Par Geneviève Côté | Facebook : GenevieveCoteNaturo | https://geccoe.wordpress.com/ | geccoenaturo@gmail.com
Faites-vous un jardin? Saviez-vous que, entre autres, le jardinage a des effets bénéfiques sur la santé? Voici six bonnes raisons de s’y mettre maintenant, même si ce n’est qu’un petit coin de verdure sur votre balcon!
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1. Pour ses bienfaits sur la santé physique
Jardiner, c’est du sport! Saviez-vous que planter à la main durant une heure équivaudrait à jouer au tennis de table durant une heure? Les efforts mis à pelleter, arroser, se pencher, etc. sont non négligeables sur la santé physique. Jardiner est considéré comme une activité physique d’intensité modérée.
Tout d’abord, le jardinage permettrait de lutter contre l’apparition des premiers signes d’ostéoporose. Selon une étude de l’an 2000 provenant de l’Université de l’Arkansas aux États-Unis, ce serait l’une des activités physiques qui préserve le mieux la qualité des os, après la levée de poids.
De plus, jardiner est excellent pour la santé du coeur. En effet, de nombreuses études indiquent que la pratique régulière du jardinage entraîne une réduction des risques cardiovasculaires de 30 à 50 %.
Puis, travailler dans son jardin est excellent pour la force musculaire et la flexibilité. Attention toutefois à votre dos, gardez-le bien droit! Pensez à changer souvent de position, ainsi, vous éviterez les courbatures.
Par ailleurs, grâce à la présence de bonnes bactéries dans la terre, jardiner stimule le système immunitaire. Il a également un effet positif sur des conditions telles que l’asthme, la lèpre, le psoriasis, la dermatite, l’eczéma, la tuberculose et même le cancer. En outre, regarder un paysage verdoyant est lié à une meilleure récupération après une intervention chirurgicale.
Sans compter que prendre du soleil nous procure ce dont le corps a besoin pour synthétiser la vitamine D, indispensable à une bonne santé et à un système immunitaire efficace.
2. Pour ses bienfaits sur la santé mentale
L’absence de contact sérieux avec la nature participerait à la détérioration marquée de la santé mentale des enfants, un syndrome qu’on appelle « déficit de nature ». Les adultes ne sont pas à l’abri d’en souffrir, eux non plus.
Saviez-vous que certaines études ont montré que la simple vue de la verdure, quelques minutes par jour seulement, avait un effet bénéfique sur les symptômes du stress?
Le jardin est l’endroit idéal pour pratiquer la pleine conscience, pour savourer le moment présent. Le jardinage réduit le stress, libère des endorphines et procure une sensation de bien-être… un antidépresseur naturel. Certaines bactéries présentes dans la terre, entre autres, Mycobacterium vaccae, seraient bénéfiques sur l’humeur.
Le jardinage serait excellent pour les fonctions cognitives. Une étude a, entre autres, rapporté que la mémoire pouvait s’améliorer grâce à cette activité.
De plus, jardiner nous apprend à lâcher prise et à mettre de côté le perfectionnisme. Une année, vos concombres n’auront pas poussé comme vous l’auriez pensé. Une autre année, les insectes auront dévoré vos framboisiers ou alors, aucune carotte n’aura germé. Une autre année encore, des écureuils auront coupé la tête de tous vos tournesols. Faits vécus, malheureusement! Lâcher prise ne signifie pas laisser tomber, bien sûr, mais accepter ce qu’on ne peut pas contrôler et parfois tenter de faire mieux ou autrement l’année suivante.
Aussi, jardiner nous apprend à être patients, à ne pas « tirer sur la fleur qui pousse ». On ne peut pas presser la nature, il faut attendre que le fruit soit prêt pour le cueillir.
Jardiner augmente également la confiance en soi. En effet, accompagner l’épanouissement d’une fleur ou réussir à faire pousser des légumes ou d’autres végétaux est un succès qui contribue à bâtir une image de soi positive.
Enfin, lorsqu’on jardine, on met en œuvre sa créativité. Où placer ces plants pour les mettre en valeur? Vais-je ajouter des fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs? Comment organiser les allées du jardin? Quelle façon originale de marquer les sections du jardin vais-je inventer?
3. Pour mieux manger et vivre vert
Faire pousser sa nourriture augmente l’envie de consommer des légumes. Les personnes qui jardinent ont tendance à manger davantage de légumes, de fruits et d’herbes fraîches. Lorsqu’on voit la plante grandir sous nos yeux, qu’on voit poindre un bourgeon, une fleur et enfin un fruit, on a beaucoup plus envie de le mettre dans notre assiette.
Et ça fonctionne fort bien avec les enfants. Invitez-les à participer au jardin et vous les verrez manger avec beaucoup plus d’enthousiasme les légumes cueillis de leurs mains que ceux simplement rapportés du supermarché.
