La colère, cette émotion incomprise

Par Susy Gervais, naturopathe, https://grandmerenature.com/

La colère est parmi les émotions les moins bien acceptées dans nos vies. Lorsque l’on se met en colère, nous avons souvent l’impression de perdre le contrôle de nous-mêmes, de dire et faire des choses que parfois l’on regrette. Lorsque l’on redevient calme, il se peut que la culpabilité et parfois la honte nous envahissent, nous nous tapons sur la tête et dirigeons, cette fois-ci, la colère contre nous-mêmes. 

Dans bien des cas, nous essayons de contrôler cette colère qui fait suite à un commentaire reçu, à une discussion enflammée, à un refus de collaborer. Elle semble surgir de nulle part et gronder à l’intérieur de nous. Plus nous essayons de la contrôler en la tassant et en l’enfouissant en nous, plus elle nous prend par surprise et finit par surgir avec toute l’intensité du monde. 

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Alors, comment bien gérer la colère, cette émotion mal aimée?

La première chose à faire lorsque vous sentez monter en vous cette énergie de colère  est de vous questionner : « Que veut me dire cette émotion? Quel est son message? »

Tout ce que l’on ressent à l’intérieur de nous est  porteur de message, il en va de même pour la colère. Quelle est son utilité pour moi en ce moment présent? Car la colère est une émotion utile… c’est ce qu’on en fait qui peut devenir problématique.

Lors de mes consultations en coaching, je pose cette même question à mes clients qui ont peine à gérer leurs émotions. Ils vont souvent me répondre : « Le message que m’envoie ma colère est que je dois m’exprimer davantage, mettre mes limites, dire non plus souvent, demander de l’aide, etc. »

Mais… dans le but de quoi ?

De se protéger!

L’intention positive de la colère est bien souvent de nous protéger. De nous protéger de ce qu’on comprend de la situation actuelle et du sens que l’on y donne. 

Le but de ce questionnement est d’apprendre à mieux se connaître. En vous posant les bonnes questions, vous allez réaliser, par les réponses, que la colère a son utilité première, souvent plus profonde que ce qu’on en comprend à première vue. 

Par exemple, si vous êtes sur la route et que vous vous faites couper par une voiture, vous allez sûrement ressentir une pointe de colère qui sera plus ou moins grosse selon les gens. Vous pouvez accuser l’autre de votre colère et ainsi donner à l’autre tout le pouvoir sur celle-ci et par le fait même sur vos réactions. Dans ce cas-là, vous n’êtes plus en contrôle de votre colère, car vous avez donné à l’autre la responsabilité entière de celle-ci.

Si vous vous demandez quelle est l’utilité de cette colère, la réponse pourrait être que vous sentez ne pas avoir été respecté et que vous voulez être respecté sur la route… et dans la vie aussi. En vous questionnant sur votre émotion, vous accueillez cette colère en la regardant différemment et en comprenant son utilité du moment. Vous comprenez qu’elle est créée par vous, vous pouvez donc avoir un contrôle sur ce que vous allez en faire, car elle n’est pas là pour l’autre, elle est là pour vous. 

Ce questionnement permet de se retourner vers soi-même et de comprendre qu’en ce moment, il se passe quelque chose qui se doit d’être écouté à l’intérieur de nous. En y donnant de l’espace, on lui permet d’être exprimé, entendu, contrôlé et d’éviter ainsi de  l’entendre gronder tout le reste de la journée et risquer à tout moment d’éclater inadéquatement.

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