L’ostéoporose : une maladie?

Par Nicole Renaud, ND. A membre de l’ANAQ

Plusieurs femmes et quelques hommes se font diagnostiquer une maladie appelée ostéoporose. Mais l’ostéoporose est-elle vraiment une maladie? A-t-on besoin de prendre du calcium et de boire du lait? Le test d’ostéodensitométrie est-il fiable? Quels sont les facteurs de risque et comment s’en préserver?

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Autant de questions auxquelles je vais tenter de vous répondre de la meilleure façon pour que vous compreniez bien ce qui se passe dans votre corps et aussi au sein des compagnies pharmaceutiques.

Depuis que nous sommes enfants, nous nous faisons inculquer plusieurs théories dans la tête que nous croyons et parfois à tort. C’est le cas de l’ostéoporose.

Qu’est-ce qu’un os?

Commençons par expliquer ce que contient un os. L’os est vivant et est fait principalement d’hydroxy apatite, ce qui donne rigidité et dureté à l’os. L’os a besoin des minéraux et vitamines suivants : cuivre, phosphore, silice, strontium, magnésium, manganèse, zinc, vitamine B1, entre autres. Il contient également 50% de son volume osseux en collagène. L’os a aussi besoin d’oxygène, sinon c’est la nécrose osseuse d’où l’arthrose. Le squelette contient environ 1 000 g de calcium pour un adulte moyen. 

Dans l’os, il y a les ostéoblastes; ce sont des cellules qui servent à construire l’os, contrairement aux ostéoclastes qui  déconstruisent l’os. On a besoin de ces derniers pour détruire les vieux tissus afin de permettre à l’os de se régénérer régulièrement.  Elles vont aussi permettre à l’os de se renouveler et de se réparer en cas de fracture. De plus, une autre sorte de cellules appelées ostéocytes sont des « constructives » au repos. Elles sont en moins grand nombre, mais sont aussi importantes et se retrouvent à l’intérieur de l’os.

L’ostéoporose est une « maladie » créée de toute pièce par les compagnies pharmaceutiques comme le décrit si bien dans son livre le Dr Jean-Pierre Poinsignon. Il explique comment l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) l’a décrite comme une maladie généralisée du squelette, soit la perte de densité osseuse. Dr Poinsignon, rhumatologue de renom en France, affirme que l’ostéoporose statistique (selon les scores de l’ostéodensitométrie) est une pure invention. En réalité, l’ostéoporose est le risque de fracture de l’os. Ce sont le fémur et les vertèbres qui sont les plus fragiles chez l’humain. Nous verrons plus loin comment un os se fracture, qui y est susceptible et que faire pour protéger les os.

Le test de l’ostéodensitométrie 

D’abord, qui a décidé de mesurer la densité osseuse? C’est à Rome en juin 1992, qu’un groupe de chercheurs spécialistes de la santé osseuse, sous la direction de l’OMS, se réunit afin de trouver comment diagnostiquer l’ostéoporose. Parmi ces 16 chercheurs, 13 faisaient partie de l’European Foundation for Osteoporosis and Bone Disease (EFFO) et étaient liés à l’industrie pharmaceutique. Certains recevront un financement de la compagnie Merck tandis que d’autres en recevront de divers laboratoires pharmaceutiques (Assessment of Fracture Risk and its Application to Screening for Postmenopausal Osteoporosis, Rome, 22-25 June 1992). Or, la densité osseuse est une estimation imparfaite de la résistance de l’os. Il n’y avait pas de consensus sur la définition de l’ostéoporose ni sur la façon de la mesurer. On voulait établir un tableau qui évaluerait la densité osseuse normale, le degré d’ostéopénie et celui de l’ostéoporose, à l’aide d’une mesure appelée « T-score ».

Le T-score ne serait d’aucune utilité puisqu’il compare la personne testée à un jeune adulte du même sexe. En revanche, le Z-score se compare à une personne du même âge. 

On parlera de la baisse de la densité osseuse puisque seule cette mesure peut être évaluée par l’ostéodensitomètre. Lorsque l’on mesure la densité, on n’évalue pas la solidité de l’os. Cette technique de statistique ne permet pas de dire si vous serez victime d’une fracture, car elle ne mesure pas la totalité du tissu osseux, ni comment les minéraux sont distribués dans l’os. Il est donc impossible de savoir si l’os est poreux ou non et, par le fait même, ce test ne renseigne pas sur la résistance de l’os.

Il faut aussi savoir que deux personnes ayant le même résultat d’ostéodensitométrie n’auront pas forcément le même risque de fracture. En effet, cela dépend de la grosseur de l’os, de la grosseur de votre ossature. L’ostéodensitométrie ne renseigne pas sur la qualité de l’os.

