Par Susy Gervais, naturopathe
La confiance en soi est sans aucun doute l’un des ingrédients essentiels à l’atteinte de nos objectifs. Avoir confiance en nous va nous aider à nous mettre en action, à nous affirmer, à nous motiver et à travailler régulièrement vers l’avancement de notre objectif, parce que l’on sait à l’intérieur de nous qu’on est capable d’y arriver. Pourtant, certaines personnes, malgré leurs réussites et la confiance qu’elles démontrent, sont régulièrement envahies par une pression destructrice et par la crainte de ne pas être à la hauteur. Vues de l’extérieur, on ne devinerait jamais tout ce qui se passe à l’intérieur d’elles, et l’inconfort journalier qu’elles ressentent malgré une certaine confiance en elles. C’est souvent le manque d’estime de soi qui est en cause. Dans les lignes qui vont suivre, je vais vous expliquer la différence entre la confiance en soi et l’estime de soi, cette estime qui est souvent faible chez beaucoup de personnes.
La confiance en soi
La confiance en soi eva se bâtir en fonction de nos réussites et de nos échecs. Ce qui signifie que face à une activité je peux avoir une grande confiance en moi et par rapport à une autre ne pas en avoir du tout. Par exemple, envers une cliente qui me dit n’avoir aucune confiance en elle, je lui pose la question suivante :
– Comme vous avez pris votre voiture pour venir me rencontrer, aviez-vous confiance que vous seriez capable de la conduire jusqu’ici?
– Oui, bien sûr.
– Donc vous avez confiance en vous dans certains éléments de votre vie : conduire une voiture, prendre un rendez-vous et être capable de vous y rendre à l’heure, etc.
Nous avons tous des sphères d’activité où nous avons confiance en nous et d’autres non. Par exemple, peu d’entre nous avons confiance en nos capacités à conduire un avion. La confiance en soi est une évaluation réaliste et ponctuelle qu’on a les ressources nécessaires pour affronter une situation précise (Jean Garnot) .
L’estime de soi
Souvent, les gens vont confondre la confiance en soi et l’estime de soi, pourtant bien différentes. L’estime de soi est reliée à la valeur que l’on s’accorde. Cette valeur se construit souvent dans l’enfance et dépend de ce que chacun a cru de lui-même. Si vous avez le sentiment d’avoir moins de valeur qu’un autre, que l’estime que vous avez de vous n’est pas optimale, c’est peut-être dû à ce que vous avez pensé de vous, par rapport à certains de vos échecs et réussites ou, et que vous maintenez encore aujourd’hui ces croyances.
Notre passage à l’école va avoir inscrit chez beaucoup d’entre nous le sentiment que nous avons plus ou moins de valeur dû à certains critères de réussite dont, entre autres, les notes scolaires. Comme la majeure partie de la vie d’un jeune se déroule à l’école, celui dont les notes de passage sont difficilement atteintes peut facilement développer comme croyance personnelle qu’il est moins important que ceux qui obtiennent de meilleurs résultats, car le lien entre réussite scolaire et valeurs personnelles est très imprégné dans notre société. Si en plus, le jeune n’est pas nécessairement doué dans les sports ou la musique, il devient très limité dans la possibilité de démontrer ses forces, car malheureusement, l’empathie, le courage, le respect de soi, des autres et de la planète, l’entraide, etc. ne sont pas des caractéristiques qu’on évalue dans les bulletins scolaires.
Qu’en est-il de notre valeur personnelle? Avons-nous réellement moins de valeur parce que nous avons moins de réussite ou inversement plus de valeur parce que l’on réussit bien et que l’on se démarque? Lors de ma formation de coach, on nous expliquait ceci : lorsque vous voyez un nouveau-né (votre enfant ou celui d’un autre), vous percevez immédiatement la valeur inestimable que représente cet enfant. Pourtant, cet être nouvellement arrivé n’a rien réalisé concrètement encore, il n’a rien prouvé de ses capacités, il est totalement dépendant. Pourtant sa valeur reste inestimable, elle n’est en rien affectée par ses capacités. Cette valeur très élevée que l’on accorde au nouveau-né est reliée au fait d’être humain, cette valeur ne se perd donc pas. Peu importe vos réussites, vos échecs, vos acquis, vos dettes, vos capacités, que vous ayez été désiré ou pas par vos parents, abandonné, adopté, chéri ou négligé par ceux-ci, vous avez la même valeur tout au long de votre vie… aussi élevée que celle qu’on accorde à un nouveau-né.
Il y a quelque temps, mon enfant est revenu de l’école déçu d’avoir échoué à un examen dans lequel il avait mis beaucoup d’efforts. Il me tend son examen en me disant « Je ne vaux rien! » On peut très bien voir ici la croyance entre sa valeur personnelle et sa réussite scolaire. Comme c’est un enfant qui estime beaucoup son père, je lui dis que ce dernier à son âge vivait la même situation à l’école. Malgré les efforts qu’il mettait dans ses études, il n’avait jamais des notes très élevées, et cela ne l’avait jamais empêché de se réaliser. Je lui demande s’il pense que son père a moins de valeur que les autres pères parce qu’il n’avait pas de très belles notes à l’école. Il me répond « Non! » sans hésiter. Je lui explique que c’est la même chose pour lui : il ne vaut pas moins parce qu’il réussit moins bien en quelque chose.
C’est dans des moments comme celui-là que se créent nos croyances par rapport à notre estime de soi. Penser avoir moins de valeur parce que l’on vit des échecs ou, à l’inverse, exceller dans différentes disciplines et croire qu’on se doit de toujours exceller pour garder sa valeur témoigne d’une atteinte à l’estime de soi. Accepter de faire des erreurs, de se tromper, et ce, sans penser que l’on vaut moins ainsi que reconnaître ses forces, ses réussites et ses exploits sans penser que l’on vaut plus est le chemin vers la reconnaissance de notre vraie valeur personnelle et d’une bonne estime de soi.