De plus, cultivés dans notre cour, on connaît la provenance de ses aliments.Et lorsqu’on jardine de façon écologique, biologique, on peut éviter les pesticides et les organismes génétiquement modifiés (OGM). On évite aussi la pollution causée par l’emballage et le transport. Quoi de plus local et écologique que de faire pousser ses propres légumes?
4. Pour ses effets sur le portefeuille
Depuis quelques années, on remarque une hausse marquée du prix des aliments. Une hausse comme celle-là en alimentation, c’est du jamais vu en 20 ans, selon Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politique agroalimentaire à l’Université Dalhousie.
On prévoyait une augmentation de 5 à 7% pour 2022, mais en réalité, on a observé 10,3% en date de septembre 2022. Et malheureusement, la hausse des prix devrait se poursuivre en 2023, particulièrement pour les légumes. Maintenant, plus que jamais, faisons pousser notre nourriture!
À titre d’exemple, sachez qu’un sachet de 35 graines de tomates biologiques coûte environ 4$. Ça revient donc à environ 0,11$ du plant de tomates. Combien de tomates pourrez-vous récolter par plant? Même si vous n’avez qu’une ou deux tomates par plant (ce qui serait très surprenant!), faites le calcul… ça ne fait pas cher la tomate.
Bien sûr, il faut éviter de se ruiner en achat de matériel coûteux pour jardiner. Par exemple, jardiner directement au sol et non dans des bacs, composter et utiliser ce compost pour enrichir la terre, utiliser du paillis de feuilles mortes ramassées à l’automne pour ne pas laisser la terre à nu, démarrer soi-même ses semis, cultiver surtout les légumes qui coûtent cher à l’épicerie, etc.
Certains légumes et fines herbes se ressèment également tout seuls si on les laisse monter en graine, comme le chou, la bette à carde, la bourrache, le persil, etc. D’autres sont vivaces, tels la mélisse, la ciboulette et le thym.
Vous pouvez aussi penser aux légumes perpétuels. Ce sont des vivaces rustiques qui restent en place durant plusieurs années (la livèche, l’oseille, etc.) ou des plantes qu’on peut multiplier par leurs bulbes, leurs tubercules (le topinambour, l’oignon égyptien, etc.).
Finalement, les arbres ou arbustes fruitiers peuvent également être intéressants puisqu’ils donnent des fruits frais et savoureux durant de nombreuses années.
5. Pour l’espoir et le plaisir
Selon Gwenn Fried, thérapeute horticole, jardiner donnerait espoir en la vie. En effet, il semble que quand on plante une graine, qu’on l’arrose et qu’on en prend soin, germe en nous l’espoir de la voir pousser, d’en apercevoir les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits. Cela nous aide à transposer cet espoir dans d’autres domaines de notre vie de tous les jours.
Mais par-dessus tout, on jardine pour le plaisir! Le plaisir des sens, de goûter de bons aliments frais, de voir les plants s’épanouir, de sentir le parfum des fleurs, ou encore les écouter pousser (clin d’oeil à Francis Cabrel et sa chanson « Elle écoute pousser les fleurs » )!
« Les fleurs, comme nos plus vraies amies, s’associent à toutes les émotions de notre âme. Les fleurs pavoisent nos fêtes, témoignent nos sympathies, suivent nos deuils. » – Diane de Beausacq – Les pensées et maximes de la vie (1883).
6. Pour socialiser
L’isolement social peut occasionner du stress, de l’anxiété voire de la dépression. Les humains ont besoin de liens sociaux. Le jardinage est une activité parfaite pour socialiser.
Le jardinage offre de nombreuses occasions de connecter avec les autres. Il y a quelques années, on a fait un jardin à l’avant de la maison. On n’a jamais discuté autant avec des gens du voisinage, des visages connus, mais également des étrangers. Plusieurs s’arrêtaient devant la maison, chacun avait une anecdote à raconter, un souvenir à partager…
Participer à un jardin communautaire est également excellent pour les besoins sociaux de l’humain. C’est une belle façon de se trouver des amis puisque nous avons d’emblée des intérêts en commun.
Ça nous permet d’être témoins de la créativité des autres jardiniers, d’échange sur toutes sortes de sujets, de partager des plants et des semences, etc. On peut également exprimer avec ses semblables nos émotions et évoquer la connexion qu’on peut entretenir avec la terre, les plantes, l’expérience du jardinage, etc. C’est aussi un effort collectif, tous participent au grand tableau que devient le jardin global. C’est une expérience fantastique!
Faire un jardin pour avoir la pêche
Sans compter tous les autres avantages qu’il nous apporte, un jardin agrémente notre extérieur. Il apporte un vent de renouveau et rend notre chez-nous beaucoup plus accueillant et chaleureux.
Pour terminer, je ne vous raconte pas de salades : lorsqu’on fait un jardin, on a la pêche. Et cela porte bien plus loin le moment où l’on mangera les pissenlits par la racine!