Il est important aussi de vérifier les points suivants : 1) le niveau de remodelage osseux par les ostéoblastes et ostéocytes, 2) le degré de minéralisation, 3) la composition de la matrice osseuse avec ses minéraux et 4) la propagation de microfissures.

Qu’est-ce que l’ostéoporose?

Il y a d’abord l’ostéopénie dont on ne parlait pas il y a près de 30 ans. La perte de masse osseuse et de la densité de l’os est un processus entièrement naturel dû au vieillissement autant chez l’homme que chez la femme. L’ostéopénie apparaît donc physiologiquement après l’âge de 40 ans. Et ce n’est pas le début de l’ostéoporose contrairement à ce qu’on vous laisse entendre.

L’ostéoporose est présente surtout dans les pays occidentaux comme l’Europe, les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce sont dans ces pays où l’on retrouve le plus d’aliments ultra-transformés et beaucoup de produits laitiers y sont consommés. La Suède est le pays dont la densité osseuse des individus est la plus élevée et pourtant, il détient le record des fractures du col du fémur (Karlsson MK).

La densité n’est pas l’équivalent de la solidité, ne l’oublions pas. Plus l’os contient de minéraux, et pas seulement du calcium sous forme d’hydroxy apatite, plus il sera rigide; plus il contient de collagène et plus il sera malléable et résistant.

Dr Jean-Pierre Poinsignon explique les dérives de l’ostéoporose et que tous les aspects de cette conséquence de l’acidité de l’organisme ont été inventés pour des raisons lucratives par de soi-disant experts de l’industrie pharmaceutique.

Médication

Jusqu’à l’an 2000, on attribuait le rôle de prévention des fractures aux femmes en leur prescrivant un traitement hormonal substitutif. C’est ainsi que l’on disait que les hormones pouvaient prévenir le risque de fracture tout en ingérant du calcium et de la vitamine D en plus du lait. Cependant, en 2002, les études WHI (Women Health Initiative) révélèrent que ce traitement augmentait le risque de cancer du sein et de maladies cardiaques. On a donc opté pour un médicament, le raloxifène.

Le raloxifène est un médicament utilisé chez la femme postménopausée afin de prévenir et ralentir l’ostéoporose. Il aiderait à former de nouvelles cellules osseuses. Il agirait comme les œstrogènes et protégerait l’os. Tout comme les bisphosphonates (Fosamax, par exemple), il ralentirait également le remodelage osseux. N’oubliez pas que les ostéoclastes et les ostéoblastes doivent travailler ensemble pour maintenir un os en santé. Ce processus empêche que de l’os trop vieux s’accumule dans le squelette. Sachez que le squelette se régénère tous les 10 ans. 

Toutes les recherches sur les médicaments contre l’ostéoporose sont financées et conduites par les laboratoires pharmaceutiques; par conséquent, elles peuvent comporter des biais. D’ailleurs, si vous lisez les nomenclatures des médicaments comme les bisphosphonates, vous constaterez qu’il y a plusieurs effets secondaires dont entre autres l’ostéonécrose de la mâchoire. Le Fosamax est le troisième médicament le plus vendu au laboratoire Merck, rapportant à ce jour plus de 3,2 milliards en revenu.

Selon le Journal of Bone and Mineral Research, des chercheurs estiment que le Fosamax pourrait même augmenter le risque de fracture chez les usagers. Un autre article paru en mai 2012 dans le New England Journal of Medecine affirme que six à dix ans de traitement avec un médicament pour l’ostéoporose feraient augmenter le taux de fracture supérieur à 10,6%

Cause de l’ostéoporose

L’os vieillit naturellement. Il atteint son apogée vers 35 ans, puis la masse osseuse diminue de 1 à 2% par année. Par contre, vieillir prématurément autant pour l’os que pour l’organisme n’est pas bon signe. 

Les mauvaises habitudes de vie sont principalement la cause de l’ostéoporose. Parmi celles-ci, il y a l’excès alimentaire, l’excès de sel (le sel fait perdre le calcium), le tabac, les drogues, les médicaments comme les anxiolytiques, les antidépresseurs, les hypnotiques, les inhibiteurs de la pompe à proton (Nexium et autres), le manque de sommeil et de repos, le travail de nuit, la sédentarité, le manque d’eau (les reins ne pouvant éliminer les acides adéquatement), le stress chronique, le surmenage, les pathologies chroniques, la dysbiose intestinale, le manque de soleil, etc. Elles accélèrent le vieillissement de l’os. Tout comme la carie dentaire, l’ostéoporose est une conséquence de notre mode de vie et non une maladie. 

