LE PISSENLIT POUR LE FOIE ET LES REINS

Par Guylaine Campion, ND

Au printemps, elles envahissent les espaces verts avec leurs mignonnes fleurs jaunes et plusieurs malheureusement les détestent! Et pourtant, le pissenlit est une plante sauvage exceptionnelle de la racine à la fleur pour notre santé. Pourquoi? Parce qu’elle travaille à la fois au niveau du foie et des reins. Il est bien de détoxifier notre foie, mais encore faut-il pouvoir évacuer les toxines de notre organisme. En travaillant aussi au niveau des reins, le pissenlit permet donc ce processus d’élimination.

SES NOMBREUSES VERTUS

Le pissenlit traite les troubles digestifs mineurs, améliore la fonction hépatique, biliaire et urinaire et contribue à prévenir les calculs rénaux. De plus, cette plante réduit la rétention d’eau, soulage la constipation, les hémorroïdes, la digestion difficile et les douleurs rhumatismales. En tant que plante médicinale, on peut utiliser ses feuilles, ses racines ou un mélange des deux. En fait, les feuilles agissent principalement sur les reins, alors que la racine est plus efficace sur le foie. Mais autant les feuilles que les racines vont stimuler l’appétit et soulager les troubles digestifs mineurs.

Les herboristes lui attribuent des effets bénéfiques sur les systèmes digestif et hépatobiliaire grâce à ses principes amers. Plusieurs mélanges de plantes pour le foie et la vésicule biliaire vont combiner le pissenlit avec le radis noir, le boldo et le chardon-marie. Concernant ses vertus diurétiques, la feuille de pissenlit possède un avantage certain sur les autres, en raison de sa richesse en potassium. En effet, contrairement à la plupart des diurétiques, les feuilles de pissenlit ne provoquent pas de perte de potassium par les reins, du moins selon des essais réalisés sur des animaux.

UNE PLANTE AUX NOMBREUSES RICHESSES

Les feuilles et la racine du pissenlit contiennent une importante variété de minéraux, de vitamines et d’autres composés qui pourraient expliquer certaines de ses propriétés si appréciées. À part sa grande richesse en potassium, le pissenlit contient, entre autres, du fer, du calcium, du cuivre, et du manganèse. De plus, sa racine renferme, outre les principes amers, de l’inuline et des sucres complexes : des substances qui favorisent la multiplication des bonnes bactéries intestinales. Le pissenlit contient aussi des acides gras, de la choline si importante pour le foie, des vitamines du complexe B, de la vitamine C de même que des flavonoïdes et des caroténoïdes, notamment de la lutéine et de la zéaxanthine : deux pigments qui protègent les yeux.

COMMENT CONSOMMER LE PISSENLIT?

Les jeunes feuilles du pissenlit peuvent être servies en salade ou blanchies comme des épinards.  Autrefois, on récoltait ses fleurs pour en faire du vin qu’on qualifiait de fortifiant et que l’on servait aux malades et aux convalescents.  Certains en font aussi un substitut de café en faisant sécher et rôtir sa racine. On peut faire une salade originale avec les jeunes feuilles mélangées à d’autres pousses, un légume d’accompagnement avec ses boutons floraux et du vin avec ses fleurs.

Toutefois, n’allez surtout pas cueillir vos pissenlits sur un terrain qui a été traité aux insecticides, herbicides, fongicides ou engrais chimiques. Il va sans dire qu’il faut éliminer les bords de routes ou endroits pollués. Si vous doutez, mieux vaut vous abstenir! Vous pouvez aussi en trouver dans des épiceries italiennes et moyen-orientales. Bien entendu, il faut bien les laver avant de les consommer.

QUELQUES MISES EN GARDE

En cas de calculs biliaires ou d’obstruction des voies biliaires, il est préférable de consulter un professionnel de la santé avant de prendre du pissenlit. De plus, les personnes allergiques aux plantes de la famille des astéracées comme la marguerite et la chicorée pourraient être sensibles au pissenlit. Cependant, notons que l’allergie au pollen de ces plantes n’entraîne pas nécessairement une allergie à leurs autres parties (feuilles, racines). Par contre, une sensibilité cutanée peut se manifester.  Dans de rares cas, le latex des tiges de pissenlit peut causer des allergies cutanées.

UN PEU D’HISTOIRE…

Déjà autour de l’an 1000, les médecins arabes soulignaient dans leurs écrits les vertus médicinales du pissenlit. De plus, de nombreuses tribus amérindiennes comme les Iroquois l’utilisaient pour soigner plusieurs malaises. Un herbier britannique datant du 13e siècle mentionne également l’usage du pissenlit. Vraisemblablement, son nom français « pissenlit » fait référence à ses propriétés diurétiques alors que son nom anglais « dandelion », qui vient du français « dent-de-lion », fait plutôt allusion à la forme dentelée de ses feuilles.

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.