre. Étant donné qu’il se dissout facilement, on peut l’utiliser pour sucrer les boissons chaudes ou froides de même que les yogourts. De plus, en raison de sa stabilité au froid et à la chaleur, l’érythritol peut s’incorporer dans bon nombre de recettes, par exemple, dans la préparation de mousses, de crèmes glacées et de gâteaux.
Un peu d’histoire
L’érythritol a été découvert en 1874, mais c’est seulement depuis 1990 que l’on peut l’obtenir industriellement avec le processus de fermentation des glucides présents dans la farine de blé ou de maïs, en utilisant des enzymes et des levures. Ce mélange fermenté fournit un sirop qui doit être stérilisé, filtré, purifié et cristallisé à des fins commerciales.
À noter que les cristaux d’érythritol, même s’ils sont qualifiés de produits transformés, possèdent une origine naturelle comparativement à d’autres édulcorants dits « de synthèse ».
Est-il nocif pour la santé?
L’érythritol est classé comme étant inoffensif pour la santé, toutefois, par prudence, mieux vaut ne pas dépasser certaines doses, et plus particulièrement pour les personnes atteintes du syndrome d’intestin irritable ou d’autres troubles digestifs.
En fait, il est conseillé de ne pas dépasser une dose quotidienne de 1 g par kilogramme de poids corporel et 0,7 g chez les personnes plus sensibles.
Pourquoi? Parce que des effets laxatifs ont été observés à partir de 0,8 à 1 g par kilogramme. De plus, des doses de plus de 50 g ont été associées à des nausées, des problèmes d’estomac et des ballonnements. Enfin, la combinaison d’érythritol avec le fructose, par exemple, pourrait augmenter la malabsorption des glucides et amplifier son effet laxatif.