La méthode symptothermique : une contraception naturelle

Par Marie-Christine Trépanier, journaliste 

La méthode symptothermique offre la possibilité d’opter pour une contraception naturelle. Suivre ses cycles menstruels, n’est-ce pas un retour à la bonne vieille méthode de nos grand-mères qui, sans usage de contraceptifs, étaient beaucoup plus à l’écoute de leurs corps?

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Cependant, la méthode symptothermique est encore plus efficace que la méthode du calendrier longtemps utilisée par nos ancêtres, étant donné qu’elle tient compte des variations inattendues et inévitables du cycle féminin. 

D’où vient la méthode symptothermique?

La méthode symptothermique a été perfectionnée par Seréna Québec, le seul organisme spécialisé en fertilité naturelle au Québec. Cet organisme est reconnu par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Il est encadré par des médecins-conseils et soutenu par un réseau de bénévoles accrédités dans plusieurs régions. Cet organisme à but non lucratif a été fondé en 1955 et offre un service d’information, des ateliers d’apprentissage, des conférences, des formations aux professionnels et un suivi personnalisé sur la santé du cycle menstruel, la contraception naturelle, la conception naturelle, le retour à la fertilité après une naissance et la périménopause.  

Qu’est-ce que la méthode symptothermique?

La méthode symptothermique (MST), c’est une manière de vivre la contraception autrement. Cette méthode permet un partage de la responsabilité contraceptive entre les partenaires, car tous les deux peuvent savoir lorsqu’ils sont en phase fertile ou non fertile et ensemble, ils décident d’adapter leur comportement sexuel en fonction de leur objectif. D’ailleurs, c’est l’implication de chacun des partenaires qui dénote en grande partie l’efficacité de cette méthode.  

La méthode symptothermique permet une connexion avec son corps, une compréhension de la physiologie du cycle et une reprise de pouvoir dans la gestion de sa fertilité.   

Contrairement à des applications qui reposent simplement sur la méthode du calendrier (méthode Ogino), la MST permet d’observer quotidiennement les signes hormonaux exprimés dans le corps et ensuite d’interpréter le graphique selon les règles apprises en atelier. Les utilisatrices peuvent alors découvrir leur phase fertile et leurs phases infertiles.  

Les fondements de la méthode symptothermique

Le cycle menstruel se déploie sous l’effet d’un équilibre complexe tel que décrit par Seréna Québec :  

  • « Au début du cycle, l’hypothalamus, au cerveau, envoie une hormone stimulante (l’hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires) à l’hypophyse, glande également située au cerveau. 
  • L’hypophyse sécrète la FHS (folliculo-stimulante) qui stimule l’ovaire.
  • Le follicule ovarien réagit en produisant des oestrogènes.
  • Lorsque le niveau d’oestrogènes est suffisamment élevé, l’hypothalamus et l’hypophyse le reconnaissent et cette dernière sécrète alors la LH (hormone lutéinisante).  
  • Sous l’effet de la LH, le follicule libère l’ovule. 
  • Une fois l’ovule libéré, le follicule se transforme en corps jaune qui sécrète la progestérone en plus des oestrogènes. 
  • Les taux de ces hormones augmentent pendant une semaine. 
  • S’il n’y a pas eu conception, le niveau des hormones diminue pendant une autre semaine, le corps jaune s’atrophie et la menstruation se déclenche (début d’un autre cycle). » 

Toujours tel qu’expliqué par Seréna Québec : « L’oestrogène, produit par les ovaires, a une influence directe sur plusieurs caractéristiques du col de l’utérus et de la glaire cervicale. Ces caractéristiques sont observables au jour le jour et c’est pourquoi la méthode symptothermique permet de déterminer le début de la phase fertile.  

Lorsque l’ovulation a eu lieu, l’augmentation du niveau de progestérone dans l’organisme a pour effet d’augmenter la température corporelle basale, qui se maintiendra en plateau élevé jusqu’aux menstruations suivantes. Comme l’influence de la progestérone sur le col et la glaire inverse les changements qui avaient été initiés par la montée de l’oestrogène, leur observation, jointe à la confirmation du haut plateau de température permet d’identifier la fin de la phase fertile. »

Donc, en observant quotidiennement les signes hormonaux exprimés dans le corps et en interprétant le graphique selon les règles qu’elles auront apprises en atelier, les utilisatrices peuvent connaître leur phase fertile et leurs phases infertiles, et ainsi adapter leur comportement sexuel en fonction de leur but. 

Est-ce une méthode efficace?

Selon Seréna Québec, la méthode symptothermique telle qu’enseignée par l’organisme spécialisé en fertilité naturelle a une efficacité reconnue ne comprenant que 0,4% de risque de grossesse non planifiée si elle est utilisée correctement et constamment. Cette efficacité est comparable à la pilule contraceptive et bien supérieure à celle du condom.  

Bien entendu, pour utiliser correctement la MST et obtenir une efficacité optimale, il faut suivre un atelier d’apprentissage avec un formateur (ou formatrice) accrédité, et appliquer rigoureusement et méthodiquement les règles enseignées lors de l’atelier. De plus, l’implication des deux partenaires est aussi essentielle afin d’atteindre une efficacité optimale.  

En terminant, ajoutons que la méthode symptothermique est un choix écoresponsable puisqu’elle ne rejette aucun sous-produit hormonal dans l’environnement comme le font les contraceptifs hormonaux dans les eaux usées. Par surcroît, c’est la méthode qui génère le moins de déchets. En fait, les seuls accessoires nécessaires sont un thermomètre et des graphiques. Ceux-ci peuvent être remplis en ligne ou sur papier, soit une douzaine de feuilles par année compostables ou recyclables.  

Source :  www.serenaquebec.com