Par Luce Bertrand, coach spirituelle | www.lucebertrand.com
Le fait de « tomber » en amour est directement relié au manque d’estime de soi. Quand une personne erre comme une âme en peine à la recherche de quelqu’un qui la fera se sentir importante, c’est qu’elle ne s’attribue pas de valeur. Son risque de souffrir est alors élevé parce qu’il est directement relié à la reconnaissance de quelqu’un d’autre.
Cet autre prend soudain les apparences d’un dieu que la personne place sur un piédestal devant lequel elle s’agenouille, prête aux pires bassesses pour le garder. Du bas de sa petitesse, elle élève un trône à sa grandiosité. Elle le voit comme un sauveur et ça semble lui donner des ailes qui risquent de se briser aux moindres états d’âme de son seigneur.
Pour le seigneur, c’est flatteur, mais quand on a besoin que quelqu’un se mette à plat ventre devant nous pour se donner de l’importance c’est qu’on ne s’en reconnaît pas. La majorité des chansons d’amour soulignent cet état de fait : « Je ne peux pas vivre sans toi », « Je ne suis rien sans toi »… « Tomber » relève davantage d’une dépendance que de l’amour. Dans le manque d’amour de soi, on s’aliène à un autre à qui on donne le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux. En créant ce genre d’asservissement, l’autre peut passer d’un rôle de dieu à un rôle de bourreau. Dans la dépendance, on devient l’esclave d’un autre qui ne peut qu’être réactif devant le miroir de sa propre médiocrité. Il voudra écraser dans l’autre ce qu’il hait de lui-même. Toute démonstration de faiblesse l’horripile, le rendant odieux, et plus il l’est; plus l’autre rampe dans sa peur de le perdre, ce qui ne fait que renforcer son pseudo détachement et le fait brandir le masque de l’indifférence.
« Monter » en amour se fait graduellement, en parallèle de l’amour de soi. On apprend à connaître l’autre et à l’apprécier tout en ne se perdant pas de vue. Ce qu’on découvre de l’autre lui appartient, et on ne ressent pas le besoin de se l’approprier, conscient de ce qu’on est aussi. On peut profiter de certaines connaissances de l’autre pour nous développer davantage, mais on sait qu’on a autant à offrir. On est un plus l’un pour l’autre, mais sans vouloir être un TOUT. On va donc rester soi-même sans essayer de se travestir comme dit la chanson : « Je me ferais teindre en blonde, je renierais mes amis si tu me le demandais ».
« Monter » en amour est un processus graduel, un cheminement mutuel qui nous garde dans la découverte de cet autre et de nous. C’est davantage une garantie de maintenir l’émerveillement sur une longue période. Puisque l’amour a pris place sur la peur, on ne vit pas l’urgence de consommer l’autre pour créer un ancrage illusoire. Bien sûr, plus je développe d’amour pour moi-même, plus je vais attirer un être aimant, bon, ouvert à cheminer et en expansion de sa grandeur divine. Étant bien avec moi-même, je me crée une relation complice dans la conscience mutuelle de qui on est vraiment, dans le partage de nos ressemblances et dans l’accueil de nos différences. Des différences qui ne touchent pas nos valeurs profondes et n’altèrent pas la qualité de ce qui nous est essentiel.
« Monter » en amour c’est la concrétisation d’une rencontre de deux âmes venues cheminer ensemble vers un mieux-être. Est-ce que cela rend cette relation parfaite? Le Cours en Miracles dit : « Les relations sont des temples de guérisons ». Donc dans quelques relations que ce soient, l’autre m’apporte des occasions d’évoluer, de mûrir et de guérir. La différence, c’est que dans ce type de relation, je ne me perds pas. Comme je l’explique dans mon livre Nous sommes tous des apprentissages, je ne tente pas de fusionner dans la même coupe à sundae (vous voyez l’image) où je perds de vue ce qui est à moi et ce qui est à l’autre.
Même si l’ego nous a vendu le fameux mythe de l’amour qui consiste dans le meilleur des cas à se réduire à n’être que la moitié (même douce) de quelqu’un pour faire un, je n’en ai pas besoin pour me sentir une personne complète, car je suis consciente de ma valeur. De là l’importance d’apprendre à développer sa polarité féminine et masculine, de sorte qu’on ne soit pas atrophié d’une partie de soi qui nécessiterait le besoin d’être complété par quelqu’un d’autre.
Mais tout ça s’apprend, et ce n’est qu’en relation qu’on en fait l’apprentissage. Ce n’est souvent qu’après un certain nombre d’essais et d’erreurs, d’introspection, de thérapies, et de cheminement spirituel qu’on en arrive à apprendre à « monter » en amour. La souffrance de tout autre type de relation vient souvent à bout de nos résistances à changer et à grandir. On ne devrait aimer que lorsqu’on n’a plus besoin d’être aimé, parce que tant qu’on est dans le besoin, on ne s’est pas donné valeur et reconnaissance, et on va toujours l’attendre de l’extérieur. Cette valeur, Dieu nous l’a donnée en nous créant aussi divin que lui, et plus on développe notre connexion à cette partie de nous, plus on s’établit dans une certitude de « qui on est vraiment ». « Monter » en amour nous amènera éventuellement à la seule fusion à atteindre, celle d’avec notre Soi divin qui est en fait notre véritable identité.
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