Par Françoise Marc, homéopathe | www.homeo-ludivine.com
Aujourd’hui je ne désire pas affirmer une opinion définitive et inéluctable, mais simplement vous transmettre quelques particularités que j’ai pu observer avec mes petits malades « dits » autistes et éventuellement quelques méthodes que j’ai trouvées efficaces. Le « spectre autistique » est un diagnostic « valise » dans lequel on met à peu près tout depuis le TDAH à l’Asperger en passant par le léger trisomique, l’attardé, le bavard impénitent, le muet, l’agité, l’amorphe, l’enfant à tics et l’enfant à tocs. On appelait cela parfois un enfant à problèmes.
Dans mon village il y a avait un adolescent très très simplet que par humour inconscient les parents avaient prénommé Esprit. Il était sympathique riait et ne dérangeait personne; aujourd’hui on lui aurait assigné une pathologie pour ranger son état dans une case. Actuellement il y a une plus grande diversité de cas et je voue une grande admiration aux parents qui se consacrent à améliorer au maximum la condition de ces enfants pour qu’ils puissent finalement s’intégrer à la société d’une manière ou d’une autre. Cela leur demande amour, énergie, dépenses, continuité dans l’effort, bref un vrai sacerdoce.
Je veux leur dire que quoiqu’ils entament comme approche ou traitements ils auront toujours une amélioration voire une guérison, selon le degré d’atteinte. Qu’ils utilisent les méthodes classiques, médicaments, écoles spécialisées, orthophonie, homéopathie, naturopathie, neuro-feedback et j’en passe, l’association des ces spécialités jointes à patience et ténacité donne toujours des résultats visibles. Et bien sûr, plus on commence jeune, plus rapides sont les améliorations. L’important toutefois est d’essayer de se mettre à la place de l’enfant, de le comprendre de le rassurer et de l’aimer.
Pour vous donner courage vous aider à comprendre votre enfant et vous rafraîchir le coeur je vous présente trois livres écrits sur le sujet :
1. Les petites victoires, une bande dessinée d’Yvon Roy
Ce papa accepte de confier son enfant à l’École spécialisée et de laisser faire les spécialistes quand il est avec eux, et même après beaucoup d’hésitations de lui donner les remèdes prescrits par le pédiatre, mais lorsque l’enfant est avec lui, il décide de trouver lui-même ses solutions en essayant de se mettre dans la peau de son enfant.
Et là, il m’a confirmé quelque chose que je pressens depuis longtemps c’est que l’enfant à problèmes, n’étant pas aussi borné qu’on le croit, a vite fait de comprendre que ses crises petites ou grosses sont un extraordinaire instrument pour obtenir ce qu’il veut. Le papa instaure donc une structure qu’il demande à l’enfant de respecter; si l’enfant lui fait une crise en plein centre commercial parce qu’il veut ceci ou cela, et se met à hurler en se roulant par terre, il le prend dans ses bras le rassure mais ne cède pas à sa demande si elle n’est pas raisonnable. À moins que votre enfant entre en convulsions ou en spasmes, laissez-le faire, ça passera, même si ce n’est pas agréable à vivre. Peu à peu, il comprendra que ses crises ne servent à rien. Le papa joue beaucoup avec son fils au rythme de celui-ci et, avec le jeu, lui apprend beaucoup de choses nouvelles. Et petit à petit avec beaucoup de patience et d’amour, il est arrivé en cinq ans à ce que son enfant rejoigne une classe normale pour son âge. Lisez-le c’est un livre réjouissant d’amour.
Je demande souvent aux parents de structurer la vie de l’enfant comme on le fait pour un enfant normal, mais beaucoup me répondent que s’ils font ça, il vont avoir une crise… et oui. Par exemple, beaucoup de ces enfants ne veulent manger que deux ou trois choses et refusent même ce qu’ils n’ont jamais goûté. Résultat : ils sont totalement carencés et il faut les gaver de suppléments. Je dis aux parents tout simplement : « Ok, il ne veut manger que du poulet et des crevettes, alors essayez de lui mettre autre chose de simple dans son assiette : purée de pommes de terre, de carottes, ce qui vous tente ou de la couleur qu’il aime. S’il ne veut pas manger, dites-lui “d’accord tu mangeras mieux demain”. » Il va faire une crise, bien sûr, mais croyez-moi, au bout de deux jours il aura faim et essaiera ce que vous lui proposerez.
C’est à peu près la méthode qu’a utilisé Yvon Roy dans les divers moments de leur vie à deux. Que ce soit pour manger, pour s’habiller ou tout autre entêtement dont usait l’enfant pour vivre à sa guise.
2. Je suis né un jour bleu de Daniel Tammet
Un Asperger qui explique comment il voit la vie. Il vient de sortir un autre livre où il explique comment pour lui les chiffres et les lettres sont des couleurs. On dit maintenant que le poète Arthur Rimbaud était un Asperger atteint de synesthésie, il semble le prouver dans son poème Voyelles : A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu.
3. La Poulette grise de Marie Gingras
L’histoire d’une petite fille différente qui à 20 ans est éducatrice dans un centre d’enfants différents. Soutenue et aidée par son École et des parents très engagés à la guider dans ses choix tout au long de sa croissance. Rafraîchissant aussi.
Il y a d’ailleurs une grande fraîcheur dans ces enfants qui oublient de voir le mal et les approcher est toujours enrichissant. N’oubliez pas non plus que leur cerveau est rarement en cause, seule l’est leur incapacité à communiquer. On s’en rend compte dès qu’avec les traitements ils commencent à parler. Et selon mon expérience, lorsqu’ils parlent, ils parlent parfaitement, ce qui nous confirme dans l’idée que leur cerveau fonctionne dans la plupart des cas, tout à fait bien. Tel cet enfant qui après 8 ans de mutisme a prononcé devant moi ses premières paroles : « moi, je suis ici et je veux y rester ». Et le même qui, m’approchant de lui, s’est mis à hurler en disant : « pas piqûre, pas piqûre ! », et sa maman a enfin compris pourquoi il faisait de telles crises dès qu’elle l’emmenait chez un médecin.
En résumé
Donc en résumé, il faut essayer de se mettre dans leur peau pour comprendre ce qu’ils voudraient dire ou montrer mais ne peuvent le faire que par une crise de panique ou d’irritabilité. Ce que semble bien avoir compris Yvan Roy qui à chaque fois le prenait dans ses bras pour le rassurer. Il donne dans son livre des clés intéressantes de comportement. Une autre raison de ne pas leur céder en tout est que si ces enfants ont des frères et soeurs, les autres se sentent constamment soit délaissés soit invisibles, toute l’attention étant portée sur l’enfant différent auquel on passe tous ses caprices.
C’est peu de choses, mais j’espère que ces livres vous redonneront courage dans vos moments de découragement. Dans certains cas, vous n’obtiendrez peut-être que peu d’amélioration. Il y a 30 ans, ce qu’on nommait autiste était un enfant totalement dans sa bulle inaccessible à toute relation avec le monde extérieur. Ces cas-là sont rares dans ce qu’on nomme le spectre autistique, et beaucoup plus difficiles à traiter. Heureusement, la plupart des cas actuels probablement dus à une pollution environnementale, alimentaire et autres sont plus légers. D’ailleurs, certains spécialistes refusent de parler de pollutions comme causes probables de l’autisme, mais alors, comment pourrait-on expliquer cette augmentation démesurée du spectre autistique?
Pour aller plus loin
Deux minutes pour mieux vivre l’autisme – Vidéos d’information pour soutenir au quotidien les aidants d’enfants autistes : https://deux-minutes-pour.org/