La fièvre : une alliée pour combattre « l’ennemi »!

Par Guylaine Campion, ND et journaliste

Bien qu’elle suscite un certain inconfort, la fièvre est une arme importante et naturelle de l’organisme.  En effet, en augmentant la température corporelle du corps, celui-ci est alors capable de se débarrasser d’un grand nombre « d’indésirables » (virus, bactéries, champignons, parasites, etc.) qui ne peuvent survivre dans un milieu surchauffé.  

Donc, si la température est élevée, cela signifie que le corps est « en guerre » et une armée de « petits soldats » (les globules blancs) est en action! 

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En fait, la fièvre n’est pas une maladie. C’est une réaction de défense déclenchée par le système immunitaire, un signal d’alerte que nous envoie le corps. Aussi, c’est une arme puissante pour combattre « l’ennemi ». Par la suite, il s’agira de trouver la cause du déploiement de cet « arsenal militaire »!

Comment définir la fièvre?

La fièvre correspond à une élévation de la température corporelle au-dessus de 38 degrés Celsius, et ce, sans la présence d’une activité physique intense.  

Bien qu’elle soit très incommodante, la fièvre est une réaction normale de l’organisme qui signale qu’il y a une infection. En effet, en augmentant sa température interne, le corps permettrait ainsi aux globules blancs d’être plus efficaces. La fièvre peut s’accompagner de frissons, de douleurs, de courbatures. 

Contrairement à ce que l’on peut penser, traiter la fièvre n’est pas toujours recommandé. Il faut plutôt intervenir au cas par cas. En fait, si la fièvre est bien tolérée, il n’est pas nécessaire de la faire absolument baisser.  

La fièvre : un mal « nécessaire »?

Souvent, dès que le thermomètre indique une température au-dessus de la normale, certaines personnes vont se précipiter sur la bouteille d’acétaminophène, pour la faire baisser. Dans bien des cas, cette action rapide privera le corps de son meilleur traitement, celui de se guérir par lui-même. En effet, la fièvre est bel et bien un moyen d’autodéfense qu’il est préférable d’utiliser plutôt que de le réprimer.  

En d’autres mots, chercher à combattre la fièvre correspond à s’opposer aux processus de défenses naturelles de l’organisme en bloquant les effets curatifs mis en place par celui-ci dans le but de se guérir.    

Lorsque notre organisme est attaqué par un virus ou une bactérie pathogène, le système immunitaire élève sa température pour augmenter le nombre de globules blancs afin de produire une plus grande quantité d’anticorps. En effet, nos « petits soldats immunitaires » travaillent plus rapidement lorsque la température du corps est élevée. Le rythme cardiaque et la vitesse de la circulation sanguine augmentent aussi. 

La fièvre permet aussi de neutraliser et d’éliminer les toxines et les déchets de la bataille contre « l’ennemi ». Voilà pourquoi après une forte fièvre, on peut ressentir quelques jours plus tard un regain de santé. On se sent propre à l’intérieur de notre corps. 

En somme, la fièvre est un bon moyen pour retrouver la santé et la forme. Bien entendu, il ne faut pas laisser monter la fièvre sans surveillance et sans contrôle, car une fièvre non maîtrisée peut aussi être dangereuse.  

Quelles en sont les causes?

Dans la très grande majorité des cas, la fièvre indique à l’individu qui en souffre qu’il est en train de combattre un virus, une bactérie…

La fièvre peut aussi être associée à d’autres symptômes. Par exemple, chez les nourrissons, on peut voir des fièvres isolées qui sont parfois l’unique signe apparent d’une otite ou d’une infection urinaire.  

Par ailleurs, plusieurs maladies infectieuses peuvent entraîner de la fièvre, comme la grippe, les maladies de la sphère ORL (rhinite, rhino-pharyngite, otite moyenne aiguë, angine, sinusite, laryngite), des maladies bronchopulmonaires, des infections urinaires, des gastro-entérites, etc. 

D’autre part, plusieurs infections peuvent être accompagnées de fièvre. Dans bien des cas, le problème est viral et ne dure pas plus de deux jours. Cependant, si la fièvre persiste trois jours et plus, il est important de consulter un médecin afin de déterminer la cause de cette fièvre persistante.  

