L’équinoxe du printemps : enfin le retour de la saison des hirondelles!

Par Marie-Christine Trépanier, journaliste

Cette année, le printemps nous fait une grande faveur! Il arrive plus tôt, soit le 19 mars à 22h50, heure du Québec. Rien de plus encourageant que de savoir qu’enfin les beaux jours sont de retour après le froid glacial de l’hiver! C’est la saison des hirondelles, du renouveau, de la renaissance qui débute officiellement le jour de l’équinoxe du printemps. 

L’équinoxe : un phénomène astronomique

Le mot « équinoxe » vient du latin « aequinoctium » qui signifie « nuit égale ». L’équinoxe est un phénomène astronomique au cours duquel la durée du jour est quasi équivalente à celle de la nuit, et ce, partout sur la planète à ce moment précis de l’année. 

Les équinoxes se traduisent par une durée égale du jour et de la nuit, soit 12 heures, mais en réalité, le jour est toujours un peu plus long à cause, entre autres, de la réfraction des rayons du soleil par l’atmosphère, et ce, même après son basculement sous l’horizon.  

Ce phénomène se produit deux fois par année : au début du printemps et de l’automne dans les deux hémisphères.  

Selon les années, l’équinoxe se produit habituellement le 20 ou le 21 mars, mais cette fois-ci en 2020, il se montre le bout du nez quelques heures plus tôt. Pour les habitants des pays de l’hémisphère nord, cette date marque le début du printemps alors que ceux de l’hémisphère sud se retrouvent en saison automnale. Pour nous, au nord, les jours continuent de rallonger jusqu’au solstice d’été qui a lieu généralement le 21 juin. Du côté de l’hémisphère sud, c’est le contraire qui se produit avec une diminution progressive de la longueur des journées, en route vers la saison hivernale. 

Pendant les équinoxes, le Soleil se lève presque exactement à l’est et se couche quasi exactement à l’ouest.  Étant au-dessus de l’équateur, il éclaire les hémisphères nord et sud de manière symétrique sur toute sa trajectoire. En fait, l’équinoxe correspond au passage de la Terre à la moitié de son voyage autour du Soleil. C’est l’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil qui régit les changements de saison.  

Si les équinoxes du printemps et de l’automne marquent les deux jours de l’année où la durée du jour est égale à la durée de la nuit, les solstices d’été et d’hiver, eux, représentent respectivement la journée la plus longue et la plus courte de l’année.  

Pourquoi les saisons n’arrivent-elles jamais à la même date d’une année à l’autre?

Puisqu’une année solaire dure 365,26 jours, il y a un décalage d’environ 6 heures d’une année à l’autre.  D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle furent créées les années bissextiles. En effet, celles-ci ont pour but de faire en sorte que les dates du calendrier correspondent à la position réelle de la Terre par rapport au Soleil.  En l’occurrence, en ajoutant une journée, soit le 29 février à tous les 4 ans, on s’assure ainsi que le calendrier civil soit synchronisé avec le calendrier solaire.  

L’équinoxe du printemps dans la tradition celtique

Traditionnellement, les équinoxes et les solstices marquent le passage des saisons et le jour de plusieurs célébrations culturelles dans différentes civilisations, et ce, depuis des millénaires.  

Les Celtes célébraient plusieurs grandes fêtes traditionnelles pleines de symboles et de trésors de sagesse.  Parmi celles-ci, l’équinoxe du printemps marque la fin de la période sombre. C’est l’équilibre du jour et de la nuit, le retour du temps lumineux, la renaissance et la promesse d’une lumière encore plus grande. 

Les énergies de la nature passent de la léthargie de l’hiver à l’exubérance de la saison printanière. C’est la fête du réveil de la nature avec la sève qui monte dans les arbres et les animaux qui s’accouplent. C’est un nouveau cycle de vie qui redémarre.  

Ainsi, les coutumes celtes veulent que l’on allume des feux à l’aube afin de symboliser le renouveau de la vie et la protection des récoltes. Au cours de cette journée, on dit que les Gaulois se rendaient dans les prés pour chercher de beaux trèfles, une plante ayant une grande valeur symbolique dans le monde celtique.   

Par ailleurs, le jour de l’équinoxe du printemps, certains célèbrent aussi la déesse germanique Ostara, déesse de la fertilité. Cette fête païenne symbolise le renouveau de la vie et de la Terre. 

L’équinoxe du printemps dans la tradition indienne

En Inde, avec l’arrivée du printemps, on célèbre le Festival des couleurs Holi. Durant ce jour, les Indiens dansent, chantent, mangent et s’aspergent de poudre de couleur. Chaque couleur a une signification précise :  le rouge pour la joie et l’amour, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le vert pour l’harmonie.  

Cette fête hindoue qui date de l’Antiquité a aussi toute une dimension spirituelle. En effet, c’est l’occasion de pardonner à ses ennemis, de manifester son amour à ses proches et à ses amis et à faire triompher le bien.

Holi est aussi appréciée pour ses vertus dites « médicinales ». Les Indiens croient à l’action purifiante de la coloration utilisée dans la peinture qui, une fois répandue sur le corps, pénètre dans les pores, ce qui, dit-on, aurait pour effet de renforcer les défenses naturelles du corps et de l’embellir. 

Enfin, Holi est aussi l’occasion d’effectuer un grand ménage du printemps. Les maisons sont alors nettoyées, la poussière est balayée et les bactéries éradiquées.