Le temps du bonheur

Par Cyril Meyre, naturopathe | www.cyrilmeyre.com

En ce temps où tout va vite, l’espace à la réflexion n’est point de mise. Le temps nous est réservé pour produire un bien ou offrir un service afin de satisfaire un besoin capitaliste, payer ce que nous devons payer. Ce temps manquant nous oblige à être performants au même titre que les machines! 

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Or, le corps humain échappe aux règles que nous avons créées pour les machines. Le repos, le recul, la réflexion ont toujours été présents au courant de l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps de réfléchir, nous avons peur de manquer un objectif, une information inutile sur la toile web – FOMO (fear of missing out).

Le temps

Mais la réflexion fait de nous, l’humain, un être unique, capable de destruction tout autant que de réalisations grandioses. Nos capacités mentales offrent des idées que nous devons écouter afin de pouvoir nous réaliser dans la vie, collectivement et individuellement.

Avoir ce temps précieux pour réfléchir, penser. Pouvoir mettre nos idées, les événements vécus en perspective. Penser est un luxe que le temps de la vie ne nous donne plus, volé par les applications qui entrent dans notre temps, notre cerveau et y prennent toute la place pour bien trop de monde. Prendre ce temps est précieux pour l’introspection, pour avoir du recul.

Une vie entière à courir pour chercher le temps : non merci. Une vie entière à être heureux : oui! Qu’est-ce que l’indice de bonheur? À quoi cette vie se résume-t-elle? À être en bonne santé et heureux égoïstement? 

Prenons le temps de réfléchir pour comprendre ce qu’il y a à comprendre dans notre vie. Marquer ce temps de pause avec une introspection permet d’avancer dans notre propre compréhension de notre vie, de nos agissements, de nos interactions avec les autres, de se connecter avec soi-même…  

La manière du conditionnement 

Nous avons parfois tendance à avancer sans nous poser de questions, en courant pour gagner du temps qui manque toujours. Avancer dans le calme est bien plus productif et bénéfique pour la santé psychique et corporelle. La manière d’entrevoir la vie et la façon de vivre cette vie nous rendent malheureux ou heureux. À qui de choisir? 

La source du malheur? La source du bonheur? D’où ça provient? Est-ce une pilule qu’on avale? Est-ce le gouvernement qui nous le donne? En fait, ça réside en nous, c’est à nous de cultiver la vallée de nos rêves. Pour ce faire, il faut faire abstraction des éléments négatifs qui nous bombardent quotidiennement dans la société. Ce bombardement d’informations finit par nous conditionner malgré nous. Courriels, information, désinformation, médias « antisociaux », messages des autorités, éducation scolaire et familiale, ce qui fait les différences culturelles, régionales, continentales, etc. sont autant de facteurs qui nous conditionnent. 

À nous de nourrir notre conditionnement idéal, celui qu’on veut se construire pour atteindre son bonheur intérieur, sa vérité et pouvoir le faire rayonner dans notre cercle, notre communauté. Cultivons individuellement ce conditionnement positif afin de le propager autour de nous comme la floraison printanière qui prolifère avec les pissenlits.

Le bonheur

Courir après son bonheur est un mécanisme qui s’installe lorsque nous sommes dans un mal-être. Que faire avec son mal-être? Comment se sortir de l’impasse? 

Certains vont malheureusement en venir à penser à des solutions radicales comme le suicide. Mais voyons plutôt qu’après la détresse passagère sur le chemin d’une vie, le soleil est invariablement au rendez-vous. Il faut se donner les outils, aller chercher de l’aide qui nous aide à sortir de la torpeur. 

Goûter aux émotions de la vie, goûter aux facettes variées que la vie nous offre fait partie de l’expérience humaine. Malheureusement, beaucoup trop de personnes se laissent glisser dans les abysses pour y rester (d’y aller dans ces abysses, d’explorer fait partie du processus), pour toutes sortes de raisons douloureuses comme les mauvais traitements, les traumatismes, la perte d’un proche, une séparation, les événements de l’année 2020, etc. Ceux-ci marquent des étapes importantes de la vie.  

Ce qui permet d’en revenir plus fort et éventuellement d’accepter, de transcender, de pardonner, d’évoluer et de partager nos expériences. En partageant avec notre entourage, cela donne de l’inspiration, du courage aux autres qui passent par là un jour ou l’autre. Pensez aux différents mouvements comme #metoo. De sortir publiquement avec sa douleur est un signe de guérison. 

Alors, comme dans la chanson : « il est où le bonheur? » Le bonheur, comme le malheur, réside à l’intérieur de nous. Comme le yin et le yang. Il y a des cycles à accepter. Il faut se doter d’outils pour se donner la capacité de transcender les périodes difficiles que la vie nous présente. 

Notre propre conditionnement, selon nos valeurs, doit être dominant. Il faut éviter à tout prix le conditionnement négatif. Cultiver l’amour et s’élever au-dessus de la mêlée pour insuffler à soi-même et aux autres ce qui nous est cher : le bien-être. Se laisser atteindre négativement par les événements n’est pas un signe de faiblesse, mais bien un signe de sensibilité. La sensibilité s’accompagne justement d’une capacité à s’ouvrir vers de nouveaux horizons et à expérimenter les palettes colorées de la vie. 

La réflexion

Cette joie de vivre doit se vivre collectivement afin de rayonner sur notre entourage et communiquer par des canaux insoupçonnés cette aura bénéfique pour la collectivité et nous-mêmes. Les anciennes civilisations étaient des peuples inclusifs contrairement à la tendance individualiste aujourd’hui.

La réflexion sur la vie doit se faire pour mener à terme notre compréhension, bien au-delà de la réalité matérielle qui nous entoure. La matérialité comble un vide. Ce ne sont que des envies et plaisirs éphémères présents que pour nous éloigner des questions essentielles que nous devons nous poser, sur la réflexion des principes de base de notre vie. Ce vide qui cherche invariablement à se remplir de la bonne ou de la mauvaise façon, c’est selon ce qu’on en décide… Du pain et des jeux! Faites de votre cœur intérieur votre stade olympique.

Comment les réaliser, les combler ces réflexions et désirs? En les faisant rayonner et en communiquant ce bonheur, ce bien-être autour de nous, dans notre collectivité  pour rendre cet état contagieux pour le bien de tous.

Chercher de l’aide pour cheminer est normal et nécessaire. L’humain vit en communauté, justement pour cette capacité à l’entraide. Telle est la vie même chez les insectes, les animaux et les végétaux… 

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