Prévention naturelle des « crises de goutte »

Par Guylaine Campion, ND et journaliste

Autrefois, on entendait souvent nos grands-parents dire qu’ils avaient une « crise de goutte »!  

La goutte est une forme d’arthrite qui provoque de vives douleurs à une ou quelques articulations, et ce, de façon récurrente. Généralement, une crise de goutte dure quelques jours et les symptômes disparaissent durant plusieurs semaines. Toutes les articulations peuvent être touchées, cependant, le plus souvent, la maladie se déclare dans l’articulation située à la base du gros orteil qui devient rouge violacé et enflée.  

Le mot « goutte » a été choisi pour faire référence à l’image de l’écoulement « goutte à goutte » d’un liquide nocif dans les articulations et les organes.

QU’EST-CE QUI CAUSE LA GOUTTE?

C’est un taux anormalement élevé d’acide urique dans le sang qui est à l’origine de la goutte. L’acide urique est l’un des déchets que le métabolisme du corps produit normalement. Lorsqu’il y en a trop, ce déchet se dépose graduellement dans l’organisme sous forme de cristaux, entre autres, dans les articulations, et ces dépôts déclenchent des réactions inflammatoires.  

Près de 2% des adultes peuvent souffrir de la goutte et surtout les hommes. La première crise de goutte survient habituellement entre 30 et 45 ans pour les hommes et après la ménopause chez les femmes.  

QUELS SONT LES SYMPTÔMES?

La goutte se manifeste par une douleur soudaine, intense et pulsatile dans une articulation. Les crises de goutte surviennent surtout la nuit. Les articulations aux extrémités des membres sont les plus touchées, notamment, parce qu’elles sont les plus froides. En effet, avec le froid, l’acide urique liquide peut se transformer en cristaux d’acide urique. Il y a enflure et rougeur de la région atteinte de même qu’une sensation de froid.  Dans de rares cas, il peut aussi y avoir des douleurs articulaires généralisées, de la fièvre et des frissons. Dans ce cas, mieux vaut se présenter à l’urgence de l’hôpital.

Les principaux facteurs de risque de la goutte sont des excès de table fréquents et l’abus d’alcool (surtout la bière, le whisky, le gin, la vodka ou le rhum).  

D’ailleurs, Hippocrate, le « père de la médecine » avait remarqué que la goutte touchait surtout les « bons vivants ». Autrefois, on l’appelait « la maladie des rois » ou « la maladie des riches », en raison des repas gargantuesques et bien arrosés que ces gens fortunés pouvaient se permettre. Ainsi, depuis longtemps, on associe les plaisirs de la table à cette maladie.  

Rarement, la goutte peut être d’origine héréditaire ou être causée par un médicament ou une autre maladie.  

LES FACTEURS DE RISQUE

Voici des facteurs qui contribuent à l’augmentation de la production d’acide urique ou la diminution de son excrétion :

  • Les excès alimentaires surtout de protéines (abats, viandes, poissons, fruits de mer);
  • Un apport calorique excédant les réels besoins de l’organisme;
  • L’abus d’alcool;
  • Le stress.

QUELQUES CONSEILS NATURELS POUR PRÉVENIR LA GOUTTE

  • Ayez un apport équilibré et bien réparti entre protéines, lipides et glucides;
  • Évitez de consommer de la viande et particulièrement la viande rouge et les abats;
  • Limitez votre consommation d’aliments riches en protéines;
  • Supprimez les aliments acidifiants;
  • Évitez le sucre;
  • Mangez beaucoup de fruits et de légumes, car ils ont un effet protecteur contre la goutte;
  • Évitez l’alcool;
  • Buvez au moins deux litres d’eau par jour;
  • Le café n’est pas nécessairement à éliminer (au contraire, il semble même qu’une consommation régulière de café exercerait un léger effet protecteur contre la goutte), cependant, cela ne devrait pas vous inciter à en boire davantage;
  • Attention : les diètes cétogènes (pauvres en glucides et riches en matières grasses) sont déconseillées aux personnes atteintes de la goutte. Ces diètes, par exemple, la diète Atkins, réduisent l’excrétion de l’acide urique par les reins;
  • Maintenez un poids santé;
  • Évitez la sédentarité en pratiquant la marche ou la natation.

DES PLANTES À LA RESCOUSSE DE LA GOUTTE

Parmi les plantes à privilégier dans les cas de goutte, on retrouve le cassis. Les feuilles de cassis sont reconnues pour leur effet bénéfique dans les cas de troubles rhumatismaux. Elles stimulent l’élimination de l’urée et de l’acide urique de l’organisme. Les feuilles de cassis sont de bons recours dans les cas de goutte, mais aussi d’arthrite, d’arthrose et pour prévenir les calculs rénaux.  

L’aubier de tilleul sauvage du Roussillon permet à l’organisme de dissoudre et de chasser de l’articulation les cristaux nuisibles et douloureux. Le jus de bouleau et la reine-des-prés augmentent l’élimination des déchets de type urique.  Excellents diurétiques, bouleau et reine-des-prés aident les reins à se débarrasser les toxines (déchets).

La griffe du diable, reconnue pour son action anti-inflammatoire, favorise également l’élimination des déchets uriques. Cette plante est donc tout indiquée dans les cas de goutte et d’excès d’acide urique. La chlorophylle alcalinise et reminéralise l’organisme, luttant ainsi contre un surplus d’acidité.

La consommation quotidienne de 200 grammes de cerises fraîches était un remède populaire anciennement pour diminuer le taux d’acide urique et prévenir les crises de goutte. Les autres baies de couleur rouge ou bleu (telles que les bleuets et les mûres du mûrier sauvage) étaient également reconnues traditionnellement. Elles renforcent le collagène du tissu conjonctif du cartilage et des tendons.  

Les jus carotte-céleri et carotte-concombre sont tout à fait appropriés dans les cas de goutte. La carotte reminéralise et agit comme diurétique, le céleri est un dépuratif et un antirhumatismal, puis le concombre est un dissolvant de l’acide urique.  

Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales.  

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.