Et si la maladie venait de nos émotions?

Par Nicole Renaud, ND.A, membre de l’ANAQ

En naturopathie, on apprend à faire de l’éducation sur les quatre piliers de la santé, soit l’alimentation, l’activité physique, l’environnement et la gestion du stress. On sait que ce dernier pilier est principalement la cause des maladies d’aujourd’hui. Les gens sont stressés, voire anxieux, pressés, ont plusieurs tâches à effectuer dans une journée; les deux parents travaillent quand ce n’est pas un monoparental, et le stress augmente. Avec le stress, il y a les émotions, les ressentis. Et ces émotions peuvent faire apparaître une maladie. 

Pierre-Jean Thomas Lamotte est médecin spécialiste en neurologie à Paris. Ses recherches l’ont dirigé vers la symbolique des maladies, et pour lui, toute maladie est la compensation symbolique inconsciente d’une souffrance non exprimée. 

On sait qu’en médecine chinoise la colère est reliée au foie, la joie au cœur, les soucis à la rate et ainsi de suite. Plusieurs expressions liées aux parties du corps vous parleront certainement. Sont-ils exempts de conséquence?

  • « Il me tombe sur la rate »;
  • « J’en ai plein le dos »;
  • « Ça me pue au nez »;
  • « Je ne sais plus où donner de la tête »;
  • « Je me suis mis le doigt dans l’œil »;
  • « Se faire de la bile »;
  • « Ne pas arriver à la cheville de quelqu’un »;
  • « Ça me brise le cœur »;
  • « Ça me rend malade »;  
  • « Prendre… en grippe ».

Dr Thomas-Lamotte nous prouve que notre inconscient agit et régule nos maladies, nos blessures et accidents et compense pour nos non-dits. D’ailleurs, il a appris à reconnaître, sur des scanneurs, les traces provenant d’un conflit que la personne avait ruminé pendant plusieurs années. 

Christian Flèche affirme que vous avez un corps pour vous guérir en apprenant que la maladie vient des émotions et du ressenti. Pour lui, chaque organe correspond à une fonction biologique. Exemple : la bouche = attraper le morceau; l’estomac = digérer le morceau; le côlon = éliminer le morceau; les alvéoles pulmonaires = attraper le morceau d’air, d’oxygène, de vie; la thyroïde = accélérer les métabolismes du corps; et ainsi de suite. La maladie serait l’expression de notre inconscient face à un événement exprimant un manque, un excès ou une insatisfaction.

Un événement dramatique peut parfois et même souvent faire apparaître un problème de santé ou une maladie. Certains symptômes peuvent survenir après un choc psychique, et ce, en quelques jours. Dr Thomas-Lamotte dans son ouvrage, apporte la preuve que nous ne devenons pas malades, mais que nous nous rendons malades. C’est sa longue expérience et surtout l’écoute de ses malades qui l’a fait réfléchir et écrire sur ce sujet. 

Pensez à un événement qui est arrivé dans votre vie : accident, deuil, séparation, perte d’emploi, et tentez de vous remémorer comment cela s’est manifesté dans votre corps : chaleur dans le ventre, rougeur au visage, mains engourdies, gorge serrée, poids sur les épaules, jambes molles… Que s’est-il passé par la suite, les jours suivants? 

En latin, le mot maladie vient de « male habitus » c’est-à-dire mal disposé. En biopsychogénéalogie, on dira : « Le mal-a-dit ». Il semblerait que l’être humain se rende malade chaque fois qu’il ne peut pas s’adapter à un conflit. Chaque fois que nous sommes contrariés, nous devrions régler le pourquoi de cette contrariété au lieu de ruminer et de garder cela dans notre mémoire. Plus on s’adapte sans trouver rien d’excessif, plus on a des chances de demeurer en santé. Mais attention, dépendant du ressenti de la personne, une maladie peut quand même être déclenchée.

Voici quelques cas qui peuvent justement, par nos émotions, déclencher une maladie :

  1. les soucis d’argent sans solution;
  2. le deuil d’une personne près de nous;
  3. le changement de travail, sans l’avoir voulu;
  4. une séparation de couple;
  5. un déménagement;
  6. la maladie d’un être cher.