D’autres causes sont impliquées dans la perte osseuse : l’excès d’aliments acidifiants, car ils sont pauvres en minéraux. Il est à noter que les céréales germées contiennent moins d’acide phytique et permettent une meilleure absorption des sels minéraux, l’eau minérale pétillante contenant du gaz carbonique est également acidifiante.

Lorsque le sang tend à s’acidifier, l’organisme va tout faire pour améliorer l’équilibre et va donc puiser dans le tissu osseux le phosphate de calcium (minéral alcalinisant) afin de tenter de neutraliser cette acidité. L’os va donc se déstructurer; et plus il y a acidification et neutralisation, plus il y a risque d’ostéoporose à long terme ce qui peut prendre jusqu’à 10 ans. 

Les femmes sont plus à risque que les hommes à cause de la période de croissance qui est plus longue chez l’homme d’environ deux ans; la densité osseuse de départ est plus élevée chez l’homme, en moyenne, que chez la femme. Les perturbations hormonales dues à la ménopause ou à l’absence de règles peuvent aussi accentuer la perte osseuse chez la femme. Par contre, l’homme aussi est à risque dû aux maladies inflammatoires du tube digestif chroniques, une consommation excessive d’alcool, les maladies hépatiques, les maladies de la thyroïde, les maladies rénales. 

Le lait

Le lait de la vache contient du calcium et du phosphore pour nourrir son veau dont le squelette doit être solide. Ce calcium est beaucoup moins absorbé par l’humain que le calcium des aliments (voir Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar; et aussi le livre de Carol Vachon Le lait protège-t-il de l’ostéoporose?). Contrairement à ce que nous pouvons penser, un excès de lait amène une destruction de l’os. En fait, il y a peu ou pas de preuve comme quoi le lait et la consommation élevée de calcium préviendraient les fractures. On sait également que les protéines du lait, tout comme l’excès de protéines d’ailleurs, acidifient l’organisme et font donc perdre du calcium de l’os. 

L’alimentation

D’autres facteurs augmentent le risque de fracture :

Le sucre sanguin élevé

Plus la glycémie est élevée et plus le taux d’ostéocalcine tend à diminuer (hormone sécrétée par les cellules qui fabriquent les os). Il faut donc privilégier les aliments à index glycémique bas.

Les aliments transformés, raffinés et hyperglycémiants

Ils empêchent la minéralisation des os et favorisent l’activité accrue des ostéoclastes (cellules qui déconstruisent l’os).

Les aliments acidifiants comme les fromages, la viande, les charcuteries, les fruits de mer, les céréales

Plus il y a de protéines animales dans l’alimentation et moins le calcium est absorbé.

La densité de l’os s’améliore avec les minéraux contenus dans les légumes dont la proportion idéale est de 60% de votre alimentation quotidienne. Les fruits sont un bon apport de minéraux, mais ne doivent pas être consommés en grande quantité, soit un à deux par jour.

Certains médicaments augmentent le risque de chutes chez les personnes de 65 ans et plus et peuvent donc occasionner des fractures (https://www.reseaudeprescription.ca/chutes). Ces médicaments peuvent causer des étourdissements, des vertiges et favoriser par le fait même des chutes. Pour prévenir les chutes, il faut améliorer la stabilité et l’équilibre avec certains exercices, renforcer la musculation interne des pectoraux et des lombaires.

La carence en vitamine D par le manque de soleil peut aussi être un facteur de risque de chutes. Sachez que l’absorption du calcium se produit dans l’intestin à l’aide de la vitamine D. Celle-ci est perturbée par le thé, la caféine, le cola, l’alcool, le tabac et l’acide oxalique retrouvé dans certains aliments comme les épinards ainsi que par l’aluminium.

Y remédier

Il faut d’abord et avant tout améliorer son alimentation, alcaliniser son organisme, boire de l’eau filtrée, faire de l’exercice, gérer son stress et prendre les suppléments appropriés.

En conclusion

Références

  • Dionne, J.Y., 2008. S.O.S. os. Canada : Éd. Wiley
  • Kéros, P, 1997. L’ostéoporose … exactement. Suisse : Éd. Jouvence
  • Poinsignon, J-P, 2015. Ostéoporose mythe ou réalité? Monaco : Éditions du Rocher
  • Souccar, T, 2013. Le mythe de l’ostéoporose. Vergèze : Éd. Thierry Souccar

NOTE : les affirmations tenues dans cet article ne sont pas celles de l’autrice, mais bien des références mentionnées.