Par Guylaine Campion, ND et journaliste
Les algues sont au point de départ de la vie sur notre planète et à l’origine du règne végétal. D’ailleurs, elles sont responsables de l’apparition de l’oxygène, et ce, grâce au phénomène de la photosynthèse.
Étant donné que les algues sont apparues très tôt sur la Terre, on croit même que l’homme préhistorique en consommait.
Des textes chinois datant du 6e siècle av. J.-C. décrivent des variétés d’algues qui figuraient au menu des rois.
En fait, les algues sont l’union entre le soleil, l’air, l’eau et la terre. Elles peuvent être minuscules ou énormes, allant d’un millimètre pour les algues microscopiques à quelques centaines de mètres pour les algues laminaires géantes.
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L’origine de l’algue
C’est en Chine que l’on a découvert un fossile d’algue verte multicellulaire et daté d’un milliard d’années. Cette espèce ressemble aux algues que l’on retrouve dans l’océan.
Cette toute petite algue se nomme « Proterocladus antiquus » et a été découverte dans la formation de Nanfen, au nord de la frontière de la province du Liaoning, entre la Chine et la Corée du Nord. Vivant probablement dans un océan peu profond, elle a été « cuite » sous un épais tapis de sédiments, ce qui l’aurait préservée à l’intérieur de la roche.
Quand on la regarde à l’œil nu, elle mesure à peine deux millimètres, et pourtant, il s’agit de la plus ancienne algue verte multicellulaire du monde. C’est du moins ce qu’affirme une nouvelle étude du Virginia Tech parue dans Nature Écology & Evolution. Datant d’un milliard d’années, cette algue serait l’ancêtre commun de toutes les plantes terrestres qui sont apparues sur notre planète 500 millions d’années plus tard. Pour leur part, les plantes à graines seraient apparues il y a 365 millions d’années et les premières fleurs, il y a 174 millions d’années.
Une ressemblance avec les algues d’aujourd’hui
En examinant la structure et les ramifications de l’algue « Proterocladus antiquus », les chercheurs sont arrivés à la conclusion que cette algue poussait probablement en touffes denses au fond de l’océan, ce qui lui permettait de coloniser de grandes surfaces.
En résumé, l’algue « Proterocladus antiquus » est la plus ancienne algue chlorophyte connue à ce jour. À noter que les algues vertes chlorophytes contiennent de la chlorophylle. Elle serait à la base de toutes les plantes terrestres que nous connaissons aujourd’hui. Enfin, cette algue a probablement joué un grand rôle écologique dans le développement des écosystèmes côtiers.
La différence entre macroalgues et microalgues
C’est essentiellement par leur taille et leur structure moléculaire que l’on peut différencier les macroalgues et les microalgues.
Qu’elles soient macro ou micro, les algues sont un ensemble d’organismes qui ont la capacité de se développer par photosynthèse à partir d’éléments simples tels que le gaz carbonique, l’eau et les sels minéraux.
Parmi les milliers de macroalgues marines connues, seulement quelques dizaines sont utilisées. Ce sont des algues multicellulaires qui sont considérées comme de véritables plantes. Elles peuvent être vertes, brunes ou rouges selon la profondeur de l’eau.
Pour leur part, les microalgues sont monocellulaires. La spiruline, la chlorelle et l’algue bleu-vert sont les plus populaires. Elles sont souvent cultivées dans des bassins d’eau douce.
Les algues comestibles : des « légumes aquatiques »
La valeur nutritive des algues est indéniable. De plus, avec leur goût raffiné, elles méritent d’occuper une place de choix dans nos assiettes. Les Japonais en consomment depuis des millénaires.
Une centaine de plantes vivant en eau douce ou salée font partie de la grande famille des algues marines. Certains les considèrent comme étant des « légumes aquatiques ».
En général, on classe les algues comestibles en fonction de leurs couleurs : les algues vertes, les algues brunes et les algues rouges. Celles que l’on retrouve le plus couramment sont : la laitue de mer, la dulse (petit goémon), la mousse d’Irlande, le nori, le wakamé, le hijiki, le varech, le kombu et les laminaires.
Attention : l’Agence canadienne d’inspection des aliments recommande d’éviter la consommation de l’algue marine hijiki, car le contenu en arsenic inorganique de celle-ci pourrait dépasser les taux acceptables, et ce, même en petites quantités.
On trouve généralement les algues dans les poissonneries. Elles peuvent être consommées cuites ou légèrement croquantes. Elles accompagnent habituellement le poisson, mais on peut aussi les associer au poulet ou à la viande.
Les algues fraîches doivent être bien rincées. Elles peuvent se conserver quelques jours au réfrigérateur. Les algues sèches, elles, peuvent être placées dans un contenant hermétique à l’abri de la lumière et de la chaleur.
Les bienfaits des algues
Riches en antioxydants, en fibres et en phytostérols, les algues sont particulièrement appréciées pour prévenir les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypercholestérolémie et l’hypertension.
Par ailleurs, les algues pourraient constituer un facteur protecteur dans le développement des cancers hormonodépendants comme ceux du sein ou de la prostate.
D’autre part, les algues contiennent plusieurs antioxydants tels que des caroténoïdes (lutéine et zéaxanthine), des flavonoïdes et des acides phénoliques.
Les algues sont réputées pour leur grande richesse en iode qui entre dans la composition des hormones thyroïdiennes. Il faut donc être prudents dans les cas de problèmes de glande thyroïde, car une trop grande consommation d’algues pourrait perturber son fonctionnement.
Les algues présentent également des apports importants en vitamines, minéraux et oligo-éléments : A, B, C, K, calcium, magnésium, phosphore, iode, sélénium, cuivre, fer, manganèse et zinc.
La spiruline et la chlorelle : une classe à part
La spiruline (la plus ancienne des algues bleues) et la chlorelle sont des algues d’eau douce microscopiques qui poussent dans les lacs aux eaux chaudes et alcalines.
Elles font partie d’une classe à part et sont des superaliments incontournables, notamment, en raison de leur richesse en protéines soit entre 60 et 70%. De plus, elles contiennent les huit acides aminés essentiels ce qui est assez rare pour des végétaux.
Tout comme les algues de mer, elles sont riches en minéraux et en oligo-éléments et sont de très bons reminéralisants. Du côté des vitamines, elles sont particulièrement riches en bêta-carotène et en vitamines du groupe B.
On les conseille pour traiter, entre autres, les grandes fatigues physiques et nerveuses, la dépression, l’anémie et l’hypoglycémie.
Plus spécifiquement, la spiruline contient du fer et de la vitamine B12 facilement assimilables que l’on retrouve rarement dans le règne végétal.
Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales.
Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.