Par Guylaine Campion, ND et journaliste
Les aliments piquants sont tout à fait appropriés durant la saison hivernale puisqu’ils aident à combattre le froid et à faire circuler l’énergie dans notre organisme. Ces aliments ont nécessairement un effet stimulant. Ils activent et dispersent. Mais attention, en trop grande quantité, ils peuvent irriter un estomac ou un foie fragile.
Outre leurs vertus stimulantes, il se cache pourtant derrière les aliments piquants des vertus à découvrir.
UN PEU DE « PIQUANT » QUI RÉCHAUFFE
Parmi les aliments piquants qui réchauffent, on retrouve des épices et des aromates. D’ailleurs, dans le langage de la médecine orientale, on dit que les épices et les aromates « allument le feu » digestif.
Gingembre, cannelle, clou de girofle, cayenne, cumin, muscade, poivre, thym, sarriette, romarin, basilic… voilà de nombreux petits trésors qui ont un effet vasodilatateur. Ils augmentent la circulation sanguine et procurent, du même coup, une douce sensation de chaleur à l’organisme.
Et que dire de l’incontestable piment fort! Très piquant, dès qu’on le croque, on ressent tout de suite une sensation de feu dans la bouche et une chaleur qui envahit le corps et qui peut même provoquer de la transpiration. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il contient de la capsaïcine, une substance qui augmente le métabolisme basal et qui est responsable de cette sensation de chaleur.
Les piments forts sont excellents pour la circulation sanguine (ils dilatent les vaisseaux sanguins) et peuvent faire chuter rapidement la pression artérielle. Si vous aimez les piments forts, mais que vous souffrez de troubles digestifs, soyez prudents, car ils peuvent provoquer des irritations gastriques et intestinales.
PIQUANTS ET… DIGESTIFS
Le basilic est un aromate à la saveur parfumée reconnu comme étant un antispasmodique du tube digestif. Il est donc de bon recours dans les cas de spasmes gastriques.
Moins utilisée, la sarriette est une herbe aromatique que nos grands-mères aimaient bien saupoudrer dans la purée de pommes de terre pour lui donner un peu de piquant! La sarriette aide à mieux digérer et à apaiser les spasmes digestifs. Elle est aussi antiseptique et antivirale, et particulièrement efficace dans les cas de rhume et de maux de gorge.
D’autre part, le gingembre est excellent contre les nausées et les ulcères, il réduit l’irritation de l’estomac et stimule la sécrétion des sucs digestifs.
Le cumin calme les maux d’estomac et le clou de girofle le stimule. Mais attention, car à trop forte dose, le clou de girofle peut irriter l’estomac.
PIQUANTS ET… BRÛLE-GRAISSES
Certains aliments piquants sont très efficaces pour brûler des graisses, notamment l’incontournable piment fort qui est de loin le plus « performant » grâce à sa richesse en capsaïcine, l’élément actif. Il a été prouvé que les personnes qui suivent un régime amaigrissant perdent plus de poids lorsqu’ils consomment des piments forts. Des chercheurs ont d’ailleurs découvert que dans les heures suivant son ingestion, le corps brûle plus de calories qu’en temps normal. De plus, le piment fort a un effet coupe-faim qui prolonge la sensation de satiété. Les données actuelles démontrent que le piment fort augmente la dépense énergétique et l’oxydation des gras et diminue l’apport calorique.
Pour sa part, la cannelle a la propriété de réduire le taux de sucre sanguin après les repas et peut aussi s’avérer très utile pour lutter contre le stockage de graisses dans l’organisme. Elle a aussi un effet coupe-faim pour ceux et celles qui ont la dent sucrée.
De son côté, le gingembre stimule le métabolisme lors de la digestion. Il aide en plus à contrôler les fringales et le stockage des graisses, en modérant la sécrétion d’insuline, l’hormone des réserves.
PIQUANTS ET… APHRODISIAQUES!
Certaines épices au goût piquant sont reconnues pour être de puissants aphrodisiaques naturels. Par exemple, pour l’homme, le gingembre stimule l’afflux de sang vers les organes génitaux de même que la production de spermatozoïdes alors que le clou de girofle améliore les performances de l’érection. Cannelle et poivre stimulent le système sanguin et conséquemment procurent des bienfaits sur la sexualité.
PIQUANTS ET… CHASSEURS DE MICROBES
Les aliments piquants ont la réputation d’être des « chasseurs de microbes ». C’est le cas du thym, un aromate miraculeux. Il agit comme anti-infectieux, expectorant et stimulant des défenses naturelles. Et que dire de l’ail?
L’AIL : UN ALIMENT MIRACLE EXCEPTIONNEL
Parmi les aliments piquants, l’ail fait partie d’une classe à part par ses atouts nutritionnels exceptionnels. Malgré sa petite taille, il est considéré comme un « superaliment », un aliment miracle universel. Consommé depuis l’Antiquité, l’ail appartient à la famille des liliacées tout comme l’oignon et le poireau, d’autres aliments piquants à ne pas négliger dans notre assiette.
L’ail agit comme antibactérien, antiviral, antiparasitaire et protecteur du système cardio-vasculaire. Il protège notre organisme contre les effets des radicaux libres. Il aide aussi à éradiquer l’helicobacter pylori associé aux ulcères et au cancer de l’estomac. Plusieurs études font le lien entre la consommation d’ail, riche en composés soufrés, et la prévention du cancer. Outre celui de l’estomac, il aiderait à réduire les risques de cancer de la gorge, du côlon, du rein et de l’ovaire. De plus, l’ail a un effet protecteur sur le foie et il protège le cerveau des conditions neurodégénératives. Il agit comme antidépresseur puisqu’il améliore la libération de sérotonine.
Par surcroît, l’ail et un allié minceur puisqu’il stimule le métabolisme et aide à brûler des calories.
Attention : Les gens qui suivent un traitement anticoagulant doivent limiter leur consommation d’ail qui fluidifie le sang. Enfin, une forte consommation d’ail augmenterait l’efficacité des médicaments hypoglycémiants. Les personnes diabétiques sous hypoglycémiants doivent donc réduire leur consommation sous peine de faire baisser leur glycémie sous le seuil limite.
Les informations fournies dans cet article ne peuvent remplacer des conseils médicaux, un diagnostic ou un traitement.