Notons que, dans certains cas, la fièvre peut être le premier symptôme d’une maladie infectieuse grave telle que : la méningite, l’encéphalite, la pyélonéphrite (infection des reins), la septicémie, un abcès profond, etc. Dans ce cas, au moindre doute, il faut absolument consulter. 

Il faut aussi voir un médecin rapidement si une fièvre survient au retour d’un voyage en pays tropical.  Elle peut signifier la présence d’une infection grave et rare chez nous et qui nécessite une prise en charge rapide.  

Enfin, la fièvre peut aussi se prolonger pendant plus de deux semaines, et ce, sans cause apparente et dans la moitié des cas, une infection chronique ou persistante peut être en cause.  

Certaines maladies comme la maladie de Crohn, la maladie de Kawasaki, la maladie de Still, la sarcoïdose, la leucémie, une hyperthyroïdie, entre autres, peuvent entraîner une fièvre. Par conséquent, il est impératif de ne pas laisser traîner une fièvre isolée et persistante.  

Quelles en sont les conséquences?

La fièvre n’est pas considérée comme « dangereuse », si elle ne dépasse pas 40 degrés Celsius (104 degrés Fahrenheit). Une fièvre à 41 degrés Celsius est un cas d’urgence! Certaines maladies bénignes peuvent entraîner une augmentation de la température corporelle, alors que des affections plus graves peuvent présenter une très faible fièvre, voire aucune.   

Lorsque la température corporelle est supérieure à 40 degrés Celsius, il est impératif de la faire baisser. Le risque de convulsions est l’effet secondaire le plus grave de la fièvre. Les douleurs intenses, les maux de tête intenses, la déshydratation sont des facteurs à surveiller de très près. 

À noter que dans le cas des nourrissons et des bébés jusqu’à l’âge de trois ans, il faut agir avec prudence et toute fièvre doit faire l’objet d’une consultation médicale.  

Que faire en cas de fièvre?

Bien entendu, si l’on se sent fiévreux, on doit tout d’abord mesurer sa température avec précision avec un thermomètre. Idéalement, pour les enfants, la température doit être mesurée par voie rectale.  

Il existe d’autres manières de prendre la température corporelle soit : par la bouche, l’oreille, sous l’aisselle, sur la tempe ou le front. 

Par la suite, il faut se dévêtir, enlever les couvertures, baisser la température de la maison à 18 ou 20 degrés Celsius, et boire souvent.  

Si la fièvre provoque un état d’inconfort important, on peut alors prendre un médicament « antipyrétique », c’est-à-dire « qui combat la fièvre » (acétaminophène ou ibuprofène). 

Dans tous les cas, il faut surveiller la fièvre en prenant la température régulièrement à intervalles rapprochés.  

Des trucs

Voici quelques trucs pour faire baisser la fièvre naturellement afin de traiter l’inconfort qu’elle engendre:

  • Passez une serviette d’eau froide sur le front et la nuque et même sur tout le corps, sans sécher. Le corps se refroidit avec l’évaporation de l’eau;
  • Faites baisser la température progressivement avec des enveloppements frais à une jambe ou un bras, et ce, graduellement pour ne pas provoquer de choc thermique;  
  • Si la température remonte, recommencez la même manœuvre;  
  • Ne prenez pas de bains d’eau froide, car ils peuvent faire monter la température interne du corps. En effet, la réponse du corps au froid est la production de chaleur. Cependant, en cas de forte transpiration, une douche rapide peut être agréable de même que le port de vêtements propres. 
  • Buvez de l’eau régulièrement afin de seconder la transpiration qui fait aussi baisser la température; 
  • Mangez très léger afin que le corps puisse se concentrer à se défendre et non à digérer. Attention aux aliments gras et sucrés qui encrassent l’organisme, qui le fatiguent et nuisent à l’autoguérison. 

En ce qui concerne les plantes, depuis l’Antiquité, on utilise les feuilles de saule en décoction pour faire baisser la fièvre naturellement.  

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Les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants, les personnes qui prennent des médicaments ou qui souffrent de maladies graves ou d’allergies devraient consulter un spécialiste en santé naturelle avant d’utiliser les plantes médicinales.  

Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.  

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