Les origines de la fête de Pâques

Par Marie-Christine Trépanier, journaliste 

Si la fête de Noël est la plus populaire, celle de Pâques est considérée comme la plus importante de la religion chrétienne puisqu’elle célèbre l’élément central de la foi : la résurrection du Christ d’entre les morts. C’est une fête marquée par la joie et le signe d’un nouveau commencement. Pâques est aussi synonyme de la renaissance de la nature qui, après s’être endormie durant les longs mois d’hiver, renaît au printemps.  

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Au fil du temps, plusieurs éléments d’ordre laïque se sont ajoutés à la fête comme le chocolat, les œufs et les lapins.  

D’où vient le mot « Pâques »

Le mot « Pâques » vient de l’Ancien Testament. Cette fête chrétienne prend ses racines dans la Pâque juive. Les Chrétiens écrivent le mot « Pâques » avec un « s » à la fin pour distinguer la fête chrétienne de la Pâque juive qui, elle, commémore la libération du peuple juif de l’esclavage qu’il subissait en Égypte.  

En anglais, Pâques se traduit par le mot « Easter » qui, lui, proviendrait du nom de la déesse anglo-saxonne du printemps et de la fécondité « Eostre ».  

Une date qui varie chaque année

Contrairement à la fête de Noël qui est toujours célébrée le 25 décembre, celle de Pâques peut avoir lieu entre le 22 mars et le 25 avril. Au début du 4e siècle (concile de Nicée en 325), toutes les Églises se sont mises d’accord pour que la Pâque chrétienne soit célébrée le dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe du printemps. C’est la raison qui explique que la date change tous les ans.  

Chez les chrétiens orthodoxes, le calcul de la date de la fête de Pâques est basé sur le calendrier julien plutôt que sur le calendrier grégorien. Elle est donc célébrée en Europe de l’Est quelques jours plus tard.  

Coco, lapin et chocolat

Au printemps, saison de l’éclosion de la nature et de la renaissance, dans l’Égypte et la Perse anciennes, les gens avaient l’habitude de teindre des œufs et de les offrir pour symboliser le renouveau de la vie. Dans l’Antiquité gauloise, les druides teignaient les œufs en rouge en l’honneur du soleil. 

Les cocos de Pâques sont apparus au 12e siècle. Étant donné que l’Église interdisait la consommation d’œufs durant la semaine sainte, mais que les poules, elles, continuaient de pondre, un surplus s’accumulait. On considérait comme « sacrés » les œufs pondus durant la semaine sainte, et c’est pourquoi on les décorait de couleurs vives.  

En ce qui concerne la chasse aux œufs de Pâques, elle a pour origine une légende voulant que ce soient les cloches des églises qui dispersent les œufs le matin de Pâques. Étant donné que les cloches ne sonnent pas à partir du jeudi saint en signe de deuil pour la mort du Christ, la légende raconte que les cloches se rendent à Rome et reviennent dans la nuit du samedi au dimanche chargées d’œufs décorés et de friandises. Par ailleurs, la coutume de suspendre les œufs de Pâques aux arbres vient d’Allemagne. 

Pour ce qui est des lapins, on raconte souvent aux jeunes enfants que c’est eux qui apportent les œufs de Pâques. Les lapins ou les lièvres, symboles de fécondité dans l’ère préchrétienne, ont la réputation de se reproduire rapidement.  

Enfin, le chocolat de Pâques est une coutume aux allures commerciales. En effet, les commerçants profitaient de l’occasion puisque les chrétiens qui faisaient le carême avaient l’habitude de célébrer la fin du jeûne en mangeant des friandises. Les œufs de Pâques en chocolat ont fait leur apparition en Europe au début du 19e siècle en France et en Allemagne. 

Autrefois, on avait l’habitude de porter des vêtements neufs et un joli chapeau à fleurs pour la fête de Pâques, mais aujourd’hui avec les soubresauts de Dame Nature et l’hiver qui parfois s’éternise, cette tradition est beaucoup moins suivie. 

Enfin, encore aujourd’hui, dans les traditions québécoises, on mange du jambon au repas de Pâques.