Il est intéressant de se demander, lorsque nous avons un problème de santé, quel souvenir cela réveille en nous. Selon l’auteur, notre corps compense nos déceptions de la vie en nous amenant une maladie. 

Voici un exemple d’une maladie répertoriée dans le livre de Dr Thomas-Lamotte ainsi que les sentiments précédant le problème de santé. «  Celui qui se sent humilié éprouve le besoin de se lever pour se défendre. Il produit des ganglions afin de prouver son identité. Il déclare la maladie de Hodgkin caractérisée par une prolifération des globules blancs. » Il semblerait aussi que les approches en médecine chinoise, indienne et tibétaine iraient dans le même sens.

Ce serait la frustration personnelle ou l’impossibilité d’agir, ces deux sortes de conflits, qui seraient à l’origine du déclenchement des maladies. 

Je vous ai parlé auparavant du stress. Le stress peut amener une grande sensation de fatigue jusqu’à l’épuisement qui pourrait se catégoriser par une dépression cachée. On sait, chimiquement, que le stress amène une perte de nutriments, ceux-ci étant nécessaires pour le bon équilibre des fonctions du corps. Or, à force d’être dans un conflit non résolu, le corps se « brûle »; on fait un « burn-out ». Vous devez donc vérifier ce qui est survenu dans votre vie six à douze mois avant cette fatigue. Il peut aussi arriver que nous devions nous remémorer la résolution du conflit. Car, selon Dr Thomas-Lamotte et ses recherches, c’est lorsque tout va mieux que la maladie s’installe.

Donnons l’exemple d’un problème d’estomac. Posez-vous les questions suivantes : « Qu’est-ce qui ne passe pas? Qu’est-ce que je ne peux digérer dans ma vie? »

Il se peut que vous soyez de ces gens qui ne croient pas à ces symboliques. Pourtant, selon bien des auteurs, vous n’avez qu’à faire l’exercice et vous pourrez constater vous-même de la conséquence positive de vos trouvailles. Vérifiez vos  ressentis, vos sentiments, vos émotions. Raccordez-les à un malaise, une maladie pour laquelle vous avez souffert ou vous souffrez encore actuellement. Que s’est-il passé dans votre vie pour que vous en soyez affecté? 

Le symptôme peut indiquer une émotion refoulée, un événement ressenti comme étant désagréable, ou un choc. Nous devrions réfléchir sur la maladie comme étant une façon de se prendre en main, pour se transformer.

Comment ne plus se rendre malade ou ne pas être malade? Pour guérir, il faut vouloir changer. Peu importe pour quoi; que ce soit changer d’alimentation, perdre du poids, faire de l’exercice, il faut le vouloir d’abord. Et n’oubliez pas que ce n’est pas la première émotion qui rend malade, mais la deuxième bien souvent. C’est le déclencheur. C’est ce qui vient chercher la base dans le cerveau, un rappel. Quel a été votre premier traumatisme? Quand avez-vous commencé à être malade? Réfléchissez et guérissez!

Parmi les livres que détiennent bon nombre de gens que je connais, il y a celui de Jacques Martel : Le grand dictionnaire des malaises et des maladies, qui se rapproche un peu des trouvailles du Dr Pierre-Jean Thomas-Lamotte, mais qui, sans être explicite, peut vous aider à voir clair. Lise Bourbeau, fondatrice de centre de croissance personnelle a aussi écrit un livre qui s’est vendu par millier : Écoute ton corps, et qui a permis à des individus de mieux se comprendre et d’évoluer sainement.

Références :

  • Flèche, Christian : 2012. Décodage biologique des maladies. France : Éd. Le Souffle d’or
  • Thomas-Lamotte, Dr. Pierre-Jean : 2008. …et si la maladie n’était pas un hasard. Paris. Éd. Le Jardin des Livres
  • Thomas-Lamotte, Dr. Pierre-jean : 2016. L’interprétation des maladies. Paris : Éd. Le Jardin des Livres