Peut-on comparer la sève des arbres au sang humain?

Par Marie-Christine Trépanier, journaliste 

On dit souvent que la sève est le « sang de l’arbre » et que le sang est la « sève de l’humain ». Est-ce vrai? Peut-on comparer les deux? Il semble bien qu’à certains égards, la réponse est : oui.  

Voyons voir…

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Le rôle de la sève des arbres

Indispensable à tous les végétaux, la sève est comparable à notre sang pour transporter les nutriments nécessaires à sa croissance.  

Si les végétaux ne sont plus nourris de la sève, l’arbre se dessèchera. Tout comme pour l’être humain, si le sang ne nourrit pas bien le corps, la maladie s’installera.  

Précisons que la quantité de sève diminue naturellement en hiver. Elle n’irrigue que le tronc et les branches principales, au détriment des feuilles qui tombent peu à peu. C’est ce qui permet aux arbres de résister jusqu’au printemps.   

Au sens imagé, on peut dire que la sève circule comme un ascenseur qui monte et descend.  

Il existe deux types de sève : « l’élaborée » et la « brute ».  

La première (l’élaborée), qui est colorée, est un mélange de gaz dissous (comme l’oxygène que l’on respire) et de nutriments tels que le sucre. Elle est acheminée du haut vers le bas de l’arbre, d’où son surnom de « descendante ».  

La seconde (la brute) est principalement faite d’eau et de sels minéraux. Elle est incolore. Elle part du sol et se dirige vers le haut. Elle est surnommée « ascendante ».  

Les deux types de sève se complètent parfaitement afin de permettre aux végétaux de bien croître.  

La sève : le sang de l’arbre

La sève, c’est un peu le sang de l’arbre. C’est elle qui lui fournit les nutriments dont il a besoin pour survivre. 

Au printemps, elle circule de bas (racines) en haut. C’est ce qu’on appelle la « montée de sève », mais aussi à partir des feuilles et vers les autres parties de l’arbre.  

Elle permet aux bourgeons d’éclore au printemps pour ensuite se transformer en feuilles, en fleurs et en fruits. La sève permet donc à l’arbre de croître et d’offrir le meilleur de lui-même dans toute sa vitalité.  

Le sang et la lymphe : la sève de l’être humain 

Chez l’être humain, la sève c’est son sang et sa lymphe.  

Tout comme la sève qui nourrit l’arbre, notre circulation sanguine nous permet de nourrir nos cellules, de les oxygéner, de les débarrasser de leurs déchets et d’acheminer les toxines vers les émonctoires.  

Pour sa part, la circulation lymphatique, qui est stimulée par la marche ou le massage (drainage lymphatique) permet d’évacuer de nombreux déchets. Ainsi, un problème circulatoire pourra avoir des conséquences sur notre vitalité.

La sève des arbres comparée au sang humain 

Dans un premier temps, la sève des arbres et le sang humain servent à transporter des nutriments. La différence : la sève n’est pas propulsée par une pompe, mais elle se déplace, soit par des mécanismes osmotiques, soit par des systèmes de cohésion-tension. De plus, il n’y a pas de recirculation de la sève dans un circuit fermé. 

La sève n’est pas régénérée. Elle est captée au niveau des racines et monte dans la plante de manière unidirectionnelle. Elle est ensuite modifiée et chargée en nutriments et elle est transportée dans le reste de l’arbre. À noter que la sève ne possède pas de système de coagulation. 

La chlorophylle : le sang de la plante

Le « sang des plantes » est l’une des expressions souvent utilisées pour décrire la chlorophylle. La chlorophylle est le pigment vert de la plante.  

Grâce au processus de photosynthèse, les plantes captent l’énergie du soleil et la transforment en oxygène. Et nous, en consommant de la chlorophylle, profitons de cette précieuse énergie. Tout comme notre peau se pigmente sous l’effet de l’ensoleillement, les plantes, elles, verdissent. 

Lorsque nous ingérons de la chlorophylle, nous profitons, nous aussi, de toute cette énergie. 

Étonnamment, la chlorophylle ressemble au sang humain. En effet, la science a découvert que, sur le plan moléculaire, la chlorophylle est semblable à la composition du pigment rouge du sang humain :  l’hémoglobine. La seule différence est que son atome central est le magnésium alors que celui du sang est le fer.

Purifiante, vivifiante et rajeunissante, la chlorophylle est un véritable élixir de Jouvence. Elle est un excellent tonique sanguin. Elle alcalinise, purifie l’ensemble de l’organisme et neutralise efficacement l’acidité. Elle est donc tout indiquée dans les cas d’arthrite, de rhumatisme, de goutte, de tendinite et de lumbago. 

Par surcroît, elle enrichit le sang, transporte l’oxygène et améliore l’énergie. D’ailleurs, la chlorophylle est utile pour combattre l’anémie. Elle stimule les globules rouges et leur permet de récupérer le fer et favorise du même coup une meilleure circulation sanguine. On dit que les personnes souffrant d’anémie verraient leur situation nettement s’améliorer lorsqu’ils consomment de la chlorophylle. 

Grâce à son apport en oxygène, la chlorophylle permet d’abaisser la tension artérielle en favorisant la circulation sanguine et en fluidifiant le sang. 

Un arbre mystérieux qui saigne

Originaire de l’Afrique australe, il existe un arbre scientifiquement connu sous le nom de « Pterocarpus angolensis » que l’on a baptisé « arbre de sang », et pour cause! Cet arbre, lorsqu’il est coupé, laisse s’écouler un liquide rouge comme le sang humain.  

Certains le considèrent comme un arbre « magique », mais ce phénomène est scientifiquement expliqué. D’ailleurs, cette sève rouge favoriserait la guérison tout comme le sang humain le fait pour les humains.  

En fait, cette sève est une gomme appelée « Kino » et sa couleur rouge est due à une substance appelée « tanin » que l’on trouve aussi dans le vin.  

Ces tanins sont des composés naturels présents dans l’écorce, les graines et les tiges des arbres. Ils sont à l’origine de l’amertume ou de la couleur de certaines plantes, d’où la raison de la couleur rouge foncé de l’arbre de sang. 

Contrairement à la plupart des arbres qui ont une sève jaune ou blanche, l’arbre de sang possède une sève rouge ou brun foncé qui est libérée chaque fois qu’on le coupe ou qu’une branche se casse.  

Bien que certains disent qu’il est étrange de voir le tronc coupé de l’arbre « saigner » ce fluide de couleur rouge, les habitants de l’Afrique australe croient que l’arbre est magique et qu’il possède des propriétés curatives. D’ailleurs, les branches sont utilisées pour soigner le paludisme, la teigne, les douleurs aiguës, les problèmes oculaires, la fièvre des eaux noires et les problèmes d’estomac. 

Les mères qui allaitent consomment cette sève afin d’augmenter la production de lait maternel. D’autres combinent cette sève à de la graisse animale pour en faire des cosmétiques.  

L’arbre de sang présente une écorce rugueuse brun foncé, une belle couronne en forme de parapluie et possède des fleurs jaunes. Il peut atteindre une hauteur de 12 à 18 mètres. On le retrouve, entre autres, en Angola, au Zaïre, au Zimbabwe, au Mozambique, en Namibie et en Zambie.  

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