L’acide alpha-lipoïque : antioxydant universel

Par Guylaine Campion, ND et journaliste 

Souvent méconnu, l’acide alpha-lipoïque mérite qu’on s’y arrête. Procurant de nombreux bienfaits à la santé, il est connu notamment pour soulager les symptômes de la neuropathie diabétique et ceux du syndrome de la bouche brûlante.

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Il serait aussi bénéfique pour les personnes atteintes de sclérose en plaques.  

Qu’est-ce que l’acide alpha-lipoïque?

L’acide alpha-lipoïque est un acide soufré que l’on retrouve dans toutes les cellules du corps. Il joue un rôle important dans la production de l’énergie que notre organisme a besoin pour bien fonctionner. Le corps produit naturellement de l’AAL, mais en très petite quantité. 

L’acide alpha-lipoïque est à la fois soluble dans l’eau (hydrosoluble) et dans les graisses (liposoluble). C’est ce qui lui permet de neutraliser plusieurs types de radicaux libres puisqu’il agit sur deux fronts.  Pas étonnant qu’il est qualifié d’antioxydant universel! 

Outre le fait qu’il neutralise les radicaux libres, l’acide alpha-lipoïque possède de multiples fonctions biologiques. Il chélate les ions métalliques, régénère le glutathion intracellulaire et répare les dommages oxydatifs.  

Fait intéressant : l’acide alpha-lipoïque a la capacité de recycler en partie d’autres antioxydants, comme les vitamines C et E et le glutathion, augmentant du même coup leur durée de vie et leur efficacité. Il a aussi le pouvoir de piéger les métaux toxiques tels que l’arsenic, le cadmium et le mercure. Voilà pourquoi certaines personnes qui souhaitent se départir de l’habitude de fumer y ont recours.  

Un organisme en bonne santé peut produire suffisamment de l’acide alpha-lipoïque. Cependant, dans les cas de diabète, de cirrhose ou de maladie du cœur, le taux d’AAL diminue.  

On retrouve de l’acide alpha-lipoïque dans les abats (particulièrement le foie), certains légumes verts (brocoli, épinard) et dans la levure. Toutefois, pour obtenir un effet thérapeutique, il est préférable d’avoir recours à une supplémentation. 

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Des recherches intéressantes

En Allemagne, on utilise l’acide alpha-lipoïque pour prévenir et traiter la neuropathie diabétique par voie intraveineuse et par voie orale. Notons que chez les diabétiques de type 2, les bienfaits de l’acide alpha-lipoïque ne s’arrêtent pas à la neuropathie. En effet, l’AAL améliorerait aussi la circulation sanguine périphérique et pourrait réduire la résistance à l’insuline.  

Par ailleurs, l’AAL serait efficace pour traiter les symptômes du syndrome de la bouche brûlante, soit une sensation de brûlure et de démangeaisons dans la bouche.  

Enfin, les résultats d’études préliminaires révèlent que l’acide alpha-lipoïque pourrait être utile dans les cas de glaucome, de perte de l’odorat et de goût. Également, il pourrait prévenir la migraine et réduire le vieillissement de la peau causé par une exposition au soleil. 

L’acide alpha-lipoïque et la sclérose en plaques

L’acide alpha-lipoïque pourrait ralentir l’atrophie du cerveau chez des personnes atteintes de sclérose en plaques. C’est du moins la conclusion d’un petit essai clinique réalisée par des chercheurs de Oregon Health and Science University. Cette étude montre qu’un supplément d’acide alpha-lipoïque pourrait améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la forme progressive de la sclérose en plaques.  

Lors de cet essai clinique d’une durée de deux ans, 51 personnes atteintes de sclérose en plaques dans sa forme progressive ont reçu soit une dose quotidienne d’acide alpha-lipoïque (1200 mg), soit un placebo. Résultat : après deux ans, le niveau d’atrophie cérébrale était considérablement plus faible de 68% chez les patients qui ont pris de l’acide alpha-lipoïque. L’AAL a aussi permis d’améliorer les temps de marche et de diminuer le nombre de chutes par rapport aux participants du groupe placebo.  

Selon les auteurs de l’étude : « Le faible nombre de participants n’a pas permis de détecter clairement les bénéfices cliniques de la supplémentation en acide lipoïque, bien qu’il y ait eu une amélioration du temps de marche et une diminution du nombre de chutes. D’autres études doivent être menées pour confirmer ces premiers résultats et pour déterminer les mécanismes d’action de l’acide lipoïque chez les personnes atteintes de sclérose en plaques», concluent-ils. 

Rappelons que la sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune où le système immunitaire s’attaque à la gaine de myéline des neurones. Il s’agit d’une maladie neurologique progressive, invalidante et qui touche les jeunes adultes.  

Quelques mises en garde

Étant donné que l’acide alpha-lipoïque peut réduire la résistance à l’insuline et la glycémie, il est important de surveiller attentivement sa glycémie et d’en parler à son médecin avant d’en utiliser.

Les femmes enceintes ou qui allaitent les enfants et les personnes qui souffrent de maladies de foie ou des reins ne devraient pas prendre d’acide alpha-lipoïque. De plus, les personnes qui prennent de l’acide alpha-lipoïque devraient surveiller leur taux de fer, car l’AAL peut le piéger, en raison de son effet chélateur.  

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.  

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